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568] Le Prince Charles se bat pour la planète !

Publié le 26 novembre 2008 par Florine

Le prince de Galles :

«Mon combat pour la planète»

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Crédits photo : AFP

Propos recueillis par Stéphane Bern
14/11/2008 | Mise à jour : 18:07

Le nouveau cheval de bataille du prince Charles : la lutte contre la déforestation. Les forêts tropicales rendent d'immenses services à l'écosystème de la planète. Pour les sauver, il faut donc commencer par valoriser ces apports, explique-t-il au « Figaro Magazine ».

Le Figaro Magazine - Monseigneur, quel est le sens de votre visite en France à l'occasion du 90e anniversaire de l'armistice ? En quoi est-il important de rappeler aux jeunes générations le sacrifice des soldats de la Première Guerre mondiale ?

S.A.R. le prince de Galles Je me souviens très bien des histoires que me racontaient mes parents et ma grand-mère. Ils me parlaient de l'immense courage et de l'esprit d'abnégation dont nos forces armées ont fait preuve pendant les deux guerres mondiales. Plus d'un demi-million de soldats britanniques enterrés dans les cimetières militaires français sont là pour nous rappeler à quel point nos deux nations ont combattu côte à côte pour les valeurs que nous partageons. D'ailleurs, mon propre grand-oncle, Fergus Bowes-Lyon, le frère de ma bien-aimée grand-mère, repose toujours à Loos parmi les disparus. C'est ce courage extraordinaire et ce sacrifice qui ont permis à quatre générations de vivre dans une Europe en paix et stable. C'est pourquoi mon épouse et moi-même étions si fiers d'accepter l'invitation du Président et de Mme Sarkozy à venir en France pour commémorer le 90e anniversaire de l'armistice et rendre un hommage particulier à l'endurance et à l'inébranlable détermination de toutes nos forces armées. J'ai un souvenir très particulier de notre participation aux cérémonies du 90e anniversaire de la bataille de la Somme, en 2006. J'étais très touché de rencontrer un vétéran britannique de 110 ans, Henry Allingham, dont la présence me rappelait le fait qu'il était seulement un an plus jeune que mon grand-père, le roi George VI. Nous devons rappeler aux jeunes générations les immenses sacrifices qui ont été faits non seulement au nom des principes et des valeurs qui étaient en jeu, mais aussi parce qu'il est important de comprendre la pertinence actuelle de valeurs telles que le courage, le sacrifice de soi, le devoir et la courtoisie.

La France et le Royaume-Uni ont célébré, il y a quatre ans, le centenaire de l'Entente cordiale. Comment voyez-vous les relations entre nos deux pays ?

La visite d'Etat en mars du Président et de Mme Sarkozy a souligné la proximité et la cordialité des relations entre la Grande- Bretagne et la France. Je me souviens parfaitement du discours que le président Sarkozy a prononcé au Parlement et dans lequel, avec justesse, il a caractérisé notre partenariat comme étant plus qu'une entente cordiale : en fait, une entente amicale. Nous travaillons même ensemble très étroitement sur des problèmes cruciaux, qu'il s'agisse de l'Afrique ou de l'Afghanistan.

Après les terribles destructions de la Première Guerre mondiale, avez-vous parfois le sentiment qu'une folie tout aussi destructive menace la planète et que nous devons oeuvrer tous ensemble pour la sauver ?

Si nous nous projetons dans l'avenir, il n'y a pas de défi plus urgent ni plus fondamental que le changement climatique. Ainsi que les experts me l'ont confié, avec une inquiétude grandissante, s'il est une action que nous pouvons entreprendre dès maintenant pour inverser le cours des choses, c'est d'enrayer la destruction des grandes forêts tropicales de la planète. J'ai moi-même constaté la semaine dernière en Indonésie qu'il n'y a pas une minute à perdre ! C'est la raison pour laquelle j'ai lancé mon projet Rainforest l'an dernier, afin de valoriser de façon concrète les forêts tropicales pour les services qu'elles rendent à l'écosystème, tels que le contrôle des émissions de carbone, la production d'eau de pluie et le refroidissement du climat. Très simplement, nous devons faire en sorte que les forêts aient plus de valeur vivantes que détruites. Si nous y parvenons, nous n'apporterons pas seulement une contribution essentielle à l'avenir de nos enfants et petits-enfants, mais, et c'est tout aussi important, nous transformerons radicalement la vie des quelque 1,4 milliard d'habitants les plus pauvres de notre Terre qui vivent autour des forêts tropicales. Nous devons nous assurer qu'ils seront les principaux bénéficiaires des versements pour l'entretien de l'écosystème et, en fait, qu'ils seront à même de développer durablement leurs communautés.

Comment agir dès aujourd'hui ?

La question du développement durable, bien sûr, ne s'applique pas seulement au monde développé mais à chaque communauté dans chaque pays. Ma Fondation pour un environnement intégré, par exemple, agit au Royaume-Uni et dans des pays aussi divers que la Sierra Leone, la Jamaïque et l'Arabie saoudite, afin de bâtir de véritables communautés qui replacent les personnes et la protection de l'environnement au coeur de leur fonctionnement. Cela implique d'écouter ce que pensent les gens et ce dont ils ont besoin. Cela veut dire aussi adopter ce qu'il y a de meilleur dans le monde moderne, sans renier les principes éprouvés et intemporels dont nous avons hérité ces principes d'identité locale, de justesse, de proportion et, si j'ose dire, de beauté. Ce sont ces principes qui ont été sacrifiés sur l'autel de la « modernité » et qui, pourtant, reflètent le plus sûrement notre vraie humanité et notre « civilité ».

source : www.lefigaro.fr par Stéphane Bern nov.2008


Charles l'héritier

Stéphane Bern
14/11/2008

Et si, à 60 ans, le prince de Galles avait enfin trouvé un rôle bien à lui ? En inlassable avocat de la nature, il sillonne le monde et dénonce le réchauffement climatique. A Paris pour le 11 Novembre, il explique son engagement au « Figaro Magazine ».

