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The Children de Tom Shankland

Par Geouf

Résumé : Deux soeurs se retrouvent avec leurs maris et leurs enfants pour passer le réveillon du Nouvel An dans un cottage isolé. Mais la fête dégénère lorsque l’un des enfants commence à présenter des signes de maladie. Il ne tarde pas à contaminer les autres gamins  qui se mettent à sauvagement attaquer leurs parents…

 

Décidément, il semblerait que cette année les réalisateurs britanniques ont des problèmes avec la jeunesse. Car après le très dérangeant Eden Lake, voici que débarque The Children, au sujet très proche du célèbre Les Révoltés de l’An 2000. Et si le film du presque débutant (ce n’est que son second long métrage) Tom Shankland n’atteint pas les cimes de son illustre aîné, il s’avère être une bonne surprise, renfermant quelques instants de pure terreur.

L’histoire débute lorsque Elaine, une jeune mère de famille accompagnée de son mari Jonah et de ses trois enfants, se rend dans la maison de sa sœur Chloe (Rachel Shelley, vue entre autres dans The L Word) pour fêter le réveillon. Seule l’ainée, Casey, fait la tête parce qu’elle ne pourra pas aller à la soirée organisée par ses amis. Les retrouvailles se passent bien, les enfants sont heureux de retrouver leurs deux cousins et tous se préparent à passer un bon réveillon. Mais déjà, quelques tensions surgissent. Le benjamin de la famille tousse et crache un liquide visqueux, ce qui effraie sa cousine, mais bien entendu les parents sont trop occupés à discuter pour s’apercevoir de cela et du changement progressif qui s’opère au sein de leur progéniture. La première bonne idée du film, c’est d’ailleurs de prendre son temps pour installer une ambiance malsaine. On ne sait pas exactement ce qui arrive aux enfants, ni d’où vient cette menace, mais la progression lente et insidieuse du mal ne cesse d’inquiéter. Et puis le réalisateur/scénariste a la bonne idée de proposer pour une fois des personnages pas trop stéréotypés. Les enfants sont d’un naturel hallucinant et ressemblent pour une fois à de vrais enfants (c’est-à-dire qu’ils sont bruyants, capricieux et deviennent ronchons lorsqu’ils sont fatigués) et les adultes sont loin d’être des modèles pour leur progéniture. Entre le père qui rejette à moitié sa fille ainée parce qu’elle est le fruit d’une grossesse non désirée et qui préfère se tourner vers son autre fille, les autres parents prônant le refus de toute violence sur les enfants mais jouant la compétition entre eux pour les faire obéir (avec l’attribution d’étoiles dorées pour les plus méritants), ou encore l’oncle cool mais qui a certainement des idées libidineuses concernant sa nièce et qui n’hésite pas à remballer méchamment son beau-frère, on se retrouve devant un panel assez représentatif de la classe moyenne moderne. Et évidemment, toutes ces petites lâchetés, ces perversions seront amplifiées par la suite des événements.

Shankland prend donc son temps pour poser les bases de son intrigue, présenter ses personnages et préparer le terrain pour l’horreur à venir. Et lorsque celle-ci survient, le réalisateur fait preuve d’un sens du montage et de la réalisation impressionnants. La montée de la tension est graduelle et s’accélère petit à petit jusqu’à culminer dans une scène de mort empreinte d’une terrifiante hystérie et au cours de laquelle les nerfs du spectateur sont  mis à très rude épreuve grâce à une musique grinçante et à un sens du rythme parfait. Cette première moitié de film impériale est malheureusement aussi son principal défaut, puisque par la suite le réalisateur peine un peu à retrouver le même niveau, même si les gamins sont réellement effrayants. La construction des scènes suivantes est peu ou prou la même, et bien qu’elles soient toujours très efficaces, une fois la surprise du choc initial passée, la mayonnaise prend un peu moins. De plus, la courte durée du film (84 minutes), si elle garantit son efficacité (il faut avouer qu’on ne s’ennuie pas une seconde), empêche d’explorer certaines pistes intéressantes (comme le fait que Casey se retrouve à moitié accusée des crimes de ses cousins) et entraîne parfois quelques raccourcis hasardeux (Casey se met très vite à massacrer ses cousins et Elaine sacrifie sa fille sans trop d’états d’âmes à la fin du film).

Mais malgré ces légers défauts et quelques maladresses imputables certainement à la jeunesse du réalisateur, The Children est une bonne surprise et fait montre d’une grande rigueur de réalisation, sans avoir à verser dans le gore facile. Sachant que le précédent film de Shankland, WΔZ, a déjà fait son petit effet, nul doute qu’il va rapidement devenir un réalisateur à suivre.

Note : 7/10

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