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Quand la bulle du réchauffement climatique éclatera...

Publié le 11 novembre 2008 par Objectifliberte

sun La plupart des gens normalement informés, c'est à dire ceux qui ne regardent que le JT d'un oeil distrait et lisent plus ou moins souvent un quotidien généraliste, sont persuadés du bien fondé de la lutte contre les rejets de CO2 provenant de l'activité humaine, supposés responsables d'un réchauffement climatique prétendument dangereux pour  l'avenir de la planète. Pour cette raison, le monde politique, dans sa grande majorité, considère qu'il faut combattre les rejets de CO2, et dépenser des milliards du contribuable en ce sens. Ce constat est valable dans la plupart des pays occidentaux.

Si quelque scientifique de renom vient à défier le dogme officiel, et si par extraordinaire, il parvient à obtenir une tribune médiatique significative, alors une nuée de militants de la lutte contre l'apocalypse climatique prochaine lui tombe dessus. Quelle que soit la précision des faits contradictoires présentés, il est accusé d'obéir aux lobbys pétroliers, aux puissances de l'argent, d'être aveuglé par l'idéologie, d'être un "négationniste" – terme habituellement réservé aux néo-nazis qui nient l'existence des chambres à gaz... --, ou de commettre un crime contre l'humanité (cf. les propos d'un réchauffiste fascisant, James Hansen, rapportés sur ce blog).

Au contraire, les apôtres de l'élimination du dioxyde de carbone se présentent comme des gens désintéressés, animés par la seule foi en la préservation de l'avenir des générations futures. Comme c'est touchant...

Les lobbies "réchauffistes" sont très actifs !

Ayant déjà eu l'occasion d'exprimer quelques unes des raisons de mon scepticisme, je n'y reviendrai pas. Mais intéressons nous à ceux qui ont intérêt à ce que les politiques continuent de dépenser sans compter l'argent public pour lutter contre les émissions de CO2.

L'un des grands réseaux d'investisseurs dits "verts" aux USA est l'Investor Network on Climate Risk (INCR.com ), dont les membres, selon sa page d'accueil, pèsent 7 000 milliards de dollars d'actifs -- selon leurs courriers, "seulement" 1500 milliards. Dans ce domaine, la désinformation va bon train --. Ce n'est pas rien.

L'évènement est passé inaperçu, en pleine débâcle de Fannie Mae et Freddie Mac, mais voici des extraits de la lettre envoyée le 29 juillet 2008 par ce réseau aux deux leaders de la majorité et de l'opposition au sénat américain, Harry Reid et Mitch McConell, dont l'intégralité peut être téléchargée en PDF. Pour les allergiques au PDF, voici le communiqué de presse associé. Extraits du courrier:

Dear Majority Leader Reid and Republican Leader McConnell:

We are more than 40 treasurers, comptrollers, institutional investors, asset managers and other leaders  managing collectively over $1.5 trillion in assets. With a number of the production and investment tax  credits for renewable energy and energy efficiency set to expire at the end of this calendar year, we are writing to urge you and your colleagues to pass PTC/ITC “extenders” legislation as soon as possible, so investors and manufacturers can have greater stability and certainty in the near and long term. Our ability to continue to invest in the renewable energy and energy efficiency industries, and to accelerate the growth of these industries, depends on a comprehensive and stable set of supportive policies, including  long-term extensions of these investment and production tax credits.

We urge the Senate to pass rapidly both Production and Investment Tax Credits of at least five years , preferably more. Anything short of this time frame continues to contribute to the “boom and bust” cycles these industries have been facing over the past several years. For example, in 2001–2002, a two-month gap between expiration and renewal of these vital credits resulted in a four-fold decline in new wind capacity.

Not renewing these critical clean energy tax provisions now will cause similar negative ramifications. In fact, the lack of certainty surrounding the PTC and ITC is consistently pointed to as the most significant barrier to entry and as negatively affecting industry growth. A failure to swiftly enact these tax credit extensions will result in the loss of more than 116,000 jobs and $19 billion in investment in 2009 in the solar and wind energy industries alone, according to the consulting firm Navigant. Conversely, passing all of these tax provisions soon will help to prevent the cancellation of 42,000 MW of planned renewable energy projects in development today in 45 states – an amount equivalent to 75 baseload electric power stations.

These credits are vital to provide investors with certainty commensurate to the cash flow cycle for major renewable energy projects. (...)

Le site de l'INCR recèle d'autres archives du lobbying intense auquel il se livre auprès des parlementaires, ou d'agences officielles telles que la SEC. A part cela, les écolo-intégristes vous affirmeront sans relâche que seuls les sceptiques sont mus par de basses considérations financières inavouables ! Mais il est vrai que dans l'esprit de tout écologiste qui se respecte, manger au ratelier de l'état est vertueux, alors que quémander quelque subside auprès d'on ne sait quel lobby privé est honteux.

Début de panique dans le lobby vert ? 

