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Sarkozy à Bruxelles

Publié le 12 décembre 2008 par Juan
Nicolas Sarkozy tient l'un de ses derniers Conseils Européens de la Présidence Française. Cette réunion des chefs d'Etat européens doit adopter le "plan climat-énergie", qui suscite nombre de désaccords au sein de l'Union. Son objectif est, d'ici à 2020, de réduire de 20 % les émissions de CO2, d'atteindre 20 % d'énergies renouvelables et de faire 20 % d'économies d'énergie. Mais les pays se disputent leur part d'effort dans la réduction des émissions de dioxyde de carbone.
 Le Plan Climat en berne.
Samedi dernier, quelques dirigeants européens s'étaient retrouvés à Gdansk en Pologne pour discuter du plan climat. L'Allemagne, hier motrice, est plus soucieuse de ne pas déstabiliser son industrie par des mesures environnementales trop rudes. Le sort de la planète attendra...
"Nous ne sommes pas encore au bout de la discussion mais nous avons progressé", a déclaré M. Sarkozy, au cours d'une conférence de presse commune avec les dirigeants de neuf pays de l'Est samedi dernier. Le président français avait voulu se montrer optimiste : "Aujourd'hui, j'ai bon espoir qu'on puisse y arriver même s'il reste du chemin à faire. Nous sommes en pleine négociation, il y a des équilibres à trouver. On a encore huit jours, c'est bien suffisant pour obtenir un accord". Les deux pays sont tombés d'accord pour faire adopter le paquet énergie-climat lors de ce Conseil européen .
 Mardi, Nicolas Sarkozy a avoué avoir fait une concession aux pays de l'élargissement: samedi dernier, "il a été décidé de proposer de porter à 12 % la part des quotas fonction du PIB et de réduire à 88 % celle qui est fonction des émissions historiques" rapporte LE MONDE, au lieu de 10% et 90% respectivement.
Jeudi, un compromis était proche, aux détriments des ambitions initiales, puisqu'il exempterait plusieurs secteurs industriels européens de devoir acheter des droits à polluer dès 2013.
Présidence française "impatiente"
Jeudi, on apprenait qu'un jury de correspondants européens plaçaient Nicolas Sarkozy en tête des dirigeants européens pour son efficacité politique. Une bonne nouvelle pour le monarque qui a pris goût à l'action politique européenne depuis cette présidence.
"Le jury était composé de douze journalistes issus de neuf pays différents, et qui travaillent aussi bien pour la presse écrite que pour la radio ou la télévision. Ils ont tous attribué une note de un a dix sur différents critères, tels que le sens du leadership ou la sincérité de l'engagement européen, mais également sur les réponses apportées à plusieurs grands évènements de l'année 2008 : la crise financière, le conflit en Géorgie, le traité de Lisbonne et la lutte contre le réchauffement climatique. " (source)

L'autre sujet du sommet est la mise en oeuvre du plan de relance européen annoncé par José-Manuel Barroso il y a une semaine. Environ 170 milliards d'euros, sur les 200 prévus, seraient engagés directement par les 27 Etats membres de L'UE dans leurs plans nationaux respectifs, le solde étant du ressort du budget communautaire et de la Banque Européenne d'Investissement. Les écueils à cette unanimité européenne souhaitée par Sarkozy et Barroso sont nombreux :
  • L'Allemagne résiste toujours à s'engager dans "cette course aux milliards" comme l'a qualifiée Angela Merkel. Le président de l'EUROGROUP, Jean-Claude Juncker, a même déclaré que "le plancher de 1,5 % du PIB imaginé par Paris ne constituait qu'un «ordre de grandeur» et qu'il fallait concentrer les débats sur les aspects «qualitatifs» du plan."
  • Le plan français, initialement chiffré à 26 milliards d'euros, a été sérieusement réestimé ces derniers jours.
  • Le Royaume-Uni et l'Allemagne refusent que les fonds communautaires non dépensés (environ 5 milliards d'euros par an) "soient réaffectés dans le budget de l'UE afin de financer des grands travaux", rappelle LE FIGARO.
Nicolas Sarkozy devrait pourtant se réjouir du probable compromis obtenu sur la réécriture du Traité de Lisbonne, ce "traité simplifié" de plusieurs centaines de pages refusé par référendum il y a quelques mois en Irlande.
"Selon un projet de conclusions du Conseil, obtenu mercredi soir par Reuters, le Premier ministre irlandais Brian Cowen s'engagera à tenir une seconde consultation pour inverser le "non" irlandais du mois de juin et les leaders européens lui offriront en retour une série de "garanties".

Il s'agit notamment de rassurer l'Irlande en matière de neutralité militaire, de "droit à la vie", de politique fiscale ou de compétences en matière d'éducation et de santé.
Dublin verrait par ailleurs satisfaite sa revendication de conserver "son" commissaire dans un exécutif communautaire resserré, une clause du traité permettant au Conseil de modifier la structure de la Commission via un vote à l'unanimité." (source)
Dernière notule européenne, Jean Quatremer révèle sur son blog que Michel Barnier, actuel ministre de l'Agriculture, est très fortement pressenti pour devenir le prochain commissaire français à Bruxelles. L'actuel, Jacque Barrot, est prié de dégager.
 
  
Sarkozy à la tête de l'UE : six mois de présidence hyperactive
LEMONDE.FR | 11.12.08
 © Le Monde.fr
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