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La mort d'un village eskimo

Publié le 24 décembre 2008 par Thedailyplanet
La disparition de la banquise et le dégel progressif des sols érodent le littoral de la mer de Béring. Et font disparaître des villages de pêcheurs.

Peter John savait depuis des années que le changement arrivait. Les anciens l'avaient prédit. Dans son enfance, ce Yuit [populations eskimos du sud de l'Alaska et de Sibérie parlant les langues yupikes] s'asseyait aux pieds de son père, de son grand-père, de ses oncles et grands-oncles quand ils s'installaient en cercle dans la qasgiq, une maison réservée aux hommes faite de mottes de terre arrachées à la toundra. Dehors, une épaisse couche de neige recouvrait le sol, et la mer formait un bloc de glace. A l'intérieur, la chaleur des corps réchauffait le jeune Peter. L'ancien désigné pour animer la discussion pouvait parler sans s'interrompre pendant une journée entière.

C'est au cours de ces conversations que Peter a appris qu'un changement arrivait. Un grand bouleversement allait se produire. Les saisons allaient être perturbées. Les Yuits de son village et de tout le littoral de la mer de Béring ne reverraient jamais l'hiver. La neige allait disparaître.

Les anciens étaient observateurs et ils faisaient leurs prédictions en regardant la terre et la mer, non pas pendant des heures ou des journées, mais pendant des mois et des années. Et ils transmettaient oralement leur savoir à leurs descendants dans la qasgiq du village.

Agé de 72 ans, Peter est aujourd'hui devenu un ancien. Bien qu'il ne voie plus d'un œil, il n'est pas moins observateur que son père ou son grand-père. Il a vu se réaliser le changement qu'ils avaient prédit. Autrefois, la neige pouvait atteindre le toit de l'école de Newtok, son village situé sur le littoral. Les enfants s'en servaient comme d'un escalier pour grimper dessus. Ce n'est plus le cas. Tous les ans ou presque, la neige recouvrait encore le sol pendant une bonne partie du mois de juin. Aujourd'hui, elle peut fondre en avril, et les vols d'oies sauvages arriver du sud avec plusieurs mois d'avance.

Dans le temps, en janvier ou février, Peter sortait les chiens de traîneau sur la banquise et allait pêcher des épinoches en creusant des trous dans une couche de glace de 2 mètres ; aujourd'hui, son épaisseur n'atteint même pas 1,25 mètre. A l'époque, le froid était mordant, mais il y avait peu de vent et les arbustes étaient couverts de glaçons givrés. A présent, le vent souffle si fort que la plante est dépouillée de ses étoiles. Et le plus frappant est que la terre elle-même disparaît. Il y a des années, Peter voyait de sa fenêtre la terre à perte de vue. Aujourd'hui, l'eau grignote la terre et arrive aux abords du village. Bientôt, ce sera au tour de Newtok d'être englouti.

