Magazine Humeur

Vive le chômage de masse ! Des heures sup’ et des embauches… aux Assedic (débordées)

Publié le 08 décembre 2008 par Kamizole

Non ce n’est pas une galéjade marseillaise… l’afflux de nouveaux chômeurs engorge les Assedic. Sans nul doute déjà bien désorganisées par la préparation de l’inepte fusion avec l’Anpe : confusion des compétences… des agents de l’une ou l’autre structure obligés d’aller travailler de l’autre côté, un ou plusieurs jours par semaine.

Comment des «payeurs», habitués à traiter les dossiers sous l’angle des droits acquis et du paiement des indemnités, pourraient-ils se transformer par un coup de baguette magique (encore un effet de la «mentalité magique» du Sieur Sarkozy – un des éléments du «syndrome de Sarkozy» - en spécialiste de la recherche d’emploi ou de formation ?

Et vice versa, les agents de l’Anpe qui n’ont pas une appréciation «comptable» du traitement des dossiers.. Est-ce en la leur donnant qu’on améliorera la qualité du service ? Pour ma part, je suis bien persuadée que l’ancienne «spécialisation» était un gage de meilleure efficacité : l’Anpe traitant le dossier du demandeur d’emploi sous l’angle de ses possibilités à retrouver un emploi, les Assedic sous l’angle de l’indemnisation.

Mais les pouvoirs publics ont glissé tellement de «peaux de banane» dans l’activité des Anpe (y compris en attribuant certaines de leurs fonctions pourtant essentielles à des officines privées ! placement des chômeurs et organisation de stages divers) qu’il était ensuite fort simple de fustiger leur inefficacité… «Voilà pourquoi la fille est muette» eût dit Molière dans «Scagnarelle» si ma mémoire ne me trahit pas…).

Or donc, je lis tout à l’heure deux articles – sur Libé.fr et le Monde.fr – qui font état du bordel qui règne aux Assedic : un afflux massif de chômeurs… Et Libé d’indiquer : Assedic: 100.000 dossiers en souffrance alors que le titre du Monde reste informatif de façon distanciée :

Les Assedic débordées par la hausse du chômage
LEMONDE.FR | 08.12.08 ©
Le Monde.fr

Libé ajoute à son titre : «La hausse du chômage provoque un engorgement chez l’organisme d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Qui entend avoir recours aux heures supplémentaires et à des travailleurs intérimaires pour résorber les retards»

D’où mon titre en forme de boutade. Mais croyez bien que je ne connais que trop bien le manque d’argent et le bouclage tardif de divers dossiers par certains organismes pour avoir envie de rigoler sur le dos des chômeurs… Je ferais plutôt mien ce que dit Jean-Marc Cavagnara (CFDT) : “Un dossier traité en retard, c’est un chômeur indemnisé en retard”… Et qui fera comment pour vivre, en attendant ?

Las argument avancés par les responsables des Assedic puent à plein nez le mensonge démagogique : «Un effet saisonnier marqué par un nombre accru d’inscriptions en fin d’année», ajoutant (quand même !) et «la situation économique, qui pèse aussi.»

Je dirais : surtout ! Car nous ne sommes pas encore à la fin de l’année et certains secteurs travailleront jusqu’à la période des fêtes. La situation s’est fortement dégradée dès août 2008, loin de la fin de l’année ! et bien avant l’éclatement de la crise financière, preuve s’il en était besoin que la conjoncture était déjà plus que dégradée.

Depuis, les annonces de suppressions d’emplois n’ont fait qu’augmenter chaque jour et c’est loin d’être fini…

C’est bien pour cela que je m’associe sans réserve aux revendications des quelque 2.000 demandeurs d’emploi ont défilé à Paris et réclamé «des indemnités pour tous», se disant inquiets que la négociation en cours sur l’assurance chômage «n’exclut un plus grand nombre de chômeurs»

Il faudrait en effet faire comprendre à ce pouvoir totalement imperméable aux réalités quotidiennes des «vrais gens» que les chômeurs ne sont ni des «assistés» ni des délinquants cherchant à «profiter» du système mais des salariés mis à la porte par toute une politique – délocalisations autant que conneries de la spéculation à outrance – et que le premier devoir de l’Etat est de les aider soit à retrouver un emploi digne de ce nom – et non pas un job de quasi esclave ! – soit les indemniser correctement pour qu’ils puissent passer ce cap difficile.

Et contrairement à la connerie ultralibérale encore trop prégnante : c’est même bon pour l’économie, pour lui éviter de tomber davantage dans la récession et le marasme.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kamizole 786 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte