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Au badge !

Publié le 19 décembre 2008 par Nicolas J
Vous qui n’êtes pas bureaucrate mais travailleur manuel ou paysan, vous ne pouvez pas savoir ce que sont les badges dans les entreprises. Ce sont des machin qui vous permettent d’entrer dans la boite le matin, de payer à la cantine, d’entrer dans les locaux sécurisés comme les salles machines pour lesquelles vous êtes habilités.
D’ailleurs, si j’étais habilité à dire des conneries, je dirais que cette notion de badge est d’une absurdité la plus parfaite. Je me rappelle d’une époque où je bossais dans un des haut lieux de la sécurité informatique : on avait des badges pour passer d’un service à l’autre. Evidemment, on pouvait rentrer partout puisqu’il suffisait que quelqu’un vous ouvre la porte : c’était crétin. Ce qui me faisait rigoler, c’est que les femmes de ménages, heureuses exploitées tout droit venues de l’immigation, employées de sociétés « de ménage » payées au lance pierre par l’institution bienveillante, elles-mêmes domiciliées dans des bouges qui n’existeraient même pas dans le Val-de-Marne, bref… ces femmes de ménage avaient accès à tous les locaux pour accomplir leurs nobles missions alors que nous autres, ingénieurs zassermentés ou blogueurs zinfluents, n’avions le droit que de rentrer dans notre bureau.
Complètement con. Ca vaut le coup de faire un billet sur les badges d’accès qui font aussi badges de cantine. Je ne sais pas si le sujet a déjà été abordé dans la blogosphère. Ne pas le faire serait un manque pour les générations futures qui ne connaitront pas ça. Ils vivront dans une heureuse société où les badges seront remplacés par des systèmes biométriques très compliqués où des caméras pourront reconnaître immédiatement votre visage. Ca sera vachement plus sécuritaire que maintenant. Par exemple, le voleur n’aura plus à vous casser la gueule pour vous piquer votre badge, il lui suffira de vous couper la tête.
Un badge, ça s’oublie. Dans la boite de sécurité informatique dont je parlais à l’instant, ça nous arrivait d’aller prendre un café sans la veste, au grand détriment de l’élégance mais on ne peut pas penser à tout. Le badge étant par nature rangé dans la poche de la veste, on ne pouvait plus rentrer dans le bureau.
Heureusement qu’on avait les femmes de ménage qui disposaient de badges pour rentrer partout.
Dans la boite où je bosse maintenant, c’est différent. Il n’y a pas des badges partout mais les badges ne servent plus à ouvrir des portes mais à ouvrir des portillons. Il est impossible de passer à plusieurs et donc de tricher. Sauf en empruntant le badge à un collègue qui vient de passer mais on se fait engueuler par les vigiles qui n’ont que ça à faire, les pauvres, il faut bien qu’ils s’occupent en faisant chier les gens qu’ils croisent dans les couloirs 10 fois par jour, 20 jours par mois. J’ai un boulot où on est beaucoup dans les couloirs, il faudra que je vous explique, un jour, mais ça n’est pas l’objet du billet.
Ca me rappelle la fois où j’ai été pisser. Je veux dire, une des fois où j’ai été pisser mais je ne me rappelle pas de toutes. A raison de 3 fois par jour depuis 42 ans (comptons quarante car les premières années je n’allais pas pisser, je pissais sur place), ça doit faire environ 60 000 fois en tout. Et encore, je ne compte pas les fois où j'ai bu beaucoup de bière.
A une époque, l’immeuble où je bosse avait deux entrées. A une époque, suite à je ne sais quels attentats qui ont permis le déclenchement de Vigipirate, les tauliers ont fermé une porte. Ca a permis d’améliorer la sécurité. Et de licencier les hôtesses d’accueil et les gardiens dédiés à cette porte. Ils ont laissé les sas avec les badges pour les gens qui arrivent du parking. Les chiottes sont dans l’espace entre l’entrée fermée et les sas.
Vous me suivez ? Car l’histoire est très technique, c’est très important de bien comprendre. Sinon vous ne comprendrez rien à l’histoire des badges. N’oubliez pas j’écris pour les générations futures.
