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Quatrième jour pour le 14e festival de films gays et lesbiens de Paris : zombies gays et folle parodie

Par Luc24

Quatrième jour pour le 14e festival de films gays et lesbiens de Paris : zombies gays et folle parodie

Quatrième jour pour le 14e Festival de films gays et lesbiens de Paris. Et une belle soirée puisqu’était projetée le film de Bruce La Bruce : Otto ; or up with dead people. Connu pour ses films mêlant porno et politique, le réalisateur avait fait le déplacement pour la séance. La classe.

OTTO ; OR, UP WITH DEAD PEOPLE

Otto; or up with dead people suit l’errance de Otto, un jeune zombie qui titube dans Berlin sans trop savoir ce qu’il fait là. Il fait partie d’une nouvelle vague de zombies, exclusivement gays. Mais contrairement à ses camarades, Otto n’a pas envie de croquer de l’humain. Il se contente alors de fleurs ou parfois de bouts de viandes. Qui était-il lorsqu’il était vivant ? Parfois, il a comme des flashs qui laissent deviner son existence passée : un amour déçu avec un jeune homme, un travail dans une boucherie…Pour vivre, Otto doit se nourrir de chair. Puisqu’il n’attaque pas ses potes humains, il lui faut donc de l’argent pour acheter de la viande. Chance : il trouve une annonce qui cherche des zombies pour un tournage de film. Et voilà qu’Otto se retrouve à jouer dans l’étrange métrage politico-porno sur les zombies de Medea Yarn, une cinéaste lesbienne, foldingue et égocentrique. C’est pendant ce tournage que notre anti héros crado va peut être trouver des réponses sur son identité…

Quatrième jour pour le 14e festival de films gays et lesbiens de Paris : zombies gays et folle parodie

Véritable film d’auteur, Otto; or up with dead people fascine par son côté décalé et son extrême rigueur esthétique. Le film est composé de plusieurs parties distinctes qui se mélangent et qui pour la peine nous offre une intrigue tout sauf linéaire. D’un côté, le retour de Otto, le mort vivant. De l’autre, le tournage du film de Medea intitulé «Up with dead people ». Le fait que les zombies soient gays est bien entendu un message politique fort pour montrer leur marginalisation dans la société et la violence dont ils sont victimes. Mais surtout, le fait qu’il s’agisse de zombie est un prétexte idéal pour Bruce La Bruce de dénoncer la société de consommation. C’est bien connu, certains gays ne pensent qu’au sexe et consomment les partenaires comme des bouts de viandes. Les hommes ne sont ainsi plus réduits qu’à des bouts de chair qu’on dévore et qu’on jette. Plus que parlante est dans ce sens la scène d’orgie finale où les corps se mélangent à des bouts de viandes dans l’excitation la plus totale.

Quatrième jour pour le 14e festival de films gays et lesbiens de Paris : zombies gays et folle parodie

Loin d’être vide dans le fond, Otto est assez sidérant sur la forme mêlant plans très travaillés, colorés, passages en noir et blanc, hommages au cinéma muet et aux films de zombies. Un travail assez remarquable sur le son et la musique sont également à souligner, et cela permet au spectateur de plonger complètement dans ce trip halluciné. A la fois beau et émouvant, gore et effrayant, drôle et assumé : ce nouvel opus de Bruce La Bruce marque les esprits et se révèle être une fable sensuelle et déjantée sur la quête identitaire d’un jeune gay. Déjà culte ?

ANOTHER GAY SEQUEL

 

Quatrième jour pour le 14e festival de films gays et lesbiens de Paris : zombies gays et folle parodie

Comme son titre l’indique, Another Gay Sequel n’est autre que la suite de la comédie Another Gay Movie qui prenait un malin plaisir à détourner American Pie en version queer et trash. J’avais trouvé le premier volet « sympa sans plus » et ne m’attendais donc pas à grand-chose. Agréable surprise, l’humour de ce nouvel opus m’ayant nettement plus fait marrer de bon cœur. L’intrigue est assez simpliste : nous retrouvons les mêmes personnages (mais pas les même acteurs, excepté le personnage de la folle : Nico) et nous suivons leurs nouvelles aventures, dans un camp d’été où est organisé le concours de celui qui couchera avec le plus de monde. Le grand prix ? Une nuit coquine avec un apollon. Très vite des rivalités s’instaurent entre les amis d’Another Gay Movie et les Jasper, une bande de gays particulièrement cruels. Qui finira par gagner ? Est-ce qu’au final l’amour ou l’amitié prendront le dessus face au sexe ?

Quatrième jour pour le 14e festival de films gays et lesbiens de Paris : zombies gays et folle parodie

Another Gay Sequel n’a peur de rien, joue avec tous les clichés et les poussent à l’extrême. Si les vingt premières minutes laissent un peu perplexe en ressemblant à une sitcom fauchée, la suite est plus réjouissante. La tentation quand on est en couple, le choix entre plan cul et romance naissante, les relations père-fils, la galère de ne pas être un gay musclé et sexy…Tous ces tracas sont abordés avec une certaine folie douce et colorée. Et ô surprise, le personnage de Nico (qui m’avait un poil insupporté dans le premier film) se révèle ici être le personnage le plus attachant de par sa condition de garçon très efféminé qui ne plait à personne. Complètement décalé, le film aborde aussi le sujet des MST et des pratiques extrêmes (fist, uro). Cela donne lieu à des scènes improbables et complètement jouissives tel un hymne aux « Golden Showers », une chanson avec passages animés sur les morpions ou une parodie du clip Thriller avec des zombies adeptes du Fist…Un très bon moment de détente en dépit d’un casting, il faut bien l’admettre, un peu moins sympathique que le précédent.

 

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