Le coquelicot rouge à la boutonnière, fleur symbole des combattants britanniques tombés durant la Grande Guerre sur le sol français, Charles d'Angleterre, prince de Galles, est arrivé lundi à Paris avec son épouse, Camilla, duchesse de Cornouailles.

La veille, ils avaient participé ensemble, avec toute la famille Windsor, au Remembrance Day en déposant des gerbes rouges devant le cénotaphe londonien des héros de 14-18, alors que l'héritier du trône britannique rentrait à peine d'un long voyage en Asie - du Japon à l'Indonésie en passant par le sultanat de Brunei -, où il avait défendu ses thèses environnementales sur le réchauffement climatique et la destruction des forêts tropicales humides. Jamais le prince Charles ne s'est montré aussi actif, ne s'est autant engagé dans les combats qui lui tiennent à cœur. Comme si son soixantième anniversaire, ce vendredi 14 novembre, lui avait définitivement ôté ses pudeurs d'héritier docile, ses peurs de heurter l'establishment ou même son obligation consensuelle dans la perspective de monter un jour sur le trône d'un Royaume qu'il voudrait conserver Uni.

Un de ses proches confie : « A 60 ans, il vient d'accepter l'idée que son action comme héritier du trône serait plus durable que celle qu'il pourrait accomplir comme roi. » D'autant qu'il sait que le jour où il deviendra roi d'Angleterre, il sera réduit au silence constitutionnel. Profitant de sa liberté, le prince de Galles est aussi un homme réconcilié avec lui-même depuis qu'il a pu épouser, en 2005, la femme qu'il aimait en secret depuis plus de trente ans, Camilla Parker-Bowles. Sans doute, en posant le pied à Paris, qu'il veut faire découvrir à la duchesse de Cornouailles, a-t-il songé aux cérémonies de l'armistice du 11 novembre 1988, il y a vingt ans, auxquelles François Mitterrand l'avait convié avec la princesse Diana, centre de toutes les attentions médiatiques. L'eau a coulé sous les ponts de la Tamise comme de la Seine, charriant son lot de drames et de bonheurs.

Lundi dernier, le style avait singulièrement changé. Promenade privée, sans photographe ni escorte, à pied dans les rues de Paris pour visiter la Sainte-Chapelle, la place des Vosges, sans oublier une balade dans l'île Saint-Louis (avec un arrêt pour déguster quelques pâtisseries parisiennes). Seul ensuite, le prince de Galles est allé au musée du Louvre admirer l'exposition « Mantegna ».

Accueil plus chaleureux aussi, amical même, au palais de l'Elysée, par le président de la République, Nicolas Sarkozy, et son épouse, Carla, en smoking noir. Un dîner intime qui réunissait les deux couples ainsi que le ministre d'Etat chargé de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, et le photographe Yann Arthus-Bertrand, accompagnés de leurs épouses. Ambiance décontractée, quasi familiale. « Le prince de Galles me connaissait par mon travail sur les bestiaux, raconte le nouveau membre de l'Institut, j'ai bien senti que dès qu'il parle d'environnement, il est passionné, il a un langage de vérité, de sincérité. » Au cours de la conversation en français (le prince parle couramment notre langue), où chacun fit pourtant des efforts pour parler en anglais avec Camilla, « le prince nous a parlé de son programme pour la protection des forêts tropicales humides ». Au menu du dîner princier à l'Elysée, le Grenelle de l'environnement de Borloo a intéressé vivement le prince Charles, lequel, en réponse, a évoqué « avec modestie les initiatives qu'il a prises, comme réduire son taux de CO2 dans ses activités officielles ». Considéré comme un conservateur-vert, le prince de Galles est économe, comme tous les Windsor, et déteste le gaspillage. Le photographe témoigne : « Il m'a dit qu'il était scandalisé par la nourriture qu'on jette tous les jours. Il partage mon avis de vivre mieux avec moins, selon un principe de frugalité, comme manger moins de viande, car 40 % des cultures céréalières - pour lesquelles on détruit les forêts - servent à nourrir les animaux ! » Charles et Camilla ont invité Jean-Louis Borloo et Yann Arthus-Bertrand à leur rendre visite dans leur ferme modèle de Highgrove, dans le Gloucestershire. « Le prince mange bio, il est proche de la nature. Camilla m'a confié qu'il aimait vivre à la campagne, où il taillait lui-même ses haies et jardinait. Il n'a plus peur de dire ce qu'il pense, c'est comme s'il s'était lâché. Il m'a raconté qu'il avait écrit un article pour promouvoir la culture biologique et qu'il avait reçu des milliers de lettres d'insultes... et autant de pots de miel d'apiculteurs bio ! »

source : www.lefigaro.fr par Stéphane Bern nov.2008


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