Ainsi, je sors des toilettes où j’étais allé sans ma veste où étaient mon badge et mon téléphone portable. Tiens les histoires de téléphone portable et de chiottes mériteraient un billet mais je n’ai pas le temps. Je vais juste donner un conseil : n’oubliez pas de retirer le téléphone de la poche de votre chemise si vous passez un coup de « balayette » dans le fond de la cuvette si les dégâts sont importants. Tiens ! Comme je parle de téléphone portable, je vais mettre ce billet dans le blog qui est bien classé chez les geeks de Wikio. Je parle de Wikio ici pour être sûr d’avoir au moins lecteur : le type de Wikio chargé de repérer ce que les andouilles disent sur leur dos (j'espère que ce n'est pas Mademoiselle Agnès sinon je remplace "je suis allé pisser" par "je suis allé me rafraichir").
Je sors des chiottes et je constate ma bévue : pas de badge, pas de téléphone pour appeler les collègue au secours. J’attends quelques minutes que quelqu’un arrive et me prête son badge. Personne. Je fais le con devant le caméra de surveillance mais le type dont le métier est de surveiller la caméra de surveillance dédiée au sas des mecs qui vont pisser et qui sortent du parking mais il devait s’être endormi.
Moment de panique puis idée de génie : je suis passé par le parking pour rejoindre l’entrée où il reste des hôtesses d’accueil. Pas de chance, le gardien était dans le coin, je n’ai pas pu demander à l’hôtesse de m’ouvrir. J’ai donc du demander un badge visiteur mais comme je n’avais pas mes papiers, il a fallu qu’elle téléphone à un collègue pour qu’il vienne me chercher et attester que j’avais bien l’autorisation de rentrer. J’ai donc pu rejoindre mon bureau, récupérer ma veste avec le vrai badge puis retourner à l’accueil rendre mon badge visiteur.
Vous avez bien compris ce à quoi sert un badge visiteur : apporter des contraintes aux employés de bureau. Si vous n’avez pas compris, écrivez-moi en PCV et je vous invente deux ou trois belles histoires. Tiens ! La fois, où j’ai accompagné un visiteur dehors après l’heure de fermeture du hall d’accueil à 20h00. Qui me rappelle celle de la fois où, dans une autre boite, où les gens avaient coutume de travailler très tard (mais beaucoup commençaient vers 10 heures). Il fallait sortir par l’immeuble voisin (petite porte de correspondance). Commençant le boulot vers 8h30, je partais souvent de bonne heure (pour arriver avant la fermeture à la Comète). Au bout de trois ou quatre ans, je me suis fait coincer : obligé de rester travailler. Au moment de sortir, je me retrouve avec les portes fermées. J’ai du aller demander « ma » directrice : « Heu ! On sort par nous à cette heure »… « Quoi ! Tu n’as jamais fini après 20 heures ? » « Heu… ».
Bon, vous voyez bien que ces histoires de badges sont uniquement destinées à emmerder les salariés.
J’ai fini la première partie de mon introduction. La deuxième va être plus courte.
Il s’agit des aspects techniques liés aux badges, car un nombre important d’ahuri croient que c’est la piste magnétique qui est utilisée pour que le lecteur (de badge, pas de blogs, suivez un peu) reconnaisse la carte. Du coup, ils passent le temps à mettre le badge dans le bon sens, à attendre que le machin ait fini de lire, … C’est complètement con. Le badge marche dans tous les sens, c’est une histoire d’induction magnéto, je ne sais quoi, vous savez, la norme ISO 14445 (j’aime bien sortir les numéros de norme ISO que je connais – je crois, on peut se tromper, aussi, mais enfin, c’est mon boulot – ça va attirer tous les zozos qui cherchent des renseignements sur les normes ISO alors que leur chef ne veut pas acheter la norme).
Si c’était la bande magnétique qui était utilisée, comme elle n’est pas en mouvement, le lecteur ne pourrait pas savoir d’où viennent tous les 0 et les 1 qu’il reçoit. Je sais que les cassettes magnétiques, par exemple, ne sont plus très à la mode, il n’empêche que les gens normaux savent que pour avoir de la musique, il faut que la cassette tourne.
Vous me demanderez, alors, à quoi servent les bandes magnétiques sur les badges d’entrée ?
Vous m’en demandez trop mais je vais répondre quand même. Je suppose qu’elles ne servent à rien. Elles sont historiques (les lecteurs de la cantine et ceux des portillons d’entrée n’ont pas tous été remplacés en même temps, il fallait assurer la migration progressive. Votre patron qui est très prévoyant aura prévu d’acheter un gros stock de badges car ça coûtait moins cher. Ou alors, il est réactionnaire et refuse les nouvelles technologies).
Ce coup-ci, j’ai réellement terminé l’introduction et j’en suis déjà arrivé à la taille maximum tolérable pour un billet de blog. Je vais donc arrêter.
Pour une fois que je fais un billet scientifique.

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