Notez le ton particulièrement alarmiste du courrier. Certes, on ne peut exclure une part de dramatisation. Mais tout de même, les investisseurs concernés semblent craindre que, dans la tourmente financière, le congrès ne soit amené à sabrer dans certaines dépenses jugées non prioritaires, et il ne voudraient surtout pas que le couperet tombe sur les dépenses climatiques.

Ce courrier tend à accréditer la thèse que toute baisse dans les subventions ainsi accordées (un crédit d'impôt est une subvention, puisqu'il oblige à augmenter d'autres impôts...) remettrait en cause la santé financière du secteur. Il y a de quoi !

Car l'état fédéral n'est pas le seul à cracher au bassinet. De nombreux états fédérés ont aussi très fortement subventionné la R&D et la consommation finale de produits "climatiquement corrects". La Californie du gouverneur Arnold Schwarzenegger était en pointe sur ces questions. Or, la Californie est menacée de faillite, et en appelle à l'état fédéral pour la renflouer. Encore une menace supplémentaire pour les subventions de certains membres de l'INCR.

Justement, qui sont ils ? La liste des 40 signataires de la lettre donne la mesure de la puissance des intérêts en jeu.  Citons seulement: CalPers, le fonds de pension des fonctionnaires californiens,   de loin le plus gros fonds de pension aux USA, CTR, le fonds de pension des enseignants du même état, une grosse poignée de directeurs des finances d'états fédérés, de la Californie au Rhode Island, une Floppée de fonds d'investissements, et le président de la très riche et influente fondation des nations unies.

Bref, un certain nombre de financiers publics et de professionnels de Wall Street réunissent leurs force de persuasion pour continuer à prélever sur le dos des contribuables de quoi maintenir leurs activités à flot.

Les subventions sont contre-productives quelle que soit la réalité de la menace carbonique

Au delà de l'absence de pudeur de ses rédacteurs, ce  courrier révèle que l'intervention publique, à tort ou à raison (et selon de nombreux scientifiques et économistes, à tort), a gonflé artificiellement l'activité d'un secteur qui, sans ces aides, ne serait pas rentable, et n'aurait donc pas atteint la même taille. Autrement dit, les états ont prélevé d'importantes ressources dans les poches de leurs contribuables pour financer des activités non rentables économiquement, ce qui correspond, une fois de plus, à une bien mauvaise allocation des ressources disponibles.

Naturellement, si les craintes concernant le climat s'avéraient fondées, certains pourraient dire que les "externalités positives", c'est à dire les gains collectifs nés de la mesure, mais non attribuables à un agent économique en particulier, seraient suffisants pour justifier la mauvaise allocation comptable de ressources opérée par l'état.

Quand bien même les craintes sur le rôle du CO2 se révèleraient finalement fondées, cette approche est  discutable: en subventionnant lourdement des technologies que sans cela, le public n'achèterait pas, faute de rentabilité, l'état augmente certes les ventes de ces technologies, mais réduit la part de marché des technologies de demain, qui répondront mieux au problème posé. En effet, quand quelqu'un a déjà investi plusieurs dizaines de milliers de dollars dans des panneaux solaires de génération ancienne, il ne va pas les remplacer du jour au lendemain par la première génération rentable... Sauf nouvelle aide publique ! Et donc le parc de cellules solaires réellement installé au final, répondra moins bien à la problématique du réchauffement anthropogénique si elle se vérifie.

Les subventions aux technologies immatures  orientent donc les industries concernées vers plus d'investissement dans le lobbying et moins dans la R&D... Elles agissent comme une force inhibitrice du progrès technologique à long terme, même si les premiers mois de leur mise en oeuvre peut donner une impression contraire.

Or, les technologies limitant les rejets de CO2 ont pour corolaire intéressant d'abaisser nos consommations d'énergie fossiles, ce qui est en soi un facteur suffisant pur susciter des motivations d'achat, pour peu que les économies réalisables soient amortissables sur un nombre d'années court. Par conséquent, les subventions envers ces technologies sont inutiles: il suffit d'attendre quelques années de progrès technologiques pour que les produits en question deviennent désirables pour leurs qualités économiques, et de fait, réduisent les consommations d'énergies fossiles bien plus que ne le permettent les produits actuels.

Quand la bulle éclatera...

Mais imaginons maintenant que les Spencer, Lindzen, Pielke, Jaworowski, Miskolczy et autres (la liste des scientifiques sceptiques de très haut niveau s'allonge de jour en jour. En voici une très partielle en Français) aient raison, et que cela finisse par se savoir et par être admis par une grande partie de l'opinion. Après tout, si nous vivons encore une ou deux années nettement plus froides que les précédentes, les opinions finiront tout de même par vouloir écouter d'autres voix que celles du GIEC, non ?

Dans ce cas, les politiques, qui soutenaient les subventions publiques, commenceront à lâcher les ministres et leaders d'opinion qui poussent à la roue de l'intervention de l'état pour limiter les rejets de CO2. Les subventions au lobby vert risquent de chuter, malgré le soutien promis par Barack Obama.

