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De Velib à Autolib: le retour de l’Etat est nécessaire

Publié le 17 décembre 2008 par Dornbusch

Voici un an je pointais dans une tribune intitulée « Vélib : la banlieue prise en otage par Decaux » certaines insuffisances techniques et économiques du projet Vélib parisien et les difficultés qu’allaient rencontrer les villes de banlieue pour rentrer dans le dispositif. L’imbroglio qui règne depuis dans l’ensemble des communes de petite couronne n’a fait malheureusement que confirmer ce pronostic.

Le nouveau projet Autolib de véhicules en libre service à Paris et dans plusieurs dizaines de communes de banlieue corrige une partie des difficultés rencontrées par Vélib en intégrant « l’au-delà du périphérique » dès la conception du projet.

Pourtant les limites du nouveau dispositif apparaissent également. Elargir le dispositif aux communes de petite couronne ne fait que « repousser » la frontière et poser la question de la future extension aux communes de grande couronne ou l’usage de la voiture est une nécessité quotidienne

Comment répondre à cet enjeu ?

Du point de vue industriel la solution traditionnelle est la normalisation d’un certain nombre d’interfaces mécaniques, électroniques, voir économiques qui garantira à terme la possibilité d’étendre le dispositif en toute cohérence. C’est ainsi que les systèmes de transport terrestres sont généralement conçus : les réseaux routiers ou ferroviaires sont normés sur l’ensemble du territoire - toutes les routes en France font la même largeur et ont la même signalisation.

Quel que soit le schéma industriel retenu, il implique le retour dans le jeu d’un acteur jusque là absent : l’Etat. Les grandes directions technico-étatiques traditionnelles – essentiellement logées au MEEDDAT aujourd’hui - ont un rôle à jouer dans le pilotage et la définition des normes d’interface décrites ci-dessus. Si on ne peut que louer l’énergie et le dynamisme des collectivités locales et les capacités d’innovations des entreprises qui ont mis en place conjointement et à moindre coût des systèmes Vélib, il apparaît aujourd’hui nécessaire que l’Etat prenne également sa place en jouant un rôle stratégique et intègre une vision de l’ensemble du territoire au delà des initiatives et des contraintes de chacune des collectivités.

Vélib et demain Autolib sont de premiers exemples de développement à grande échelle des nouveaux produits et services industriels issus des « éco activités innovantes » ou « Cleantech », ce que d’aucuns appellent également « l’économie verte ». De très nombreux services et produits issus de cette nouvelle activité économique seront certainement des systèmes « ultra locaux » - éoliennes, centrales solaire ou biomasse dans l’énergie par exemple. L’Etat doit absolument s’investir dans l’harmonisation et la coordination sur l‘ensemble du territoire de ces ensembles, qu’ils soient liés à l’énergie, à l’eau, aux déchets ou aux transports.

Des entreprises innovantes, des collectivités acteurs du changement, un Etat régulateur, voila un projet enthousiasmant que « l’économie verte » pourrait contribuer à faire émerger.

David Dornbusch

Secrétaire de la section socialiste de Fontenay sous Bois - Blog d’actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)


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