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Moi je. L’état d’âme comme flux social.

Publié le 21 novembre 2008 par Lilzeon

Citoyens !

Lu sur Noirbonbon :

LionelDaelemans @noirbonbon Tu passes d’une bonne humeur affichée ce matin à énervée cet aprem… Les ravages de la vie quotidienne me terrifie!
@LionelDaelemans c’est moi qui suis terrifiante.

N’est-ce pas une parfaite illustration personnelle de la modernité liquide ?

Un temps social où désormais tes sautes d’humeur sont commentées, suivies, critiquées ? Un temps social qui devient en même temps une occupation de l’espace public et une “action” revendiquée sur un blog ? Où finalement tes états d’âme eux-mêmes sont propagés dans les méandres de la toile, et plus seulement quand tu t’appelles Kylie ou Britney ?

Une réflexion m’a choqué ce matin :

“Notre vie est directement influencée pour les petites décisions quotidiennes que nous prenons. La capacité de prédire nos états d’âme nous rend apte à mieux orienter nos activités quotidiennes et ainsi améliorer notre qualité de vie.

”La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le créer.”
Peter Drucker”

Rentrer dans l’anticipation de nos coups de coeur et coup de blues, n’est-ce pas réduire à néant le “futur” passé en se conformant à ce qui “doit être” ? N’est-ce pas justement le refus de notre créativité et du hasard auquel nous pouvons espérer prétendre ? Et de se refuser une histoire unique et à soi ?

Google nous a déjà interdit le droit à l’oubli. Pourquoi accentuer la perte d’historicité ? Extrait du livre “Flatland” d’Edwin Abott :

“J’appelle notre monde Flatland (le Plat Pays), non point parce que nous le nommons ainsi, mais pour vous aider à mieux en saisir la nature, vous, mes heureux lecteurs, qui avez le privilège de vivre dans l’Espace.

Imaginez une immense feuille de papier sur laquelle des Lignes droites, des Triangles, des Carrés, des Pentagones, des Hexagones et d’autres Figures, au lieu de rester fixes à leur place, se déplacent librement sur ou à la surface, mais sans avoir la faculté de s’élever au-dessus ou de s’enfoncer audessous de cette surface, tout à fait comme des ombres – à cela près qu’elles sont dures et ont des bords lumineux – et vous aurez une idée assez exacte de mon pays et de mes compatriotes. Hélas, il y a quelques années encore, j’aurais dit « de mon univers » : mais à présent mon esprit s’est ouvert à une conception plus haute des choses.

Vous vous rendrez compte immédiatement que, dans un pays semblable, il ne peut exister rien de ce que vous appelez « solide » ; toutefois vous supposerez, me semble-t-il, que nous sommes au moins à même d’opérer visuellement une distinction entre ces Triangles, ces Carrés et ces autres Figures qui s’y déplacent, comme je vous l’ai décrit. Au contraire, nous ne pouvons rien percevoir de tel, au moins avec une netteté suffisante pour nous permettre de distinguer une Figure d’une autre. Nous ne voyons, nous ne pouvons voir que des Lignes Droites ; et je vais vous en démontrer sur-le-champ la raison.”

Soit-dit-en-passant…

Bon week-end


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