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Gare St Lazare : alerte à la «leptospi» pas si «rose» que ça !

Publié le 04 décembre 2008 par Kamizole

rat-leptospirose.1228362059.jpgNe m’en veuillez pas de faire un jeu de mot sur une maladie – la «leptospirose» - qui, le plus souvent bénigne, peut néanmoins être grave dans certains cas, provoquant une insuffisance rénale voire être mortelle dans 5 à 20 % des cas…

Mais dans le milieu médical on prend l’habitude de tout tourner à la gaudriole - histoire de ne pas pleurer – tout en prenant les maladies et les patients fort au sérieux..

Or donc, j’apprends ce matin dans «20 minutes» Leptospirose à Saint-Lazare: cela resterait à confirmer, selon la SNCF qu’un agent de la SNCF travaillant Gare Saint Lazare serait susceptible d’avoir contracté la leptospirose et qu’il incriminerait la présence – avérée : une campagne de dératisation est menée depuis mi-octobre – massive de rats (une centaine) qui remontent sur les quais et les voies car ils sont chassés d’installations en sous-sol actuellement en travaux…

La bactérie (de la famille des spirochètes) responsable de la leptospirose est transmise par contact avec l’urine des rats. On la trouve essentiellement dans les égouts – elle est d’ailleurs reconnue «maladie professionnelle» chez les égoutiers – et dans une moindre mesure, l’eau douce voire les piscines.

Il resterait à confirmer l’examen sérologique (une première analyse – positive – aurait été infirmée par un second résultat).

Je note surtout que la SNCF conteste l’origine professionnelle de l’affection : l’employé ayant pu contracter la maladie ailleurs. Cette défense ne me surprend guère. Elle est habituelle : penser à l’amiante ! ainsi qu’aux difficultés – le mot est faible… - qu’on connues les malades ou leurs ayant-droits à faire reconnaître le caractère professionnel de leur affection et en obtenir réparation.

Elle est de surcroît bien dans l’air du temps du côté des employeurs : le travail doit leur coûter le moins possible… Nicolas Sarkozy a eu beau prétendre redonner du lustre à la «valeur travail» lors de la campagne présidentielle, ce ne fut qu’un petit gadget à l’adresse des gogos qui ne visait que la qualité morale du travail (redonner de la fierté) mais sûrement pas une quelconque revalorisation salariale !

Or, plus avantageux pour les employés que le régime normal des arrêts-maladie notamment en matière d’indemnités journalières et de pension d’invalidité, celui des maladies professionnelles (de même que des accidents du travail) peut avoir des conséquences financières pour les entreprises du fait de l’augmentation du taux de la cotisation patronale en matière d’A.T. et de maladies professionnelles.

Pour avoir exercé 6 ans en tant qu’infirmière dans une entreprise, je sais qu’en outre la personne qui invoque le caractère professionnel d’une affection doit faire elle-même des démarches qui sont du ressort de l’employeur en cas d’accident du travail ou de trajet.

Dans ces cas, on délivre automatiquement une feuille d’accident dès qu’il y a un sinistre et recours à des soins (hôpital, médecins, etc…) et il appartient ensuite à l’employeur et/ou la Caisse Primaire de contester le caractère professionnel de l’accident.

Or, quand une personne invoque le caractère professionnel d’une affection, elle doit réclamer elle-même le (même) formulaire à la Caisse Primaire. J’ai été confrontée une fois à ce cas et j’ai trouvé cette discrimination fort injuste.

Un délégué du Comité d’hygiène et de sécurité (nous appartenions au même syndicat) est même venu me dire dans mon infirmerie que je faisais preuve de mauvaise volonté en refusant de délivrer une feuille de soins d’accident du travail !

J’avais drôlement les boules car j’essayais de faire mon travail du mieux possible et n’avais en tête que l’intérêt des 450 salariés de l’usine. Pour le convaincre de ma bonne foi je n’eus comme seul recours que téléphoner devant lui à l’inspecteur de la Sécu…


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