Quand Peter était enfant, les anciens lui avaient dit que le changement arrivait. Maintenant qu'il est un ancien, il dit aux enfants que le changement est là. Newtok est l'endroit le plus isolé que l'on puisse imaginer. Ce village de 320 habitants est en effet à 400 kilomètres de la route la plus proche. Pour nous y rendre, nous avons dû faire un long voyage en plusieurs étapes. Il a d'abord fallu rejoindre Anchorage, la plus grande ville d'Alaska, puis prendre une correspondance pour Bethel, une agglomération de 5 000 habitants [sur la côte Pacifique, à 540 kilomètres à l'ouest d'Anchorage]. Et, enfin, faire un pénible trajet à bord d'un Cessna, un monomoteur glissant dans l'air comme un palet sur un terrain de hockey sur glace. Le fait que l'on doive indiquer son poids au pilote avant d'embarquer n'est guère rassurant. L'avionnette survole des centaines de kilomètres de toundra formés par le delta du Yukon et de la Kuskokwim, qui se jettent dans la mer de Béring. L'été, des milliers de lacs dégelés communiquent avec des marécages et des ruisseaux formant un dessin similaire à celui du sirop sur une crêpe. Des habitants presque entièrement coupés de la civilisation Nous atterrissons brusquement sur une piste qui a été aménagée juste au-dessus du niveau de l'eau. Nous sommes accueillis par un groupe d'enfants débraillés qui s'amusent derrière un panneau sur lequel on peut lire : “Les enfants, les cyclistes, la nage et la conduite de quads ne sont pas autorisés dans l'aéroport.” Sans cette desserte quotidienne, les habitants de Newtok – tous yuits – seraient presque entièrement coupés de ce qu'on appelle la civilisation. Ce qui, d'ailleurs, ne les dérangerait guère, étant donné qu'ils subviennent pour l'essentiel à leurs besoins comme leurs ancêtres l'ont fait depuis deux mille ans. Une promenade dans le village révèle une extraordinaire fusion de la tradition et de la modernité. Peter John, par exemple, vit dans une maison sur pilotis. Maintenant qu'il ne pêche ni ne chasse plus, il passe ses journées dans un fauteuil, dans son salon bien rangé. De sa fenêtre, il peut voir des hangars en bois où des provisions de harengs et de saumons sèchent pour l'hiver, exactement comme il y a mille ans. Un peu partout dans le village, on peut voir sécher des peaux de bœufs musqués et des crânes de morses et d'élans – dont certains exhibent une ramure de 2,5 mètres d'envergure. Tout à côté, des quads ou d'imposants scooters des neiges sont garés devant les maisons.

Pour ajouter à l'incongruité du spectacle, les soixante maisons et édifices collectifs de Newtok sont étrangement inclinés. La maison sur pilotis de Peter John est proche de la sortie du village. Environ 500 mètres plus loin, on arrive à la Ninglick, un large cours d'eau qui se jette dans la mer de Béring. C'est ici, au bord de l'eau, que l'impression d'un dérèglement se transforme en un sentiment de désastre imminent. Devant nous, un bloc de terre à peine plus petit qu'une maison s'est effondré dans la mer, laissant une crevasse de plusieurs mètres de large et de 3 mètres de profondeur. Je saute dans le trou et commence à gratter la terre à la recherche d'une explication. A un peu moins de 2 mètres de la surface, je trouve une couche de glace dure au toucher, et luisant faiblement à la lumière du jour. Cette glace, c'est le permafrost, qui est présent depuis des milliers d'années dans le sous-sol d'une zone de plusieurs milliers de kilomètres de long qui s'étend en Alaska, au Canada, en Sibérie et au-delà. Elle agit comme un mur, maintenant la mer à distance et préservant l'intégrité du sol. On s'en sert aussi pour les fondations des routes et des bâtiments.

Mais cet aspect luisant est inquiétant. Le permafrost est en train de fondre. Dans la crevasse où je me tiens, la couche de glace suinte et les grosses gouttes d'eau qui s'en échappent sont rapidement absorbées par la terre détrempée située en dessous. Je peux également voir ce qui reste quand la glace fond : un sol friable, aussi mou et spongieux que du baba au rhum. C'est la fonte de cette couche de glace qui a fait de Newtok ce qu'un observateur a appelé l'épicentre du réchauffement planétaire. L'Arctique dans son ensemble a connu un taux de réchauffement deux fois plus important que la moyenne de la planète, un phénomène dû en partie à ce qu'on appelle la rétroaction positive. La surface blanche et brillante de la glace et de la neige réfléchit normalement la radiation du soleil dans l'espace. Mais, une fois que la glace commence à fondre du fait de la montée des températures, la terre, qui n'est plus protégée, absorbe la radiation, ce qui accroît encore le réchauffement et la fonte. Ce cercle vicieux fait fondre le sol gelé de la toundra qui forme le permafrost. Selon certains rapports, il s'amenuise d'environ 3 centimètres par an, transformant cette forteresse dure comme la pierre en un magma informe.

