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Vitiligo

Publié le 19 décembre 2008 par Marieclaude

Le vitiligo est une affection chronique de la peau caractérisée par l'apparition de taches d'un blanc mat à contour précis sur les pieds, les mains, le visage, les lèvres ou d'autres parties du corps. Ces taches sont dépigmentées parce que les cellules responsables de la pigmentation, les mélanocytes, ont été détruites. Les médecins ne comprennent pas tout à fait l'origine du vitiligo, mais ils soupçonnent entre autre, une maladie auto-immune où des anticorps seraient produits par l'individu pour attaquer et détruire ses propres mélanocytes.

La dépigmentation peut être plus ou moins importante, et les zones dépigmentées, de tailles variables. À l'extrême, les poils ou les cheveux qui poussent à l'intérieur des régions dépigmentées sont également blancs.

Le vitiligo touche de 1 % à 2 % de la population. Il apparaît généralement avant 20 ans (la moitié des personnes atteintes l'ont eu avant cet âge). Il n'est ni contagieux, ni souffrant, mais peut entraîner une certaine détresse psychologique en raison de son aspect inesthétique.

Mélanocytes et mélanine
La mélanine (du grec melanos = noir) est un pigment foncé (de la peau) produit par les mélanocytes; elle est responsable de la couleur de la peau. C'est principalement la génétique (mais aussi l'exposition au soleil) qui dicte la quantité de mélanine contenue dans la peau. L'albinisme est aussi un trouble de pigmentation. Contrairement au vitiligo, il est présent dès la naissance et entraîne une absence généralisée de mélanine dans la peau, les poils, les cheveux et les yeux.

Types de vitiligo

Il existe deux types de vitiligo :
- le vitiligo segmentaire localisé de manière unilatérale sur une zone du visage, du haut du corps, des jambes ou des bras, qui en général n'évolue pas;
- le vitiligo généralisé qui présente des taches souvent bilatérales plus ou moins symétriques sur des zones de friction ou de pression répétées et qui peut devenir plus important au fil des ans.

Évolution et complications

Dans de rares cas, les plaques disparaissent d'elles-mêmes. Les personnes atteintes de vitiligo ont un risque accru d'avoir un cancer de la peau, car les zones dépigmentées ne font plus barrières aux rayons du soleil. Ces personnes ont également une probabilité plus importante de développer d'autres maladies auto-immunes.

Symptômes

Des taches blanches comme de la craie aux contours bien définis par une bande de peau plus foncée.

Personnes à risque

  • Les personnes atteintes d'une autre maladie d'origine auto-immune. Par exemple, être atteint d'hypothyroïdie ou d'hyperthyroïdie (dans leur forme auto-immune), de la pelade, de la maladie d'Addison, d'anémie pernicieuse ou de diabète de type 1 augmente la susceptibilité au vitiligo. Dans 30 % des cas, le vitiligo est lié à un trouble de la glande thyroïde.
  • Les personnes qui ont des antécédents familiaux de vitiligo (observé dans environ 30 % des cas).

Facteurs de risque

Chez les personnes à risque, certains facteurs peuvent révéler le vitiligo :

  • les blessures, les coupures, les forts coups de soleil ou un contact avec des produits chimiques (phénols utilisés en photographie ou dans les teintures pour cheveux) peuvent causer du vitiligo à l'endroit touché;
  • un grand choc émotionnel ou un stress intense serait parfois en cause.

Prévention

Actuellement, il n'existe aucun moyen de prévenir le vitiligo.

Prévenir le cancer de la peau
La peau blanchie des personnes atteintes de vitiligo a perdu sa protection contre le soleil, ce qui la rend candidate aux brûlures par le soleil et, à long terme, au cancer de la peau. Par ailleurs, il arrive que les brûlures élargissent les zones de dépigmentation. Par conséquent, il est primordial pour ces personnes de se protéger du soleil par un écran solaire FPS 30 minimum appliqué 30 minutes avant l'exposition au soleil (vérifier que l'écran protège des rayons UVA et UVB). Il importe de rester à l'ombre de 11 h à 14 h, le soleil étant au zénith.

Traitements médicaux

Il n'existe pas de traitement efficace pour tous les cas. Le but du traitement est de limiter la taille et le nombre des taches de dépigmentation. Chez les enfants, les médecins ont rarement recours à un traitement vigoureux et privilégient simplement la protection contre le soleil et un camouflage par des vêtements.

