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Martine Aubry élue comme Georges W. Bush en 2002

Publié le 22 novembre 2008 par Argoul

socialistes-par-plantu-2008-11.1227359840.jpgPour un observateur extérieur, ce qui frappe se résume à ceci :

- Une atmosphère de vaudeville avec mari, femme, amant, je t’aime/moi non plus et traîtres à stylets cachés dans les placards. Rien du sérieux qu’on serait en droit d’exiger de l’Opposition de Sa Majesté dans un pays adulte. Surtout lorsque la crise mondiale fait rage et vient battre à nos portes. Le parti Socialiste a été Reimsé et explose en une volée de bulles.

- Les incroyables erreurs tactiques des ego : plus narcissique et autiste que moi tu meurs… La Madone veut l’exclusive – est-ce qu’on discute avec la mère de Dieu ? La maire de Lille se veut la mère lyonnaise des socialistes, venez goûter ma tambouille de tradition – est-ce qu’on discute avec la Droite ligne ? Le petit dernier joue l’enfant terrible, piaffant de balancer en maison de retraite tous ces ringards qui bloquent ; il lui faudra attendre – à la soviétique – que la biologie fasse son œuvre. Au train où vont la médecine et la santé, les 80 ans de Brejnev risquent cette fois de durer plus longtemps. Ne voit-on pas une sénatrice de 100 ans en Italie ? Quant au maire de Paris, on se demande pourquoi il a tenté d’apparaître ; il n’a manifestement pas les couilles de vouloir être au pouvoir. Pourquoi s’est-il donc laisser distancer dans la ligne raisonnable du socialisme libéral qu’il avait prônée ? Est-ce si différent de ce que prônent les autres ? Il y avait là tout un boulevard pour chasser les tabous et renouveler la ringardise du vocabulaire issu du stalinisme. Pourquoi s’est-il laisser influencer par les vieux de la vieille, ceux qui ont échoué politiquement malgré leurs qualités, notamment Lionel Jospin ?

- Martine Aubry, élue par 42 voix d’avance, connaît un score final à la George W. Bush en 2000. On se demande seulement qui sont les trouilloteurs et quelle est la fédération qui a joué le rôle de Floride. Politiquement, on a vu ce que cela a donné : l’enfermement en clans étroits, la volonté revancharde de surtout ne pas écouter ses amis, l’affichage radical pour faire ce pour quoi on a été (très mal) élu. Quelle sera prochainement la « guerre d’Irak » des néo-conservateurs du PS ?

- Côté majorité UMP on jubile, évidemment. Diviser pour régner est le B-A BA de la politique. Surtout que le PS risque d’exploser en vol comme cela a été pronostiqué dès la présidentielle. Les incantations au « rassemblement » des apparatchiks socialistes prouvent – en langue de bois soviétique – que les divisions sont encore plus graves qu’en apparence. On aura alors soit une ligne claire – avec des exclusions obligatoires en cas de faux pas, comme ce qui aurait dû être fait avec Fabius lorsqu’il a appelé à voter non alors que le parti avait décidé oui. Soit le consensus mou qui a régné sous Hollande, donc la perpétuation des éternelles prises de têtes, réunions et motions en tous genres, qui font s’enfoncer peu à peu le PS dans les sables.

Certes, la qualité des personnalités peut éventuellement redresser la barre. On peut découvrir Martine Aubry autrement que par la rigidité des 35 heures et le caporalisme du discours de campagne ; on peut (peut-être) redécouvrir une Ségolène Royal ayant appris de ses erreurs. Certes, être Premier secrétaire n’est pas être candidat à la prochaine présidentielle et les jeux politiciens restent ouverts pour 2012. Mais au total, on se dit que l’image de foutoir donnée par le parti Socialiste n’incite en rien les citoyens à confier le pouvoir national à un tel groupe de branquignols. Dommage pour la réflexion. Dommage pour la refondation du capitalisme. Dommage pour le bien-être des gens concrets. Tout pays a besoin d’une opposition qui critique, propose et soit prête à tout moment à prendre la place. En France, on en est loin ! Nicolas Sarkozy a de beaux jours devant lui.

(Merci à Plantu pour son dessin des socialistes)


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