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La page blanche, vide sidéral ou prérequis indispensable?

Publié le 13 juillet 2007 par Frednetick

Il est assez commun de parler du syndrôme de la page blanche comme d’une horreur sans nom pour les artistes dont le verbe constitue le moyen premier de subsistance. Néanmoins parfois cette page blanche devrait être appréhendée de façon beaucoup moins réticente.

La page blanche signifie en effet l’absence totale de sédimentation intellectuelle. Elle est la naissance, l’oeuvre originelle sur laquelle un esprit un peu construit va pouvoir coucher sa réflexion sur un domaine précis ou plus général.

En l’absence de ce mille-feuille intellectuel préalable, la construction intellectuelle retrouve sa cohérence1 et son caractère organisé.

Combien de fois ai-je eu l’impression, à la lecture des contributions thématiques ou générales du PS,2 , que les préacquis socialistes qui sclérosent l’évolution du “logiciel” briment les idées, cantonnent les propositions, vicient les évolutions préconisées?

En bâtissant sur un terrain aménagé par d’autres l’inventivité personnelle est niée, elle est “path dependent”, perdue sur le chemin de la dépendance selon les termes de P.David.

La pensée socialiste s’est construite par incrémentation, sans toutefois choisir clairement sa voie. Si la logique purement redistributive est désormais abandonnée, il lui faut rebatir une réflexion courageuse.

Dans un post comme toujours long et dense, Malakine trace deux lignes de fractures: Celle de l’autorité de l’Etat et celle de l’acceptation ou non des inégalités.

Au sein de la gauche il place les verts et les communistes dans la case “égalité sociale et l’individualisme libéral” et peine à trouver uen case au PS.

Deux réserves à mon sens à sa vision des choses. Je ne crois aps que la gauche de la gauche ait peu à peu rejeté la notion de nation. C’est même au coeur de la construction ce qui demeure. La longue bataille contre l’Etat actuel ne discrédite pas l’Etat lui même mais bien l’action que les rouages de celui-ci sont en train de mettre en oeuvre. La défense des SP et d’un état fort contre les délocalisations (autre grand sujet) abondent dans la même direction.

Enfi je ne suis pas certain non plus que la social démocratie ait intégrée si profondément l’existence d’inégalités pour se contenter d’en minimiser les plus graves débordements. Bien que le RMI de Michel Rocard semble démontrer une résignation à soigner la racine pour panser les plaies, la nouvelle génération de rocardiens3 n’est pas disposée à les accepter et pas non plus disposée à n’en combattre que les conséquences.

Comme toujours, le fait de définir limite outrageusement la finesse de la pensée humaine. Un découpage en deux ou quatre ou cent n’apporte pas de réponse plus pertinente qu’une réflexion globale. Elle done des pistes pour permettre à chacun de se positionner plus ou moins mais les étiquettes ne restent que des étiquettes.

Une étiquette sur une page blanche, c’est un facteur de limitation… N’imitez pas innovez qu’il disait.

  1. pour peu que l’esprit de l’auteur le soit un minimum [Retour]
  2. préparatoires aux congrès [Retour]
  3. que je connais un peu [Retour]

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