Magazine Journal intime

Petite vite

Par Pierre-Léon Lalonde
Les quatre parlent en même temps et sont déchaînés. Ils me demandent de les amener à un petit hôtel sur Saint-Denis. Ce n'est pas très loin, mais la Catherine est envahi par les taxis qui attendent en double et je vais devoir me battre pour l'espace. Pour le moins pompette, une des filles me dit sans nuance que tous les chauffeurs de taxi conduisent mal. Ça n'en prend pas plus pour que les trois autres s'en mêlent en me sortant toute une liste de préjugés. Ils s'amusent à mes dépens et je n'en fais pas trop de cas. Je vois bien qu'ils sont venus en ville pour triper et je ris avec eux. Devant le club de danseurs nus 281, quatre taxis attendent stoppés en double. J'en profite pour changer de voie et monter le son de la radio. Le type assis à côté de moi décide de le remonter encore plus sans me demander. D'un signe de la tête, je lui fais savoir que c'est OK, je me remets dans la voie de droite et accélère juste ce qu'il faut pour passer sur la jaune au coin d'Hôtel de Ville. Je dépasse ensuite quelques autos en changeant encore de voies, passe sur une rouge pâle au coin de Sanguinet, coupe une petite Honda modifiée et accélère de nouveau pour pouvoir prendre la lumière de Saint-Denis. Il y a une file dans la voie de droite qui attend pour tourner. Je continue dans la voie du centre et tourne au dernier moment en dépassant tout le monde et poursuis ma course jusque devant l'hôtel où je freine en bloquant les roues. Je baisse le son de la radio et me retourne en souriant vers la pompette qui ne trouve plus rien à dire. Le type à côté de moi me paye généreusement et unanimement le groupe me proclame le meilleur chauffeur en ville. De zéro à héros en moins de cinq minutes.

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