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Upside down

Publié le 14 décembre 2008 par Irene

J'ai enfin visité (en partie) le musée du Quai Branly. Je ne sais pas si c'est l'effet de la pluie glacée qui m'a cueillie à Paris, mais je n'ai pas été emballée par son architecture, dont on a fait grand bruit. Derrière un rideau de gouttes, j'ai entraperçu le fameux mur végétal réalisé par le botaniste Patrick Blanc, désormais illustre. J'y allais avant tout pour L'esprit Mingei (de minshû, peuple, et kogei, artisanat), un mouvement japonais qui, à partir de 1920, s'est attaché à révéler la beauté d'objets d'usage quotidien, ainsi que leur dimension spirituelle. A travers de très beaux objets (assiettes, plateaux, bols, tabourets, théières…) aux lignes sobres et intemporelles, donc étonnament modernes, on découvre comment les formes de l'art traditionnel japonais ont nourri le design contemporain. Suivait l'exposition Upside down, les Arctiques (jusqu'au 11 janvier), émouvante promenade sensorielle dans le monde polaire. La traversée d'une première salle au sol réellement glacé immerge d'emblée le visiteur dans un univers blanc, sans repère ni verticalité (d'où le titre Upside down, sens dessus dessous). Même s'il s'agit d'un parti pris du muséographe, j'ai regretté l'absence de commentaires : avoir le nez dans la brochure pour comprendre des objets fascinants de la culture "esquimau" finit par être agaçant. D'autant que les figurines en ivoire, parfois minuscules (moins d'un centimètre), sont d'une finesse de facture stupéfiante. Tels des Sherlock Holmes de l'art premier, les visiteurs sont donc munis de loupes ! J'ai dû m'immiscer dans un groupe d'enfants (apparemment, je ne fais pas mon âge ;) pour saisir le sens de certains objets, qui ont pris soudain une autre dimension.
Le choc thermique a été violent quand je me suis propulsée ensuite jusqu'aux peintures aborigènes, que je n'avais pas admirées depuis dix ans, juste avant mon voyage en Australie, à l'époque où elles étaient exposées au Musée des Arts d'Afrique et d'Océanie de la porte Dorée. Après le désert blanc, immersion dans le désert rouge, donc, tout aussi envoûtant.
Du rouge avec du blanc, ça fait du rose. Et dans une bouteille noire, du rose, c'est forcément du X Noir. Lequel, aussi frappé que la banquise, a fait disparaître fissa le mal de tête de Marie-Jeanne, ce midi, à l'apéritif. Comme quoi, l'effervescence, ça marche, avec ou sans paracétamol. Nous, on avait la tête claire, après la séance de piscine. Mais on en a bu aussi, solidarité familiale oblige.

Photos : Musée du Quai Branly. Vue sur le mur végétal du bâtiment administratif, en juin 2006. © Musée du Quai Branly, Nicolas Borel. Plateau (shinogi), époque Edo, bois taillé et laque vermillon, Japon © Nihon Mingeikan, Tokyo Maison de Yanagi Soetsu, salle pour recevoir les hôtes © L.Schneiter/E-media


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