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The Mabuses/Swell - Concert à Annecy - 15/11/2008

Publié le 16 novembre 2008 par Oreilles


La présence de ces deux groupes à Annecy était aussi inattendue que leurs derniers albums, parus en 2007, et que Nickx n'a pas manqué de chroniquer, en soulignant, pour ce qui est des Mabuses,  à quel point ce troisième album, Mabused, relevait du miracle inespéré, quatorze ans après «le pharaonique The Melbourne method»(sic), et dix-sept ans après l'indispensable, devenu classique, album éponyme. 
N'ayant pas de goût particulier pour les passions tristes, je ne m'étendrais pas sur la performance décevante de Swell. Leurs disques sont excellents, mais le dernier semblait marquer un certain essoufflement, et le live est à l'avenant. La grosse caisse est  sur-amplifiée, les mélodies n'ont rien d'évidentes, les compos, uniquement extraites du dernier album, se ressemblent un peu, et les pauvres samples pré-enregistrés nous enlèvent définitivement tout espoir de retrouver sur scène la magie du son Swell.
Les Mabuses ont livré un concert enthousiasmant, avec discussion sympa en prime après l'effort. Les Mabuses c'est Kim Fahy, surtout, au centre, avec son béret basque, plus les copains qui ont bien voulu faire cette tournée, qui passe aussi par Belfort et Paris. En l'occurence, Jipé Nataf etBernard Viguié, deux ex-Innocents, le premier en Raspoutine du clavier (et de la guitare), le second en décomplexé du yukulélé et de l'harmonica. Et je serais curieux de savoir si les trois autres étaient de l'album de 91, ou fraîchement recruté. Ils débarquent à six, donc,  sur scène : quatre guitares en première ligne, clavier et batterie en retrait. Kim Fahy, à lui tout seul, utilisera jusqu'à quatre guitares différentes dans tout le concert, passant de l'une à l'autre,  les accordant le plus vite qu'il peut, entre presque chaque morceau. Preuve, s'il en était besoin, que les Mabuses voue un culte non seulement à la déesse pop Mélodie, mais certainement aussi à la déesse Guitare. 
Le partie pris du concert est d'avoir refusé tout sample. Et de ne jouer que les morceaux du dernier album. Les gens comme moi qui ont raté le buz de 91 autour du premier album, avec ses black sessions d'anthologie, espéraient secrètement au moins un Kicking a pigeon, ou un cubicles. JipéNataf en conviendra avec moi, après le concert  : «C'est vrai que Kim aurait pu décidé de  jouer Kicking a pigeon, c'est quand même pas un tube NRJ !». Les parisiens auront peut-être plus de chance, les 16 et 17 novembre.
L'ensemble sonne parfaitement bien, on entend même les aigus du yukulélé de Viguier, le clavier de Nataf apporte le plus souvent une belle touche jazzy. Le caractère baroque de l'album laisse la place à un crescendo rythmique, qui met en branle, petit à petit, nos corps. I'm the Greatest, Havana, Myrth, Dark star, ouvrent le bal, entre pop bluesy et carioca cubaine.  Le parfait Seasider fait son effet britpop, et c'est un vrai régal d'entendre Nataf, Viguié, Fahy et le bassiste, chanter en coeur sur le magnifique final de l'album, Destination. Le tout dernier morceau envoie vraiment fort, sous un déluge de guitares, que n'aurait pas renié Sonic Youth. Faut-il lancer une pétition mondiale pour exiger d'entendre les Mabuses plus souvent ?
Lire aussi les chroniques de Nickx : The Mabuses - Mabused (2007)Swell - South of the rain and snow (2007)
The Mabuses : la fan page  myspace ( tu pourras, cher lecteur, écouter Kicking a pigeon ).
Swell : le myspace.

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