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La lutte contre bactéries et champignons : alcool, benjoin, glycérine

Publié le 26 novembre 2008 par Bluetansy

Je tarde avec ça, mais je n'arrête pas de découvrir et lire toutes sortes de textes qui ne me simplifie pas la tâche !

Alors on va y aller petit à petit !

Je vais tout d'abord aborder des substances qui ne sont pas classés comme conservateurs, en effet, il faut savoir que la législation européenne liste précisément 57 conservateurs autorisés dans les cosmétiques ( Directive 76/768, texte consolidé,  Annexe 6, page 116 du document ). En dehors de cette liste, aucune substance ne peut se prévaloir du titre de « conservateur cosmétique ».

Par contre rien n'interdit, tant qu'il s'agit d'une substance autorisée par ailleurs, l'utilisation dans une formulation d'une substance ayant des propriétés antibactériennes ou antifongiques plus ou moins reconnues par la sphère scientifique.

Les cosmétiques qui n'utilisent aucun conservateur « officiel » sont préservés en général par les divers ingrédients présents dans leurs formulation, on les appelle en anglais « self preserved », auto-protégés.

Ne pas oublier que plus la phase aqueuse est restreinte, plus il est facile de protéger un produit de la contamination par les bactéries et les champignons.

Quels sont ses ingrédients ? Aujourd'hui...L'alcool, le benjoin et la glycérine.

ethanol
Le plus connu est l'alcool. Par alcool, il faut entendre ethanol, ou alcool ethylique, le même que celui qu'on trouve dans les boissons alcoolisées. Il existe d'autres alcools au sens famille chimique du terme, comme par exemple l'alcool cétylique, ne pas confondre.

L'alcool est utilisé en cosmétique comme solvant, en parfumerie par exemple, et pour ses propriétés antiseptiques. On l'utilise également pour son effet fraîcheur, dans les toniques, les après-rasage et autres produits rafraîchissants.

Il s'agit d'alcool issu de sucre de canne ou d'amidons (alcool de grains). Je n'ai pas réussi à clarifier un point précis, l'alcool utilisé en cosmétique « industrielle » doit-il ou non être dénaturé ? Si oui, s'interroger sur la nocivité pour la peau des substances utilisées pour le dénaturer.

En ce qui concerne les propriétés antiseptiques, pour avoir un effet minimum, l'éthanol doit être présent à  4% dans un cosmétique, pour que cet effet soit complet et que le cosmétique soit considéré comme protégé par l'alcool (« self-sterilizing »), il faut un poucentage minimum de 20%.

Attention sortez vos calculettes, car on parle bien là d'éthanol pur. Donc si vous utilisez une vodka à 40°C, vous ajouterez pour 10 ml de vodka, seulement 4ml d'ethanol... et 6ml d'eau...

L'alcool présent un inconvénient majeur qui est le dessèchement de la peau.

Ensuite je vous invite à lire la diatribe de Gaia Organics, il y a sans doute des éléments intéressants à y piocher mais c'est un site commercial qui défend la position retenue pour la fabrication de ses produits...Sans alcool bien sûr !

Deux marques sont connues pour leurs taux élevés d'alcool dans leurs produits, Weleda et Hauschka. Hauschka ne communique pas sur ce sujet, leurs produits sont « sans conservateurs » mais c'est tout. Weleda par contre donne clairement sa position ICI.

Les deux marques indiquent que l'alcool est intégré dans leurs formulations de manière à ne pas dessécher la peau.

En conclusion, l'alcool possède un pouvoir antiseptique mais sauf exception (toniques, après rasage, produits parfumants) ne peut être à lui seul le conservateur d'un produit compte tenu de la concentration minimum exigée et des effets desséchants pour la peau qui y sont liés. Il peut par contre contribuer à la conservation du produit en synergie avec d'autres composants.

benjoin
Le benjoin est une résine aromatique à l'odeur vanillée extraite de plusieurs arbres de la famille des Styrax.

On fabrique à partir de cette résine une teinture, une huile essentielle et une absolue.

Si toutes ces formes ont la réputation d'avoir des propriétés antiseptiques, voir anti-oxydantes, je n'ai trouvé aucun texte scientifique validant et quantifiant ces propriétés.

L'acide benzoïque, qui lui est un conservateur officie peut être synthétisé à partir de la résine de benjoin mais pour autant ceux qui indique que la teinture de benjoin est un conservateur naturel n'ont ils pas l'extrapolation facile ?

De plus attention aux risques d'allergies !

Le benjoin et un sensibilisant avéré, je n'ai pu non plus trouvé de documentation exacte indiquant les doses à ne pas dépasser selon les différentes formes.

Lush lui prête de légères propriétés antiseptiques.

Conclusions : Le benjoin (teinture, huile essentielle ou absolue), s'il peut contribuer à une synergie antiseptique, ne peut être considéré comme un conservateur efficace. Il faut être prudent dans son usage suite aux risques de sensibilisation.

La glycérine :

U

Glycerine
ne forte proportion de glycérine (15 à 20%) agit comme conservateur.

Toutefois on tombe dans des pourcentages où le mélange final devient visqueux, collant et où l'effet humectant de la glycérine est susceptible de s'inverser.

Pas réussi à voir si un plus faible pourcentage a tout de même une action qui peut se cumuler, par exemple, à un pourcentage d'alcool et d'autres conservateurs « imparfaits » pour donner une synergie efficace sur le plan conservation.

Conclusions : Seule, ne peut servir de conservateur sans compromettre la qualité du produit. Peut-elle participer à une synergie de conservateurs ?

Sources :

Sources des images : éthanol, benjoin, glycérine
Rappels articles précédents :

  • La conservation
  • L'oxydation des huiles
  • Les antioxydants
  • La lutte contre les bactéries et champignons :Généralités

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