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FFGLP : séance Sacrés courts, le festival tombe de (très) haut

Par Luc24

Coup de fatigue ? Alors que je suis devant Le Rex pour voir Hustler White de Bruce La Bruce, je découvre que je me suis trompé de salle…La séance était au Nouveau Latina, il est trop tard. Je suis dégoûté.

FFGLP : séance Sacrés courts, le festival tombe de (très) haut

Le soir, je suis bien au Rex pour la bonne séance, celle intitulée Sacrés courts. Un appel à candidature avait été lancé par le festival et cette projection est l’occasion de découvrir leur sélection. Que dire à part qu'un festival ne serait pas un festival sans une séance calamiteuse. Le festival de films gays et lesbiens tient là SA mauvaise soirée. Des courts métrages amateurs, majoritairement sans saveur quand il ne sont pas d’un kitsch et d’un mauvais goût à friser le ridicule. Aucune comparaison possible avec les courts présentés auparavant.

On passe d’un documentaire supra pathos sur un mec condamné à cause de son homosexualité à des comédies pas drôles sur le désir et la foi…A sauver de ce beau carnage le petit clip d’animation Molinier is my revolution, l’idée de base sympa du court Marie de Pascal Lièvre et (un peu) le court L’aimée créante de Laurence Chanfro pour son audace et son je m’en foutisme, plus que pour sa  réalisation assez affreuse.

Suit un débat…Mais y avait-il quelque chose à dire ? Apparemment oui, et pas qu’un peu. Laurence Chanfro, jeune lesbienne française, suscite la polémique. Elle est venue, déguisée en femme voilée. Et son court métrage où elle masturbe une jeune femme sur la chanson de La vie est un long fleuve tranquille, voilée là encore, est loin d’être du goût de tout le monde. Une jeune femme arabe et croyante se sent révoltée et ne se gêne pas pour lui crier son dégoût. Laurence Chanfro répond qu’elle ne croit en rien, qu'elle se sent libre, qu’elle ne fait que de l’humour et qu’elle veut défendre les femmes. La jeune croyante l’accuse d’être une fausse rebelle de pacotille, et d’être inconsciente face aux discriminations que subissent les jeunes femmes voilées et maghrébines de nos jours. Alors que le ton monte sérieusement et que la tension est à son comble, le public ,plutôt d’humeur à se divertir, prend comme parti pour Laurence Chanfron en considérant que oui « on peut rire de tout » et en se moquant de la jeune fille indignée.

Outrée, se sentant comme humiliée, la jeune femme quitte la séance sous quelques huées après avoir balancé un déjà mythique : "Non mais c'est trop facile là,vous êtes tous des blancs!"  debout face au public. Si je suis plutôt du genre moi aussi à rire de tout, j’ai trouvé la réaction de certains franchement déplacée. La pauvre jeune femme, certes excessive et blessante dans ses propos, s’est quand même retrouvée avec toute une salle contre elle (sur son passage elle a été gratifiée de quelques "pauvre conne"). Son discours était loin d’être inintéressant, et elle n’avait pas tort sur certains points. Son lynchage au cœur d’un festival qui prône le droit à la différence faisait vraiment mal au cœur…

La soirée continue avec des courts métrages underground , encore une fois d’une très basse qualité. Abysses de Maitresse Cindy est juste une énorme blague (une pénétration anale par un spéculum il me semble), mal filmé, premier degré et juste dégoûtant. Le reste est juste très médiocre ou sans intérêt et l’apothéose est atteinte avec Ruin’s un court métrage de 23 minutes, « expérimental » mais surtout laid et prétentieux. Salle quasi vide avant la fin du programme, les courageux pour leur part poussaient des soupirs de soulagement.

Bref, belle soirée catastrophe au milieu d’un festival qui jusqu’ici nous avait habitué à une excellente programmation. Allez, mieux vaut oublier…

 

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