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La vie est trop courte pour perdre du temps à râler (Anonyme)

Publié le 13 décembre 2008 par Rafaele

Naturemorte_22

Composer n'est pas un art facile et je sais combien tu peines : tu râles, tu souffles, tu t'énerves. Moi, tout ce qui m'intéresse est de savoir par quelle couleur nous allons remplacer le rouge sang des murs de ce salon qui me vrille les yeux. Mais tu ne m'écoutes pas. Je te laisse à ton affaire et regarde par la fenêtre. De l'autre côté de la rue, perchée à son balcon, notre voisine "bien aimée" attend son Roméo avec une impatience non dissimulée. Ce "charmant" spectacle ne me chavire pas le cœur et, faute d'argent, je désespère à l'idée de ne pouvoir meubler avec goût notre "nid d'amour". Quand je pense que, chez ma mère, les couleurs de la maison sont lumineuses : tout y est frais et riant. Notre appartement est petit, froid et sinistre. Finalement notre logis n'est pas sans ressembler aux chambres que louent au-dessus de nous les prostituées. Quel malheur m'a pris de te suivre ici, dans cette ville ? Maman avait raison et j'aurai dû l'écouter ! Àcette heure, je serais avec elle, sous l'appentis, à siroter, tranquillement, de la grenadine. La chaise bleue doit lui paraître bien vide. Il ne lui reste plus aujourd'hui que le spectacle de son jardin exotique. Toi, que m'offres-tu ? Une courette bétonnée et grise ! As-tu crû que nous étions en prison ? Et ce bruit ! Tout ce bruit ! C'est une maison en carton ! Je n'en peux plus d'entendre les cris de ces filles de joie quand elles se lavent. Vous me fatiguez avec vos ablutions ! Ici, nous sommes partout, sauf dans une maison !


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