Il n'est pas nécessaire d'avoir une grande imagination pour comprendre les conséquences que ce phénomène peut avoir pour les 90 000 habitants de l'Alaska – pour la plupart eskimos [Yuits au sud et Inuits au nord] – qui vivent sur le permafrost. Les quelques routes existantes sont en train de se craqueler ou de s'affaisser. Et les maisons commencent à pencher. La plus grande menace vient de l'eau. Sur les 213 villages autochtones d'Alaska, 84 sont gravement touchés par l'érosion et les inondations. A Newtok, la terre est engloutie à un rythme stupéfiant. Sans permafrost pour l'étayer, la toundra est aussi vulnérable à l'assaut des vagues qu'un château de sable à la marée montante. Les dégâts sont particulièrement importants à la fin de l'été quand arrivent les tempêtes, qui semblent d'année en année plus violentes. L'eau érode la couche superficielle jusqu'à ce que d'énormes blocs s'effondrent. De ce fait, la mer avance en direction du village à une cadence effrénée : jusqu'à 27 mètres par an. Elle a déjà emporté un débarcadère où les villageois avaient l'habitude d'amarrer leurs bateaux. D'ici deux ans, les premières maisons situées à la périphérie devraient disparaître, et toutes les autres, dont celle de Peter John, pourraient connaître le même sort un ou deux ans plus tard. Le recul du rivagea atteint la vitessede 27 mètres par an. Stanley Tom, l'administrateur du village – l'équivalent moderne du chef de tribu –, est l'initiateur du transfert de la commune sur un nouveau site, à l'écart de la côte, à une quinzaine de kilomètres au sud. Stanley nous y a emmenés dans son bateau de pêche en aluminium. C'est là, sur l'île Nelson, que va s'installer le premier camp de réfugiés du réchauffement planétaire. Trois maisons bâties avec soin et montées sur pilotis sont déjà pratiquement achevées. Les villageois les ont construites eux-mêmes, grâce aux subventions du gouvernement, sur un terrain situé suffisamment en hauteur pour être à l'abri des dangers du changement climatique pendant les décennies, voire les siècles à venir. Ces trois premières maisons ont été attribuées à des anciens du village, parmi lesquels Nick Tom, le père de l'administrateur. En nous faisant visiter les nouvelles habitations avec leur poêle à bois et leur cuisine commandée par correspondance, Stanley Tom nous parle de l'immense soulagement qu'il ressent depuis le début du transfert. “Les anciens sont nos conseillers ; ils sont nos ressources. Nous nous devons de leur procurer une vie sans ennuis ni soucis. Maintenant, je peux dormir la nuit, car je sais que mon père sera en sécurité.”

Tout aussi manifeste est l'excitation de l'administrateur devant l'abondance naturelle du site. Le nouveau village s'appellera Mertarvik – terme qui signifie “recevoir l'eau d'une source” – en référence aux amples réserves d'eau potable dont dispose l'île. Des bœufs musqués ont été également repérés, et les eaux environnantes sont riches en poissons blancs, harengs et flétans. La colline est par ailleurs couverte d'arbustes produisant des baies, lesquelles occupent une place essentielle dans l'alimentation yuite. A la fin du mois de juillet ou d'août, les habitants cueillent des nagoonberries [fruits de la ronce arctique], des canne­berges, des camarines noires, des myrtilles, des mûres et des airelles rouges. Ils les mélangent avec de l'huile de phoque et du sucre pour faire de l'akutaq, une glace aux baies que l'on mange durant les fêtes organisées pour aider à passer les longs et sombres mois d'hiver. Alors que nous retournons à son bateau, Tom tombe soudain à genoux face à des ronces dont les baies sont prêtes à être cueillies. “Regarde comme elles sont grosses et belles ! s'exclame-t-il. Elles sont bien meilleures que celles qu'on achète chez l'épicier.”

