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Quantum of Solace – James Bond se prend pour Jason Bourne

Par Bebealien

Après l’excellente remise à zéro de la franchise dans Casino Royale, James Bond à perdu son statut d’espion à la papa pour rentrer de plein pied dans le 21ème siècle. Alors forcément, on attend beaucoup des nouveaux épisodes. Daniel Craig ayant prouvé qu’on peut proposer un James Bond plus dur, plus brut de fonderie mais également plus humain et Casino Royale ayant posé les prémices d’une organisation secrète extrêmement influente, on est avide de voir la suite.

Quantum of Solace – Un James Bond en demi teinte

Vingt minutes après la mort de Vesper, James Bond livre l’énigmatique monsieur White à M pour un interrogatoire. White annonce à Bond et M qu’ils s’opposent à une mystérieuse organisation secrète présente à tous les niveaux du pouvoir. Le MI-6 étant infiltré, Bond va devoir jouer serrer pour attraper un certain Dominic Greene, businessman philanthrope convoitant d’importantes réserves de ressources naturelles, et apparemment impliqué dans la mort de Vesper. Mais il va pouvoir compter sur l’aide de Camille, une mystérieuse femme utilisant Greene pour atteindre quelqu’un d’autre…

Une affiche sobre et élégante. Mais pas très Bondienne…

Je le dis d’emblée : Quantum of Solace est une déception. Et la faute en incombe à son réalisateur Marc Foster et à son grand méchant vraiment trop fadasse. Et pourtant tout commençait bien : un scénar qui reprend pile là ou Casino Royale s’arrête, le retour d’une organisation internationale et secrète qui renvoie directement au SPECTRE, une situation géopolitique tendue… bref tout plein d’éléments qui pourtant promettent le spectacle.

Avant de se retrouver parachuté sur Quantum of Solace, Marc Foster avait signé A l’ombre de la haine et Les cerfs-volants de Kaboul. Deux films certes sympathiques mais relativement éloigné de l’univers musclé de la franchise 007. Mais après tout pourquoi pas. Sauf que le bonhomme ne sait pas vraiment piloter des scènes d’actions. Alors qu’elles sont relativement dantesques sur le papier, il sur découpe tellement tout avec une caméra atteinte de la maladie de Parkinson qu’on en arrive presque à avoir envie que les scènes d’actions termine vite pour éviter de gerber. Bref, Foster n’a rien compris à la manière dont il faut gérer ce type de séquences. Pas de chance, Quantum of Solace en reborde.

Les scènes les plus sympas de Quantum : celles décrivant le rapport entre Bond et M (Judi Dench)

Point noir suivant : quelques faiblesses scénaristiques. Quantum dure seulement 1h47. Ca fait court pour présenter un complot international avec des implications politiques complexes et pas mal de personnages. Du coup le film va vite, beaucoup trop vite. A tel point que parfois on ne sait plus trop pourquoi on assiste à une scène, et que les enjeux ont encore moins le temps de se poser. Bond y perd en finesse et devient du coup une sorte de Jason Bourne tuant tout ce qui bouge. Dommage, en prenant plus son temps le film aurait gagné en rythme et en fluidité, permettant au spectateur de s’impliquer. En l’état, on n’a pas le temps d’avoir de l’empathie pour les personnages.

Dominic Greene (Mathieu Amalric), secondé par un homme de main passablement ridicule

Ensuite, le casting déçoit un peu. Olga Kurylenko est certes très belle, mais son personnage est mal exploité, car il manque cruellement de profondeur. Un peu l’opposé de celui de Vesper dans l’opus précédent. Le personnage de Camille disparaissant pendant la moitié du film, l’impact reste léger. En revanche, c’est plus ennuyeux pour le méchant joué par Mathieu Amalric. On comprend son rôle et son importance, mais l’acteur nous a vraiment habitués à mieux. Et malheureusement, le script trop paresseux sur la fin ne l’aide pas à faire le poids…

Camille (Olga Kurylenko) et Bond (Daniel Craig) dans le désert. La classe en toutes circonstances…

Enfin, Foster sacrifie exprès quelques gimmicks de la série pour faire hype : exit le « Bond, James Bond », les gadgets et l’humour (direction déjà prise dans Casino Royale, mais franchement tant mieux), les martinis au shaker par à la cuillère… bref, si on enlève M et les rapports complexes qu’elle entretient avec son agent, rien ne rappelle qu’on à affaire à un James Bond. A part peut être la mort d’un protagoniste qui fait penser à Goldfinger.

Malgré le ton acide de ma critique, tout n’est pas à jeter. Malgré leur côté illisible, certains enjeux de scènes d’actions sont franchement sympas. De plus Quantum devient un vrai film d’espionnage, avec plusieurs camps aux priorités différentes. Enfin, rarement la relation M/Bond aura été si finement décrite et creusée, et ce dernier montre enfin quelques failles. En fait, Quantum est un bon film d’action mais un mauvais Bond pour une raison toute simple : il lui manque une âme.


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