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Les sottises du Conseil fédéral

Publié le 10 novembre 2008 par Kalvin Whiteoak

Après avoir décidé de sauver l’UBS en catimini avec les méthodes plus que discutables que l’on connaît, et avant même que les parlementaires castrés ne se prononcent, le CF a  produit un projet de message (5.11.2008) pour tenter de justifier l’injustifiable.

On pourrait (pourra ?) rédiger des thèses de doctorat sur la façon dont le CF agi et dont il se justifie en la matière, mais on se contentera de relever ici quelques magnifiques zones d’ombre ou de contradictions qui démontrent, le fallait-il encore, que le pouvoir ne maitrise pas son sujet.

titre train de mesures destinées à renforcer le système financier suisse : on parle de qui au juste, de l’UBS ou de quelqu’un d’autre aussi ?

page 4 participation de la Confédération :“elle ne devient pas copropriétaire de la banque, du moins pas dans l’immédiat” On ne peut pas mieux dire si on veut faire allusion à un plan 2 … en cas de nécessité.

page 5, bénéfices BNS distribués aux cantons réduit à zéro :“Si, contre toute attente, ce cas de figure devait néanmoins se présenter, le Conseil fédéral chercherait, d’entente avec les cantons, une solution permettant de répartir les charges de façon aussi équitable que possible”. On rappelle juste que les cantons sont les actionnaires à plus des deux-tiers de la BNS …

page 16, faillite d’une grande banque :“La faillite d’une grande banque déclencherait une véritable réaction en chaîne et déstabiliserait, au moins à court terme, l’approvisionnement en liquidités et le système des paiements en Suisse .” : lire entre les lignes, la vraie BNS en Suisse c’est l’UBS

page 16, faillite d’une grande banque :”Les répercussions macroéconomiques de la faillite d’une grande banque ne peuvent a priori être quantifiées“… ben alors, pourquoi en parler quelques lignes avant sur un ton apocalyptique ?

page 24, du laisser-aller : “La Confédération suisse renonce à siéger au conseil d’administration de l’UBS SA et à influencer directement la stratégie de l’entreprise” jouez donc tout seuls, messieurs les banquiers.

page 25 , de la nature juridique de l’injection de fonds : “Les versements liés aux aides financières ne sont pas des opérations de trésorerie: elles entraînent au contraire des dépenses qui ont une incidence sur la comptabilité et les crédits. Pour qu’elle puisse accorder des aides financières, la Confédération doit donc disposer d’une base légale solide (cf. ch. 2.3.6.2) et du crédit nécessaire (cf. ch. 2.3.6.3)” on veut bien les croire, sauf que justement ces bases légales et constitutionnelles font défaut.

page 47, de la valeur des actifs pourris transférés: “les marchés de la plupart des actifs qui seront transférés dans la société à but spécial sont gelés ou très illiquides depuis que la crise financière a éclaté, rendant la fixation d’un prix fiable presque impossible. Mais si l’on tient compte des autres éléments qui constituent le système de garanties de cette transaction ainsi que de l’horizon opérationnel assez éloigné de la BNS, on peut admettre que le risque auquel elle s’expose reste acceptable”

Ce genre de phrase ne ferait pas mauvaise figure dans une encyclique … sauf qu’elle relève de la mauvaise foi et pas de la foi simplement.

Pour ceux qui souhaitent vraiment lire le texte en entier, il est ici à disposition en format pdf. Attention, prendre trois bonnes respirations avant l’usage et au moins un scotch après lecture.


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