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Elections au MoDem de Puteaux : chronique d'une défaite annoncée... ou la mauvaise foi de Christophe Grébert

Publié le 24 novembre 2008 par Frédéric-Michel Chevalier
Logo_modem Les élections à la présidence du MoDem de Puteaux auront lieu mercredi 26 novembre. Il s'agit d'une présidence collégiale de 3 membres. Six candidats se présentent : Vincent Brack, Pierre-Jacques Castanet, Eric Deflandre, Valérie Gilton, Jean-Bernard Paulet, Evelyne Sanka. Sylvie Cancelloni et Christophe Grébert ne sont pas candidats. Ce dernier explique sur son blog qu'il est déjà membre du Conseil départemental et du Conseil national, en plus d'être Conseiller municipal. Mais surtout, un échec (probable) compromettrait ses chances de porter les couleurs du MoDem aux prochaines élections cantonales et municipales (il a déjà déposé le nom de domaine www.puteaux2014.com et ses déclinaisons). Quant à Sylvie Cancelloni, elle caresse l'idée d'un ticket aux législatives avec Jean-Christophe Fromentin, le maire de Neuilly.
Pour conserver toutes leurs chances, Sylvie Cancelloni et Christophe Grébert poussent un trio de fidèles : Vincent Brack, Jean-Bernard Paulet - deux anciens de Puteaux Ensemble - et Valérie Gilton. Alors qu'une commission devra se prononcer lundi sur la recevabilité de la candidature de Vincent Brack qui habite Nanterre, Christophe Grébert prend les devants en prévision d'une défaite annoncée (la majorité de la section MoDem de Puteaux avait démocratiquement refusé par un vote de le soutenir lors des dernières municipales) en brandissant la menace éculée du complot des Ceccaldi. "Cela ne sera pas facile : la maire UMP de Puteaux travaille à la division de l'opposition et certains de ses soutiens, ce n'est un secret pour personne, ont infiltré le MoDem, comme d'autres auparavant, sur instruction de Charles Ceccaldi, avaient infiltré l'UDF. ", peut-on lire sur son blog MonPuteaux.com.
Avec de tels arguments, Christophe Grébert montre qu'il est un homme du passé. Il refuse de voir que Joëlle Ceccaldi est déterminée à moderniser la vie politique putéolienne et à tourner le dos à certaines pratiques anciennes, ce dont les Putéoliens ne manqueront pas d'être les témoins. Elle n'a nul besoin de ces manoeuvres : elle est soutenue par une majorité de Putéoliens et l'UMP est une formation unie où les différentes sensibilités s'expriment dans le respect mutuel de chacun contrairement au PS et au MoDem (les élections internes n'ont pas été le théâtre de déchirements) et elle compte sur les résultats de sa politique. En outre, elle a déjà tiré les enseignements du scrutin de mars dernier.

Le plus grave, c'est que Christophe Grébert fait preuve d'une réelle mauvaise foi.
Il ose parler d'infiltration du MoDem par les soutiens de Joëlle Ceccaldi, alors que dès le lendemain des élections, Sylvie Cancelloni et Vincent Brack - qui a adhéré au Modem en avril - n'ont eu de cesse que d'inciter les ex-colistiers de Puteaux Ensemble à s'inscrire au MoDem pour engranger de voix. Elle avait même annoncé à tort sur son blog que j'étais un élu MoDem.

