Le presse parle longuement des 100 000 voyageurs bloqués en Thaïlande par des manifestants qui empêchent le libre-fonctionnement des aéroports. La presse parle moins, mais un peu quand même, de la situation un tantinet similaire en Guyane (un département français), où depuis le 25 novembre, des manifestants ont établi 24 barrages routiers paralysant la circulation sur environ 500 km de route. L'aéroport international, le port maritime et les établissements scolaires sont fermés et aucune date n'a été annoncée pour le prochain tir de la fusée Ariane 5, reporté sine die. Malgré la bonne conduite générale du mouvement, des débordements ont eu lieu. Il y a eu des incendies de mobilier urbain, des affrontements avec les forces de l'ordre. À Kourou, des commerçants ont été agressés par des pillards.
Au journal de France 2, un sujet d'une quinzaine de secondes a fait état de perturbations liées à des protestations contre le prix de l'essence en Guyane, et des conséquences que ces perturbations avaient sur le calendrier du prochain lancement de la fusée Ariane. Au journal national de France 3, un sujet d'une dizaine de secondes a également montré quelques manifestants avec des banderoles, et le présentateur a précisé que « toute l'île » était paralysée (notez que le niveau d'information sur la Guyane consiste à penser qu'il s'agit d'une île). Au cours d'un flash d'information de France Inter, il y avait un reportage de plusieurs dizaines de secondes sur une manifestation de motards qui bloquait le Pont-Neuf à Toulouse, et pas une seule mention de la Guyane. Imaginez l'ahurissement d'un citoyen du département français de la Guyane, bloqué par des barrages, et qui entend aux informations que des motards bloquent le Pont-Neuf à Toulouse (et c'est tout pour l'information aujourd'hui...).
Michel Janva (merci à TC)
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