De retour à Newtok, son excitation cède la place à l'irritation quand il se met à évoquer les difficultés rencontrées pour organiser l'évacuation. Le transfert d'une aussi petite localité s'est révélé une opération de grande envergure, pour laquelle il a fallu contacter d'innombrables administrations et organismes. Tom en a manifestement assez de négocier avec les fonctionnaires. “Les organismes publics sont tellement lents que je suis complètement stressé. Et nous sommes coincés : le vieux village tombe en ruine – car personne ne veut investir dans une commune sur le point d'être transférée –, mais le nouveau village n'est pas encore prêt.”

Nous poursuivons la discussion autour d'un déjeuner chez Tom, tout au bout du village. Non loin de là, on peut encore distinguer les contours de la vieille qasgiq où Peter John s'asseyait aux pieds des anciens lorsqu'il était jeune. Tom sert un ragoût préparé avec une oie empereur sauvage abattue par ses fils et lavée au “thé de la toundra”, une infusion faite avec une plante qui ressemble au romarin. Le festin ne parvient pas à dérider notre hôte. “Le pire, dit-il, c'était quand des personnes de l'extérieur nous disaient que tous les villageois devraient déménager en ville ou s'installer dans des villages voisins moins touchés par le réchauffement climatique. Cela n'arrivera jamais. Ils voulaient nous envoyer dans un camp entouré de barbelés à Anchorage, mais nous ne sommes pas faits pour vivre en ville. Nous n'avons pas l'habitude.”

Ce soir-là, une cousine de Stanley nous rend visite. Margaret, qui se propose de nous préparer un dîner typiquement yuit, sort d'un sac en plastique un assortiment de poissons séchés : hareng, saumon, brochet, sheefish. Elle nous montre comment les manger, en trempant les morceaux dans un bol de liquide jaune clair qui s'avère être de l'huile de phoque. Et, en guise d'ultime friandise, elle exhibe un morceau de chair noire racornie qui ressemble à du bœuf séché. Ce sont des côtes de phoque séchées. Pendant que je mâche la viande avec circonspection, elle me raconte que les villageois vont chaque printemps chasser le maklak – ou phoque barbu. La première prise de l'année donne lieu à une grande fête, où l'on mange le foie cru de l'animal en le trempant dans de l'huile de phoque. Elle m'explique ensuite que la vie du village s'organise autour des saisons. En yupik, les noms des mois s'inspirent de la chasse. Avril, par exemple, se dit tengmiirvik, “quand les oiseaux arrivent”, en référence aux cinq espèces d'oies, aux cygnes siffleurs, aux canards et aux oiseaux de mer que l'on chasse ici. Mars est nayirciq, “naissance des phoques”. L'été, quand la glace fond, les villageois se livrent à la pêche et à la cueillette de baies ; l'automne, ils pistent l'élan et le caribou. A la fin du mois de septembre, avant que la glace ne se forme à nouveau, c'est le moment d'aller chasser le gibier gavé de baies.

C'est un cruel paradoxe que les Yuits soient parmi les premiers citoyens américains à faire les frais du changement climatique, sachant que leur mode de vie est profondément ancré dans le respect de la nature. Dans leur enfance, on leur a appris qu'ils seraient punis s'ils maltraitaient les animaux qu'ils chassaient. “Les phoques, les oiseaux, les poissons, tous les animaux savent quel genre de personne vous êtes, dit Margaret. S'ils voient que vous êtes de ceux qui font un bon usage de leur viande, ils vous laisseront les attraper. Mais, s'ils voient que vous êtes du genre à la gaspiller ou à la laisser pourrir, ils se cacheront et vous souffrirez de la faim.”

