Magazine High tech

Ubisoft - Gameloft : Chacun sa route, chacun son chemin…

Publié le 23 juillet 2007 par Cédric Soares

Jeudi 19 Juillet, Ubisoft s’est désengagé de sa participation à hauteur de 18,89% dans Gamaloft, l’éditeur de jeux vidéo pour téléphone mobile.

La famille Guillemot détentrice des deux entités souhaite, au travers de cette opération, recentrer Ubisoft sur son coeur métier, à savoir l’édition et la production de jeux vidéo consoles et PC.

En effet les synergies apparentes entre les deux activités ne se vérifient pas in fine.

La cible: Le taux d’équipement en terminaux mobiles est de 80% en France vs seulement 40% de joueurs consoles/PC. Le marché mobile est potentiellement beaucoup plus large que le noyau hardcore gamers sur consoles/PC.

Les supports: Trois pour les consoles de salon et deux pour consoles les portables. Des centaines de références pour le téléphone mobile.

Le prix: 30 à 70€ pour un jeu console/pc. 1 à 5€ pour un jeu mobile

Les canaux de distribution: Multiples pour les consoles/PC (magasins, internet, VPC). Unique pour le mobile à la fois support et canal de vente.

De ces différences fondamentales découle deux stratégies biens distinctes:

Maximisation pour les consoles/PC: La progression technologique des supports s’accompagne par une forte augmentation des coûts de production. Les échecs commerciaux ne sont plus économiquement digérables. Les éditeurs investissent massivement dans un nombre limité de licences fares, déclinées en séquelles, pré-quelles et autres spin-off (Tomb Raider, Splinter Cell, Sonic…). Le cycle de vie des produits est rallongée par des rééditions à prix réduit. En contrepartie la chaîne de valeur reste composite: Studios de production, éditeurs, distributeurs. De plus, les supports sont dépendants des titres disponibles. Le rapport de force est donc favorable aux éditeurs.

Fragmentation pour le mobile: Le parc de téléphones en circulation et la typologie de prospects sont très disparates. L’éditeur se doit de proposer un maximum de titres afin de répondre à ces deux contraintes. Dans cet écosystème l’éditeur dans la majorité des cas produit et développe le jeu. Les constructeurs de terminaux ne sont pas dépendants du catalogue de jeux vidéo disponibles et les opérateurs téléphoniques au nombre restreint sont une porte d’entrée incontournable vers le téléphone. Le rapport de force n’est donc plus du tout aussi avantageux. De plus le faible prix de vente permet difficilement d’avoir une stratégie de promotion/réédition poussée.

L’opération va permettre à Gameloft de faire entrer de nouveaux investisseurs dans son tour de table.

Les fondateurs conscients du très fort potentiel du jeux vidéo sur mobile ont conclu la transaction avec la banque Calyon sous forme d’Equity Swap. Durant les deux prochaines années, Ubisoft se verra reversé le montant des bénéfices liés à la fluctuation de l’action au moment de sa vente.

La collaboration se poursuivra sur le plan opérationnel, permettant à Gameloft d’exploiter les licences Ubisoft telles que Prince of Percia, Ghost Recon, Rayman ou Splinter Cell.

Electronic Arts reste donc le seul éditeur conséquent pour consoles/PC à être encore directement présent sur le marché mobile.


Tags:

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Cédric Soares 10 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog