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Dur dur d’être écologiquement responsable

Par Millevazion
November 13th, 2008 | Posted in Réflexions | 0 views | ’êé

J’ai essayé, mais le monde n’est pas adapté. Notre société de consommation rend les choses trop difficiles. Les entreprises gagnent encore trop d’argent a être écologiquement irresponsable. Et nous nous sommes trop habitués a un comfort destructeur.

Décortiquons ma situation personnelle pour mieux s’en convaincre:

  • Les transports: je dois faire a peu pres 80 kilomètres par jour pour me rendre au boulot. Le vélo et la marche a pieds ne sont pas possibles. Il n’y a pas de bus, ni de navette. Prendre le train est possible, mais cela me coûterait alors 1 bonne heure –et si tout va bien. En voiture, je mets environ 30 minutes. Quelles sont alors mes options?
  • Me lever plus tôt et prendre le train? Oui, ce serait une option. Et cela me coûterait moins cher en plus (le coût du transport étant pris en charge par mon entreprise). Mais c’est très contraignant au niveau horaire, et me donne peu de libertés pour faire des courses pendant/après le boulot.
  • Le covoiturage? Certes possible, mais je ne connais personne près de chez moi. Et ai-je vraiment envie de me taper la tronche d’un inconnu au réveil? Pas sûr.
  • Il me reste donc la voiture. Certes, je n’ai pas choisi la voiture la plus écolo du monde. Mais la question n’est pas vraiment là. Et la voiture est donc réalistiquement ma seule option.
  • L’alimentation: l’autre jour, je me suis retrouvé devant le dilemme suivant. Acheter bio mais des fruits importés depuis l’Australie ou acheter localement mais des fruits traités chimiquement. Alors je ne sais pas lequel est le plus écologiquement responsable, mais j’ai trouvé la situation assez drôle!Au final, j’essaye d’acheter bio et des produits cultivés localement. Whole Foods est mon ami. J’essaye aussi de cuisiner un maximum pour ne pas avoir à jeter des tas d’emballage plastiques. Je serais à même de penser qu’il est assez facile d’avoir une alimentation écologiquement responsable. Cela coûte cher, et prend du temps -mais cuisiner des produits locaux et de saison est aussi meilleur pour la santé.
  • L’hygiène: là, c’est carrément compliqué. Tous les produits de douche, pour le corps… sont entièrement synthétiques, fabriqués à partir de dérivés pétrolifères et sont emballés grassement. donc oui, il existe des produits naturels. Mais encore faut-il les trouver, pouvoir se les acheter et en trouver aussi efficace que nos bons vieux produits chimiques. Et c’est comme pour l’alimentation, les produits naturels sont meilleurs pour la santé -ils ne contiennent de dérivés de paraben. J’avoue avoir un peu abandonné l’idée de pouvoir être écologiquement responsable dans ce domaine. J’essaie d’acheter plus souvent du savon, mais d’un autre côté je viens de m’acheter une brosse à dent électrique…
  • Les loisirs: les loisirs sont la définition même de la consommation et de la nuisance environnementale. Même surfer sur le net, ou créer un compte sur un site est probablement très coûteux en énergie, en infrastructure… Je me suis rendu compte de ça en lisant un article intitulé “What is your e-print?”. L’article expliquait en quoi l’activité de quelqu’un sur internet pouvait être mesure en terme de coûts environnementaux. Et oui. Participer/consulter un site, c’est augmenter son traffic et donc augmenter son besoin en serveurs, en électricité…
  • Les vacances: c’est un non-sujet. Le simple fait de prendre l’avion est un crime contre mère nature. C’est assez ironique finalement. Prendre l’avion pour aller randonner en pleine nature en Islande et me ressourcer. J’aurais mieux fait de rester chez moi et bouquiner ;D

Sans vouloir retourner à l’âge de pierre, quel est alors le juste milieu? Comment peut-on se proclamer écolo-responsable dans une société qui ne véhicule pas les valeurs de sacrifice, de respect et de responsabilité?

Je ne sais pas si c’est l’âge, mais je trouve qu’on est de plus en plus nombreux à se poser des questions sur notre environement, notre style de vie, notre rapport à la santé et à la nature. Et ce qui semble être leitmotiv de beaucoup, c’est le retour à la simplicité et l’authenticité. S’inscrire dans sa localité, c’est être en quelque sorte écolo. Manger des produits de la région et de saison, cuisiner des produits frais non/peu transformés, travailler à proximité de son habitation, découvrir et promouvoir les richesses touristiques locales… En poussant un peu, il serait presque censé de dire que la mondialisation a acceleré la crise écologique. Elle a créé de nouveaux marchés, de nouveaux besoins, de nouveaux excès. Elle a entretenu une consommation frénétique et irresponsable. Elle nous a enchainé à notre comfort futile mais délicieux.

Et malheureusement, sauf à rendre l’écologie rentable. A faire de l’écologie un nouveau marché. Une nouvelle source de croissance et de richesse. La société ne changera pas.

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