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Les meilleurs péloches ne sont pas celles que l’on croit

Par Blabla-Series

Eden Lake ***

D’une sobriété effarante et d’un réalisme glaçant, Eden Lake est un bijou de terreur à l’état pur. Ce survival bristish anxiogène parvient intelligemment à terrifier, émouvoir et mettre le doute, simultanément. Il réussit de surcroît à capter un propos sociologique véridique, comme pour ajouter une réflexion élaborée à ce postulat horrifique envahissant et finalement écoeurant dans ses (épouvantables) derniers soubresauts.

(8.5/10)

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The Duchess ***

Keira Knightley, midinette anglaise tout juste bonne à prendre la pose effarouchée devant les viseurs Chanel, a pris du galon et de la complexité depuis Atonement et The Duchess.
The Duchess du Devonshire n’est finalement pas qu’une sous Marie-Antoinette académique et rigide établie durant la première partie. Le film so british parvient avec un réel sens du récit et de la mise en scène à aborder la modernité et la vivacité de son héroïne, à dépoussiérer ce destin austenien avec grâce et rage, passion et désespoir, empathie et cruauté. Un résultat multi-sentimental de haut vol.

(7.5/10)

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Musée Haut, Musée Bas ***

Une farce prétentieuse pour les uns, un exercice de style intelligent et maîtrisé pour les autres : le film est indiscutablement sujet à controverse tant sa singularité et son audace s’affichent dans les moindres recoins des couloirs narratifs et descriptifs pris par Ribes, impeccablement ordonnés.
Malgré une galerie de personnages caricaturale et sans nuance, les bons mots fréquentent le mauvais goût. L’art côtoie la vie. La réalité n’est plus qu’une divagation métaphysique fulgurante. Au diable les ploucs qui se voilent la face ? A bas les bourgeois-caviar avides de croûtes ? Et l’Art ? Pas de vraie réponse : on navigue en eaux troubles au milieu de cette diatribe artistique, se délectant simplement de l’esprit arty-intello, qui nous complaît agréablement dans notre image de spectateur aguerri, forcément mieux que les autres. Un triomphe narcissique à assumer.

(6.5/10)

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Vicky Cristina Barcelona **

Les espagnols, des épicuriens sensuels artistes dans l’âme. Les gringos, des business men pisse-froid incapables d’ouverture. Sur ce schéma tout tracé, Allen s’amuse à malmener son petit monde de bobos en gardant en tête ces deux poncifs bien établis.
Simple (mais efficace) vision glamourisante à l’extrême d’un quatro de personnages éloquents, intellectuels, bohèmes ou raffinés, Vicky Cristina Barcelona est une beauté champêtre, une espagnolade sympatoche et légère, idéale pour promouvoir Barca, son fabuleux parc Guell, ses catalan(e)s. A défaut d’être l’énième tragicomédie tranchante sur le thème amoureux du penseur à lunettes.

(6.5/10)

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Quantum of Solace **

James Blond, le coeur lourd, revient plus revanchard que jamais. La Loi du Talion en avant, James Bond à force de bévues, est seul contre tous. Profonde, la dimension nouvelle de ce James Bond, suite directe de Casino Royale (une première dans la légende), permet une introspection sensible et touchante du héros perturbé.
Pourtant, malgré un niveau de sophistication rare, Quantum of Solace se perd dans cette intrigue altermondialiste sans épaisseur, prétexte aux combats ensanglantés (mais férocement réussis) de la fabrique Bond.
(6/10)

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Blindness **

Etourdissant dans ses images et son visuel immaculé, moins dans sa construction narrative et ses effets, Blindness a défrayé lourdement la chronique à Cannes avant d’être (vainement) revu et corrigé.
Parabole ampoulée sur le genre humain aveuglé par la modernité ; allégorie poussive sur l’état bestial de l’homme en détresse ; discours pompeux sur une communication en voie d’extinction, Blindness étouffe et rend perplexe.
Filmé avec une boursouflure qui suggère l’effroi, ce huit clos sous-tension ne parvient cependant pas à entacher l’interprétation magnifique de Julianne Moore et Mark Ruffalo, au sommet de leur art.

(6/10)

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Saw V **

Schéma identique aux précédents, Saw V est une mécanique gore et redoutable, produit horrifique un brin creux et gratuit, misant une fois de plus sur l’effroi de situation. Contrairement aux premiers volets, Saw V pèche lui, par excès de linéarité : une preuve de la volonté émoussée des réalisateurs successifs à pousser le spectateur dans ses retranchements angoissés. Cependant, ce volet tire avant tout sa force de ses rebondissements finaux toujours surprenants, établissant une ambiance de fin (faussement) électrisante et (faussement) élaborée.

(5/10)

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 Changeling *

Changeling n’est pas simplement l’hommage rêvé fait à Angelina Jolie et sa collection impressionnante de chapeaux-cloches.
Changeling est une storytelling hollywoodienne à l’état pur. Une histoire mélo qui s’alanguit, se perd en longueurs superflues, se condamne en passages tire-larmes. Un ensemble de stéréotypes mordorés sur le genre humain. Une vision manichéenne si absolue, si affirmée, si honteuse qu’elle rend le film simplement étanche et insupportable.  

(4/10)

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