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Robotisation, solitude et désastre planétaire

Publié le 03 novembre 2008 par Annecaro

Une trentaine d'étudiants Bac plus 5 de Montpellier ont imaginé leur vie quotidienne en 2020. Robotisation, solitude, désastre planétaire... Les perspectives sont sombres. Quelques traits forts des récits individuels.

Aube d'un jour de 2020, un réveil à la sonnerie grinçante tire nos futurs trentenaires des bras de Morphée. Ce cauchemar quotidien s'accompagne pour l'un d'une caresse. Manque de chance, dès que notre héros sort de sa léthargie, il découvre qu'il est seul. Le geste tendre a été effectué par un robot peu sensible aux émois matinaux.

Le réveil a déclenché la machine à café, le grille-pain, le presse-orange, ouvert les volets... Les robots s'occupent de tout, sauf de rompre la solitude de l'habitant du lieu. Au contraire, elle la rend encore plus criarde. "En 2020, on ne discutera plus qu'avec des robots... On sera derrière des écrans... On ne se touchera plus", affirment les étudiants avec d'autant plus d'angoisse qu'ils voient comment cette perspective sinistre peut arriver : "On est fainéant... Quand on rentre et qu'on est un peu crevé, on va sur Facebook et cela nous suffit... MSN, Facebook, cela ne demande pas d'effort. On parle et qu'on on a assez, on se déconnecte. C'est bien plus facile que de se frotter à l'autre."

Préparation rapide et nos héros de demain filent au boulot, la chose essentielle de leur vie en 2020. Et oui, la majorité s'imaginent célibataires et menant une vie professionnelle à 200 à l'heure plus stressante qu'épanouissante. Horaires contraignants, management autoritaire, l'entreprise imaginée de demain ne s'est pas une sinécure. Ah, si, l'un travaille, ou plutôt dessine, crée dans une Zen box. Musique, ambiance tamisée, c'est sympa, sauf que la création est encore un acte solitaire. Dans une autre entreprise, ce sont les toilettes qui sont devenus le lieu de création privilégiée. Du miroir écran, ou papier toilette boîte à idées, tout est prévu pour faciliter le transit neuronal des salariés.

Même si ce n'est pas drôle de rentrer chez soi est de n'avoir comme unique compagnie des robots, ils ne sont pas pressés de trouver l'âme sœur. En ce qui concerne les enfants, ils ont le temps. A les entendre, à cette époque, les femmes pourront enfanter jusqu'à 45, 50 ans... Et pour eux le mariage n'est qu'un divorce en préparation. Même si les technologies sont toujours nouvelles en 2020, elles n'ont pas brisé le cycle, à leur yeux, immuable du boulot, mariage, enfant, divorce.

Dans ce tableau peu euphorisant se glisse en prime une planète très mal en point. Tempêtes, augmentation de la température, disparition de la neige... Le désastre est dans toutes les copies, mais en 2020 le mal est fait. On peut juste constater que la prise de conscience a été trop tardive, et s'en désoler. Enfin, heureusement, des espaces ont été protégés et l'on peut se retirer pour vivre en ermite. La solitude sans robot semble beaucoup plus supportable.

Dans cette société du stress et de la solitude, il y a tout de même des hors normes. Ils boivent et ils jouent et oublient de respecter les consignes de déconnexion qui vont émailler la société hyperconnectée de demain. Etudiants déprimés ? Non, tout simplement, des jeunes qui comme ils disent racontent leurs peurs de demain et craignent de paraître naïf en ayant des utopies.

Récit à suivre. Lors de la prochaine journée, ils inventent leur entreprise 2020.

Photo FlickR Catherine


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