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Informatique et Libertés : vous avez dit "vie privée" ?

Publié le 07 août 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

Commentaire RELATIO: C'est le type d'informations qui ne surprend même plus... Dans le combat entre Informatique et libertés, les libertés semblent perdre du terrain un peu plus tous les jours. Le nouvel accord USA-Union européenne sur les échanges de données sur les passagers des lignes aériennes (au JO de l'UE hier) n'en est qu'une illustrationn parmi d'autres. Et la vigilance démocratique exercée aux niveaux nationaux, européen et (très peu) international semble bien inadaptée... Dans quelques semaines, un nouveau moteur de recherche va faire parler de lui. Baptisé "Spock", il a l'intention de recenser des millions de profils personnels. En faisant fi des question de protection de la vie privée. Nous attendons évidemment des réactions de la part des autorités européennes face à ces nouveaux coups de serpe dans les droits individuels.  Même s'il est déjà un peu tard... Avec  le bonjour de Big Brother et les salutations des responsables des Commissions "Informatique et Liberté" qui, n'ayant pas même les moyens de suivre, n'ont aucune arme d'anticipation...

LES FAITS (repris dans LE FIGARO):  Notre vie privée intéresse les moteurs de recherche. L'un d'entre eux, baptisé Spock - comme le héros de la série télévisée Star Trek - actuellement en phase de test, mettra en ligne dans quelques semaines des données personnelles portant sur 100 millions d'individus. Ce n'est là qu'un début. À terme, Spock envisage d'indexer toutes les informations disponibles sur des centaines de millions de personnes en piochant dans les sites Internet et en agrégeant ces données personnelles.
Les fondateurs de Spock, une start-up basée à Redwood en Californie, sont confiants : près d'un tiers des recherches effectuées sur Internet concernent des personnes. « Au lancement, nous aurons 100 millions de profils d'individus, a assuré Jaideep Singh, le président de Spock interrogé par 01net. Mais nous avons déjà indexé 400 millions de profils. Nous avons commencé avec des célébrités pour entraîner l'algorithme. Pour l'instant 75 % des profils concernent des Américains. »
La société composée d'une trentaine de personnes basées aux États-Unis et en Inde a été créée il y a moins d'un an grâce à une levée de fonds de sept millions de dollars. À terme Spock sera financé par la publicité comme tous les autres moteurs de recherche.
Pour l'instant inaccessible, Spock propose d'aller au-delà d'une simple requête à partir d'un nom comme Google, Yahoo ou Live Search le font déjà. L'algorithme peut aussi fournir une liste de noms quand l'internaute tape une requête portant sur un parti politique, une famille, une entreprise...
À l'inverse, il permet aussi de faire une recherche à partir d'une liste de contacts. Ainsi, Spock doit être capable de déceler un joueur de golf parmi vos contacts. De là à fournir des informations plus sensibles, il n'y a qu'un pas...
Les dirigeants de Spock ne veulent pas s'appesantir sur les questions d'éthique arguant que d'autres sites se sont déjà spécialisés sur les recherches portant sur les individus, en passant au crible les contacts professionnels, les carnets d'adresses et les réseaux sociaux (ZoomInfo, UpScoop ou ProfileLinker).
Pour nourrir leur banque de données, les « agents » de Spock vont puiser dans tous les sites Internet auxquels les internautes ont eux-mêmes fourni des renseignements. Le fait que ces informations soient détournées de leur vocation initiale ne semble pas inquiéter les fondateurs.
Les utilisateurs informateurs
Ceux-ci soulignent que les utilisateurs participent eux-mêmes à l'élaboration de ce vaste annuaire. « La méthode d'indexation automatique ne permet pas d'interpréter toutes les données que nous récoltons et l'apport des utilisateurs pallie ces manquements », précise Jay Bhatti, cofondateur du site. Ainsi, les utilisateurs sont invités à corriger les erreurs de Spock.
Les personnes indexées de force peuvent, certes, demander que le contenu les concernant soit retiré du site et accéder aux sources. Mais ces dispositions semblent insuffisantes aux yeux des associations de défense des droits des utilisateurs en ligne. « Les internautes peuvent se sentir attaqués en voyant des informations les concernant agrégées de cette manière surtout s'ils n'ont pas choisi de le faire par eux-mêmes », constate Derek Slater de l'Electronic Frontier Foundation. Selon le droit américain, les moteurs de recherche ne sont pas considérés comme responsable du contenu qu'ils fournissent.
Mais les dirigeants de ces entreprises, dont l'impact médiatique est considérable, sont conscients qu'ils ne pourront pas éternellement s'abriter sous ce parapluie juridique. Les grands noms de l'Internet sont forcés de mettre en place des politiques de protection de la vie privée plus respectueuses des libertés individuelles. Les utilisateurs y sont de plus en plus sensibles.(article de Valérie Collet)

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