Il est vrai que les villageois ne sont pas totalement irréprochables dans leur relation avec l'environnement. Lorsque nous avons quitté Newtok, j'ai remarqué sur le chemin de l'aéroport une affiche montrant un magnifique oiseau en train de planer au-dessus de la toundra. “Aidez-nous à sauver l'oie empereur”, y lisait-on. “L'espèce est menacée. Ne la chassez pas.” Je me suis alors souvenu du festin dont Stanley Tom nous avait régalés, avec... une oie empereur. Il est également vrai que les Yuits ont profité, comme nous, des commodités offertes par les combustibles fossiles. Ils ont troqué leurs kayaks contre des bateaux à moteur et remplacé leurs huskies par des scooters des neiges, s'épargnant ainsi la peine de pêcher des épinoches pour nourrir les chiens. Le moteur à combustion leur permet de parcourir des distances beaucoup plus grandes sur la banquise pour chasser des phoques ou des caribous, et, chaque semaine, l'avion leur apporte des cartons de nourriture “cosaque” – haricots blancs à la sauce tomate, chocolat, Coca-Cola – pour agrémenter leur monotone alimentation d'hiver.

Chaque printemps,les villageois vont chasser le phoque barbu Mais cela ne change rien à la malchance de ces premières victimes du changement climatique. Car l'essentiel des gaz à effet de serre responsables de la fonte du permafrost n'est pas rejeté dans l'atmosphère en Alaska, mais dans les régions industrialisées de l'Amérique continentale, dans ces Etats que les Yuits appellent les “48 d'en bas”. “Ils sont responsables de la majeure partie de la pollution, souligne Stanley Tom. En comparaison, notre part est dérisoire.” Il y a ici un plus grand enseignement à tirer pour les Etats-Unis. Si le pays le plus riche du monde a du mal à transférer une aussi minuscule localité menacée par le réchauffement planétaire, que peut-on attendre de lui une fois que les effets du changement climatique se feront réellement sentir ? Qu'adviendra-t-il des 15 millions de personnes qui vivent sur la côte de Floride, qui est elle aussi exposée à une élévation du niveau de la mer ? Ou des millions d'autres Américains qui habitent les régions semi-désertiques du sud-ouest, menacées de terribles sécheresses ?

Il y a néanmoins des signes d'espoir pour les habitants de Newtok. L'Etat d'Alaska vient de s'engager à investir 3 millions de dollars dans la construction d'un débarcadère et d'une route menant jusqu'au nouveau site, et, une fois que cette infrastructure sera en place, les travaux de construction du village pourront vraiment commencer. Le corps du génie de l'armée américaine et les marines ont promis leur concours. Les choses commencent enfin à bouger. Sally Cox, qui représente l'administration centrale de l'Etat d'Alaska, est persuadée qu'il sera possible de transférer les 320 habitants de Newtok dans les délais fixés, c'est-à-dire d'ici à 2012. Ce ne sera pas trop tard, à en juger par l'implacable avancée de l'eau. “Si tout marche bien, je pense que nous pouvons y arriver”, dit-elle.

Juste avant notre départ, Stanley Tom nous demande, radieux, de le rejoindre dans son bureau car il a quelque chose à nous montrer. Il ouvre une boîte qui vient juste d'arriver par le Cessna et en extrait un plan de Mertarvik. La carte montre le futur débarcadère et une route flambant neuve s'enroulant autour de la colline. Le nouveau village lui-même apparaît au sommet, en forme de boomerang. Au centre se trouveront les édifices collectifs : une école, bien sûr, une église, très certainement, et – d'après la rumeur – un bâtiment construit un peu dans l'esprit de la vieille qasgiq. En bordure du village, la carte montre trois petites icônes représentant les éoliennes destinées à répondre aux besoins énergétiques de la commune. Un autre détail du plan saute aux yeux : sur la colline, au-dessous des nouvelles maisons, figure une zone marquée de hachures croisées, avec un mot tamponné : Naunnaviit. Je demande à Stanley Tom ce qu'il signifie. Il me répond : “plantations de baies”.

Ed Pilkington The Observer

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