De quelle infiltration parle-t-il ?
La majorité de la section MoDem a refusé en janvier dernier de se laisser enfermer dans la rivalité Grébert / Ceccaldi. Empêchés par les instances nationales du MoDem de présenter une liste MoDem, trois militants, Stéphane Audru (ancien candidat suppléant d'Alexandre Harmand aux législatives de 2007), Stéphane Léoni et Robert Bernasconi ont choisi de soutenir Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Présent sur la liste du maire sortant, Robert Bernasconi est aujourd'hui Conseiller municipal délégué de Puteaux. Alors que Sylvie Cancelloni n'a cessé, en vain, d'essayer d'obtenir leur exclusion du MoDem,  Stéphane Léoni a rejoint par la suite le Parti Radical, Stéphane Audru s'est éloigné de la politique putéolienne pour raisons personnelles et Robert Bernasconi  exerce activement son mandat de Conseiller municipal délégué et continue à militer pour les valeurs démocrates, sans tenter d'imposer ses choix.
Cela en fait-il un infiltré ? Un infiltré est une personne introduite dans un groupe. Cela ne peut s'appliquer à Robert Bernasconi. En effet, en 2007, alors que Christophe Grébert était au PS et faisait campagne pour Ségolène Royal, puis pour Nadine Jeanne, Robert Bernasconi, lui, était déjà à la naissance du MoDem. Il compte parmi les militants les plus actifs durant les campagnes de François Bayrou et d'Alexandre Harmand. Lors des premiers contacts de Puteaux Ensemble avec le MoDem,  auxquels j'ai participé aux côtés de Christophe Grébert et Régis Sada, il s'était prononcé clairement pour une liste MoDem indépendante.
Parle-t-il d'Annie Keszey, ancienne n°10 de Puteaux Ensemble, auteure d'une évaluation de la Charte éthique de Christophe Grébert, qui a adhéré au MoDem pour défendre la démocratie et les valeurs éthiques contre les tentatives de prise de contrôle par Christophe Grébert ? Depuis les élections, Annie Keszey consacre une grande partie de son temps sur le terrain à aider les Putéoliens en difficulté. Elle a été élu au Conseil départemental du MoDem sur la liste d'Antoine Dupin. Elle n'a aucun contact avec la mairie, si ce n'est à travers deux de ses ex-colistiers : Evelyne Hardy et moi-même.
S'il y a un infiltré, c'est donc bien Christophe Grébert.
Une double infiltration. Dans un premier temps, l'infiltration de Puteaux Ensemble par une dizaine d'éléments du MoDem conduits par Sylvie Cancelloni, qui a provoqué l'éclatement de Puteaux Ensemble au lendemain de l'élection municipale. Puis, après l'échec de Puteaux Ensemble aux municipales,  l'infiltration du MoDem de Puteaux également conduite par Sylvie Canceloni, dont le point d'orgue est l'adhésion de Christophe Grébert lui-même au MoDem en juin 2008.
Depuis son arrivée au MoDem, Christophe Grébert n'a eu de cesse que d'y semer le trouble et la division. Dans son combat sans merci, il est même allé jusqu'à laisser des commentaires agressifs et menaçants sur le blog de Christophe Ginisty, auteur d'une note "Flagrant déli de trompage d'ennemi", qui lui avait accordé sa confiance en juin en lui proposant de le rejoindre pour travailler à la mobilisation du MoDem sur Internet. "Puisque certains veulent donner aux autres des leçons de démocratie, la démocratie ce n'est pas non plus une majorité qui déclare vouloir soumettre, écraser et réduire au silence la minorité (c'est ce que je vis à Puteaux au quotidien). Et puisqu'au MoDem, tout le monde semble vouloir dire n'importe quoi sur les blogs, je sens que je vais devoir rétablir quelques vérités sur le mien."; "Que de commentaires "malsains" en effet et diffamatoires ! Christophe Ginisty les hébergeant, il doit les assumer.", écrit notamment Christophe Grébert dans ses commentaires. Des propos qui conduisent Christophe Ginisty à lui répondre : "De grâce, ressaisis toi. Tu ne peux pas avoir été un infatigable défenseur de la liberté d'expression sur Internet et en même temps m'attaquer personnellement parce que les gens expriment ici ce qu'ils ressentent."
Le MoDem est un parti à construire, selon les propres mots de François Bayrou. A Puteaux, le MoDem mérite mieux que de servir de tremplin aux ambitions personnelles d'aventuriers de la politique. Sylvie Cancelloni était conseillère municipale de Charles Ceccaldi. Avant d'être virée par l'ancien Maire. elle a fait partie du système Ceccaldi qu'elle prétend désormais combattre pour exister politiquement. Qu'a-t-elle fait pour changer les choses lorsqu'elle était élue de la majorité ? Christophe Grébert a claqué la porte du PS en septembre 2007, conscient que son parti ne lui accorderait pas l'investiture pour les municipales. Après son échec à la tête d'une liste citoyenne sans étiquette, il a décidé de  partir à la conquête du MoDem pour se doter d'une base politique en vue des prochaines élections locales. Vincent Brack, a également quitté le PS en 2007, parti dans lequel il n'avait pas réussi à percer à la mesure de ses ambitions. Dès mars 2008, Sylvie Cancelloni m'a indiqué son intention de le placer à la présidence du MoDem de Puteaux. Face à eux, Pierre Jacques Castanet, Evelyne Sanka et Eric Deflandre sont d'authentiques militants centristes. Leurs convictions sont fortes et n'ont jamais variée. Ils n'ont jamais pris part aux polémiques et ne se sont pas engagés derrière Joëlle Ceccaldi. Ils sont, de ce fait, réellement indépendants. Nul doute que les militants sauront mercredi faire le tri.
Frédéric Chevalier

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