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Jazz manouche au cinéma

Publié le 21 novembre 2008 par Assurbanipal
Soirée Gipsy Jazz au Racine Odéon. La collection de Jo Milgram.
Jo Milgram a collectionné les films sur le Jazz des années 1930 aux années 1990. Avant de mourir, il a légué sa collection à la Cinémathèque. Le cinéma Racine Odéon, rue de l'Ecole de Médecine, Paris 6e (métro Odéon) en diffuse des morceaux choisis.
La soirée du mardi 18 novembre 2008 était consacrée au Gipsy Jazz : Django Reinhardt et Stéphane Grapelli qui, lui, était un Rital.
La prochaine soirée aura lieu le mardi 16 décembre 2008 et sera consacrée aux Night Clubs.
Le premier film, en noir et blanc, datait de 1957 et était consacré à Django Reinhardt (1910-1953), le plus grand guitariste du XX° siècle. Beau texte de Chris Marker dit en voix off par Yves Montand. Les films de Django sont très rares. On l'entend beaucoup, on le voit un peu en photo. Django qui jouait de la musique tzigane traditionnelle, a découvert le Jazz sur la Côte d'Azur, en écoutant les disques de Louis Armstrong et Duke Ellington grâce au peintre Emile Savitry. Django pleura en écoutant Louis. De belles images de Samois sur Seine (Seine et Marne, Ile de France) nous font revivre l'ambiance des dernières années de Django au calme, au vert. Sa composition « Pêche à la mouche » la fait revivre. Django mourut d'une congestion cérébrale, assis sur un banc en regardant la Seine. Il est enterré dans le cimetière de la commune et un festival de Jazz manouche célèbre sa mémoire chaque année.
Le deuxième film en couleur, réalisé par Pierre Bouteiller et Jean-Christophe Averty, date de 1991. Il est consacré à Stéphane Grappelli, le deuxième homme du Quintette du Hot Club de France, le premier groupe de Jazz au monde sans tambour ni trompette pour reprendre le titre d'un album de Martial Solal (l'album en duo Solal/Grappelli vaut le détour). Il retrace sa carrière en deux parties. Seule la première, qui va jusqu'à la Deuxième Guerre Mondiale, était diffusée. Stéphane raconte ses apprentissages, ceux de la rue plutôt que ceux de l'école, même s'il a réussi à passer par le conservatoire.Il a appris le violon en regardant les musiciens de rue et le piano en pianotant dans un bistrot. Tout cela avant l'âge de 14 ans. Stéphane raconte sa découverte fortuite du Jazz en écoutant des disques au Lunapark, sa rencontre avec Django qui cherchait un violoniste « qui a du genre ». Il explique ses difficultés à travailler avec un Django qui n'avait aucun sens de l'heure. Django rata son concert en vedette de l'orchestre de Duke Ellington à New York, Carnegie Hall, parce qu'il avait rencontré son pote boxeur Marcel Cerdan dans un bar de Manhattan. Stéphane parle, blague, joue du piano. On le voit en concert de 1960 aux années 1980. Comme l'expliquait Pierre Bouteiller pour présenter son film, Stéphane Grappelli fut avec Nathan Milstein le seul violoniste qui savait encore jouer juste passé 80 ans.
Toute cette musique est un enchantement permanent, la mélodie du bonheur, tout simplement. Il suffit pour s'en persuader de regarder la mine ravie des spectateurs en sortant de la séance.

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