Camouflage par des cosmétiques. L'application de cosmétiques, comme des fonds de teint spécialisés (Dermacolor®, ColorTration®, Kamaflage®) ou des crèmes autobronzantes sur les régions dépigmentées permet de rendre moins apparente la décoloration de la peau, sans toutefois traiter la maladie. (Les crèmes autobronzantes ne nécessitent pas la présence de mélanocytes pour donner à la peau un teint bronzé.) Les cosmétiques sont particulièrement utiles pour les personnes qui ont des zones de vitiligo au pourtour des yeux, où les corticostéroïdes topiques et les rayons UV sont contre-indiqués.

Traitements de repigmentation. L'objectif de ces traitements est de stimuler la multiplication des mélanocytes encore présents dans la peau. Les dermatologistes seraient en mesure d'obtenir une repigmentation dans plusieurs cas, surtout s'ils sont soignés précocement. La repigmentation peut se faire par deux procédés : la photochimiothérapie par la méthode PUVA ou les immunomodulateurs topiques.

La photochimiothérapie par la méthode PUVA (combinaison de psoralène et de rayons UVA) consiste à combiner l'exposition de la peau aux rayons UVA à la prise (par voie orale ou par application topique) d'une substance appelée psoralène. Le psoralène, ingéré deux à trois heures avant la photothérapie, rend la peau plus sensible aux rayons ultraviolets. Il s'agirait d'un traitement hautement efficace (dans 50 à 70 % des cas), mais il l'est moins pour traiter un vitiligo localisé sur les pieds ou sur les mains. Le traitement demande une grande assiduité puisqu'il se déroule en plusieurs séances (de 100 à 300) à raison d'une à trois fois par semaine. Toutefois, après 40 à 50 séances, on peut voir si le traitement sera efficace. Il peut provoquer des démangeaisons, de la douleur et une brûlure semblable à un coup de soleil. À long terme, il augmente légèrement le risque de cancer de la peau1.
Contre-indication.
La photochimiothérapie est contre-indiquée pour les enfants de moins de 12 ans et les femmes enceintes ou qui allaitent.

Des immunomodulateurs topiques peuvent être prescrits pour repigmenter des petites taches de vitiligo, telles des crèmes de corticostéroïdes ou de tacrolimus. Ces crèmes diminuent l'activité du système immunitaire (dont la réaction auto-immune), ce qui a pour effet d'enrayer la destruction des mélanocytes. Elles doivent être appliquées une fois par jour pendant plusieurs mois. Le traitement aux corticostéroïdes obtient des résultats visibles plus rapidement qu'avec la photochimiothérapie et avec moins d'effets secondaires2, mais serait moins stable que cette dernière à long terme3. Ces crèmes sont parfois prescrites à des enfants, avec une surveillance accrue.

De nouveaux traitements de repigmentation sont à l'étude ou commencent à être plus couramment utilisés, comme l'utilisation du rayonnement UVB à spectre étroit, qui a peu d'effets secondaires et qui convient à l'enfant et à la femme enceinte2.

Traitements de dépigmentation. L'objectif ici est de dépigmenter définitivement l'ensemble de la peau afin d'obtenir une apparence uniforme. Cette option thérapeutique est à considérer lorsque le vitiligo recouvre une grande proportion du corps. Des solutions chimiques « blanchissantes » sont appliquées chaque jour durant plus d'un an. Toutefois, la moitié des personnes traitées souffriraient d'effets secondaires (rougeurs et sécheresse de la peau, brûlures, etc.), et une fois le traitement terminé, l'exposition au soleil doit être évitée le plus possible puisque la peau y devient fort sensible.

Traitements chirurgicaux. Dans les cas plus sérieux, notamment lorsque les poils et les cheveux eux-mêmes sont dépigmentés, des greffes de peau et des transplantations de mélanocytes peuvent être proposées.

Groupe de soutien. Parce qu'il change l'apparence, et parfois dans des régions visibles du corps, comme les mains, le visage et les bras, le vitiligo peut causer un mal-être et une certaine gêne face au regard des autres. Pour les personnes qui sentent le besoin d'échanger à ce sujet, des groupes de soutien peuvent procurer un soutien émotionnel important. Consulter la section Ressources

Bonne journée,

Marieclaude

ref: Passeport.sante


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