Gustavo Carlo Eugenio Alfredo Müller, un montmartrois d'adoption

Alfred Müller, notre chère maison, 73 rue Caulaincourt ......... Je dois d'abord dire que je n'ai dans cette notice biographique que peu de mérite. Ces informations, et cette révélation d'un artiste méconnu de grand talent, d'après ce que j'ai pu en juger,  je les dois à une de ses descendantes madame Hélène Koehl domiciliée à Strasbourg. Alfredo a vu le jour à Livourne le 30 juin 1869. Après avoir été l'élève à Florence de Guiseppe Ciaranti et Michelle Gordigiani, il a participé régulièrement aux "esposiziones della Societa delle belle arti" à Florence où une de ses toiles remporte un vif succès en 1889 (Interno, catalogue de l'exposition Cézanne à Florence en 2007).   A l'âge de vingt ans, il vient à Paris et expose au salon de la Société Nationale des Beaux-Arts. Il rencontre des impressionnistes qui vont bouleverser sa technique. Revenu à Florence en 1890, il expose ses oeuvres "impressionnistes" qui vont déchaîner la colère de Fattori, le maître "tachiste", mais provoquer l'admiration de ses élèves. La plus grande partie de la famille Müller vient s'installer à Paris en 1895. Le père d'Alfred prend alors la gérance de l'hôtel Malesherbes au 24 du boulevard du même nom. Alfred fait la connaissance alors d'un modèle de Puvis de Chavannes (Sainte Geneviève exposée au Panthéon) Marguerite Thomann. Le couple va s'installer 73 rue Caulaincourt (ci-dessus). il a installé chez lui un atelier de gravures en couleurs. Il expose chez Vollard en 1898 et dans plusieurs salons. En 1902, il va s'établir à la campagne, et laisse sa maison à Renoir qui vient de quitter l'appartement du 33 rue de Larochefoucault. ....... Il retourne fréquement en Italie  et en 1914, il expose à la Secessione romana en compagnie de Renoir, Bourdelle et Rodin    De retour à Paris, 73 rue Caulaincourt, il épouse à la mairie du XVIII°, Marguerite Marie Thomann, née à Cholet. Ses témoins de mariage sont (excusez moi du peu !) Erik Satie, demeurant 22 rue Cauchy à Arcueil Cachan, Jules Depaquit, 1 rue du Mont Cenis, et le peintre Egisto Paolo Fabbri 69 rue Jouffroy et sa compagne Stéphanie Nantas. Après des aller et retour, il revient vivre à Paris en 1932 rue des Martyrs, probablement au numéro 7 (à vérifier aux archives de Paris). Visitant l'exposition Cézanne à l'Orangerie en 1936, il reconnaît une de ses toiles attribuée au maître d'Aix. Toile qui avait peut-être été mêlée lors d'une exposition chez Rosemberg en 1908. Il est mort le 7 février 1839, rue des Martyrs, laissant un grand nombre d'oeuvres qui furent dispersée. La ville natale de Müller a le projet d'une monographie qui lui sera consacrée, et d'une exposition prévue pour octobre 2009. Les Montmartrois seraient bien avisés d'organiser et de faire connaître ce peintre bien injustement oublié, et parfois éreinté par des critiques qui étaient incapables de citer son prénom. Ajoutons qu'il fut l'ami du peintre affichiste anarchiste Téophile Alexandre Steinlen, et qu'il, eut comme presque beau-frère Léonetto Cappielo (compagnon de sa soeur)