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A l'âge du fer, des individus croyaient en la séparation de l'âme et du corps

Publié le 09 décembre 2008 par Jann @archeologie31
Des archéologues, dans le sud-est de la Turquie ont découvert une pierre ciselée de l'âge du fer montrant que les gens de la région croyaient en la séparation de l'âme et du corps.

L'expédition Neubauer de l'Institut Oriental de l'Université de Chicago a découvert une stèle de basalte à Zincirli (anciennement Sam'al). Elle fut la capitale d'un royaume prospère, et est maintenant l'un des plus importants sites de l'âge du fer en cours de fouille.
La stèle est la première du genre à être retrouvé intacte dans son emplacement d'origine, permettant aux universitaires d'en apprendre davantage sur les rites funéraires et la vie au huitième siècle avant J.-C. .
L'homme figurant sur la stèle a probablement été incinéré, une pratique que juifs et d'autres cultures rejetaient car ils croyaient en l'unité du corps et de l'âme.
Selon l'inscription, l'âme du défunt résidait dans la stèle.
"La stèle est presque en parfait état. Il est unique dans sa combinaison d'images et de textes caractéristiques et offre ainsi un élément important à notre connaissance de l'ancienne langue et culture", a déclaré David Schloen, professeur associé à l'Institut oriental et Directeur de l'expédition Neubauer à Zincirli.
Dennis Pardee, professeur de langues et civilisations du Proche-Orient à l'Université de Chicago, s'est occupé de la traduction de la stèle.
Des archéologues allemands avaient fouillés le site dans les années 1890 et mis à jour des murailles massives, des portes et des palais. Un certain nombre d'inscriptions royales et autres découvertes sont actuellement exposées dans les musées d'Istanbul et de Berlin.
Schloen et son équipe de l'Université de Chicago ont fouillé Zincirli pendant deux mois, tous les ans depuis 2006.
"Zincirli est un site remarquable», a déclaré Gil Stein, directeur de l'Institut oriental. «Car aucune autre ville n'a été construite au-dessus de celle-ci; nous avons d'excellents matériaux de l'âge du fer juste en-dessous de la surface. Il est rare aussi d'avoir des traces écrites et artistiques de cette période. Avec toutes ces informations l'archéologue peut étudier l'origine ethnique des habitants, le commerce et les migrations, ainsi que les relations entre les groupes qui y vivaient. "
La stèle a été découverte l'été dernier dans une petite pièce qui avait été converti en tombeau pour le fonctionnaire Kuttamuwa; il s'y décrit comme "serviteur" du roi Panamuwa au huitième siècle avant J.-C.
L'inscription se lit en partie: "Moi, Kuttamuwa, serviteur de Panamuwa, je suis celui qui a supervisé la production de cette stèle pour moi-même alors que je suis toujours en vie. Je l'ai placé dans une chambre éternelle (?) Et j'ai établi un banquet à cette salle (? ): Un taureau pour [le dieu-tempête] Hadad, ... un bélier pour [le dieu-soleil] Shamash, ... et un bélier pour mon âme qui se trouve dans cette stèle. ... "
Elle a été écrite dans un script dérivé de l'alphabet phénicien et dans un dialecte local sémite semblable à l'hébreu et l'araméen.
Elle est d'un vif intérêt pour les linguistes, les universitaires bibliques et historiens des religions car elle provient d'un royaume contemporain avec l'ancien Israël et partageaient une même langue et culture.
Cette découverte apporte une lumière nouvelle sur l'âge du fer et ses croyances sur l'au-delà.
Dans ce cas, il s'agit de la convition de la persistance d'identité ou "d'âme" du défunt dans le monument sur lequel son image a été sculpté et sur lequel ses derniers mots ont été enregistrés.
Kuttamuwa est représenté barbu, il porte une casquette, un manteau et brandi une coupe de vin dans sa main droite. Il est assis sur une chaise en face d'une table chargée de nourriture, symbolisant la vie agréable qu'il attendait après la mort. À côté de lui, il y a son inscription, élégamment sculptée en relief, rappelant à ses descendants le devoir régulier d'apporter de la nourriture pour son âme.
En effet, en face de la stèle se traouvaient des restes des offres alimentaire et des fragments de pierre polie provenant de coupes identiques à celle représentée sur la table de Kuttamuwa.
Selon Schloen, la stèle montre clairement que Sam'al à l'âge du fer, situé dans la zone frontalière entre l'Anatolie et la Syrie, a hérité aussi bien des traditions culturelles sémitiques qu'indo-européennes.
Lors des prochaines campagnes de fouilles, l'expédition Neubauer, sous la direction de Schloen, projette de creuser de vastes zones du site afin de mieux comprendre le contexte social et l'oragnisation économique de la ville et de son développement culturel au cours des siècles.
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