Les conséquences seront dures: des dizaines d'entreprises qui n'affichent une profitabilité que parce qu'elles bénéficient de subventions ou de conditions fiscales discriminatoires, donc une rentabilité tout à fait factice, devront soit déposer le bilan, soit réduire considérablement leurs activités.

Et voilà pourquoi dans le monde entier, tous les lobbies du climat font pression auprès de leurs parlements pour que les subventions fiscales envers leurs activités soient pérennisées.

Combien de pertes nos banques peuvent elles encore encaisser ?   

Or, si l'état a amorcé la pompe par ses subventions, ce sont des milliers d'épargnants privés, ou des fonds de pension en charge de leur épargne, qui ont alimenté le flux qui irrigue les membres de l'INCR. Mal orientés par ces incitations fiscales, et par le matraquage médiatique pro-réchauffiste dont on peut se demander dans quel mesure il n'est pas directement financé par des réseaux de type INCR, qui jouent leur survie sur le maintien des subventions, des braves "Joe le Plombier" de tous les USA, et sans doute du monde entier, ont investi dans ces fonds faussement rentables, et qui en plus permettent de se donner bonne conscience.

Pis même, des hedge funds se sont endettés lourdement pour profiter de la vague verte. Je n'ai aucune sympathie pour les fonds spéculatifs qui ont investi sur la foi des inepties propagées par Al Gore et ses amis, mais si les banques qui leur ont prêté cet argent devaient faire face à une seconde série de sinistres de grande ampleur, juste après la bulle des subprimes... Je vous laisse imaginer la suite.

Naturellement, les banques risquent d'enregistrer une hausse des sinistres de crédit liés aux faillites d'entreprises subventionnées. Espérons que les taux auxquels elles leur ont prêté reflétaient effectivement le niveau réel de risque encouru. Mais j'ai tendance à croire que la subvention publique a plutôt diminué la perception du risque vis à vis de ces entreprises...

La bulle verte ne m'apparait sans doute pas d'aussi grande ampleur que ne l'était la bulle immobilière, pour l'instant tout du moins, encore que je manque de données chiffrées permettant d'étayer cette intuition. Mais son éclatement, inéluctable, ne fera qu'affaiblir un secteur financier déjà exsangue.

L'état interventionniste, destructeur net de valeur

En dirigeant des flots importants d'épargne vers des secteurs structurellement non rentables, et de fait peu incités à le devenir, l'état favorise la formation de capital dans des secteurs qui ne le mériteraient pas sans son intervention. Il crée l'illusion d'une création de richesse à court terme, mais favorise en fait une création de "non-valeur", par des ressources que l'économie réelle, dirigée par les souhaits individuels de milliers de consommateurs et d'épargnants, aurait bien mieux allouées. Et il favorise la formation de bulles d'actifs dont l'éclatement donne toujours lieu à des phases d'adaptation douloureuses tant pour les épargnants, que pour les personnes qui ont le malheur de s'être trouvé employées par la mauvaise entreprise, au mauvais moment.

Les bulles d'actifs finissent toujours par éclater, telle est l'une des nombreuses bonnes leçons dispensées par les maîtres de l'économie autrichienne, Mises et Hayek, que la crise actuelle nous rappelle douloureusement. Lorsque les investisseurs se rendent compte qu'ils ont mal alloué leurs ressources, vers des secteurs dont la création de valeur se révèle inférieure aux attentes, alors ils tendent à sortir en masse des secteurs considérés. Le marché, même distordu, contrarié, manipulé, finit toujours par sanctionner les investissements qui ne créent pas la valeur attendue.

La compétition entre lobbies pour accaparer les largesses des états est féroce, et les sommes en jeu sont telles que tous les coups semblent permis à certains, y compris entretenir un... climat de peur  irrationnelle, afin de forcer la main des décideurs. Pour empêcher ce type de comportement de prédateur, il est urgent que les états reviennent à des règles beaucoup plus strictes, constitutionnellement bien protégées, en matière de dépense publique: toute mesure prenant aux uns pour arroser  d'autres intérêts particuliers devrait être tout simplement interdite, les dépenses redistributives devant se borner à des aides d'urgence envers des personnes en situation difficiles. En tout état de cause, toute aide, toute niche fiscale, toute subvention, qui vise à modifier  les comportements qui naîtraient de la confrontation des offres et des demandes sur des marchés libres doit être bannie.

Les personnes et les entreprises doivent être libres de l'usage qu'elles font de l'argent qu'elles ont gagné. Tout expert, tout politicien, qui croit savoir mieux que nous comment cet argent devrait être dépensé, et qui oriente en conséquence notre consommation ou notre épargne,  ne fait que réduire la valeur, c'est à dire la mesure de la satisfaction de nos besoins et envies, créée par la société dans son ensemble.
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