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A l’ombre des sapins en fleurs

Publié le 25 décembre 2008 par Sukie

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Berlin

A l’ombre des sapins en fleurs
Paris

J’aime Noël et ses poncifs. J’aime les névroses familiales enfouies dans les paquets bariolés et qui se terrent dans la boîte de chocolat Champs-Elysées. J’aime les placements produits des posts de Noël lorsque chacun déballe ses cadeaux en ligne. Chaque année c’est un peu pareil, mais pas tout à fait. En trois semaines, je n’ai vu ni à Londres, ni à Berlin, ni à Paris, encore moins dans la banlieue de mon enfance la même représentation d’une fête qui chaque année me rappelle que le 24 décembre au soir, j’ai de nouveau 6 ans, avec seulement quelques centimètres de plus. L’appartement rétrécit à vue d’œil, le sapin est porté disparu, la crèche n’en parlons pas. Il ne pleut pas, c’est déjà ça. Je ne sais pas pourquoi, j’ai des souvenirs pluvieux qui ruissellent sur les vitres embuées de ma mémoire. Les façades des maisons ont ce petit air niais rendu par le clignotement des guirlandes électriques, mais versent quelques étincelles dans mes yeux de gosse ébahie. Les boulangeries débordent sur les trottoirs d’affamés de bûches et de pain de mie à manger soigneusement avec le saumon. Les embouteillages de Paris à la banlieue irritent puis font rire lorsque la voiture s’enfonce dans la nuit éclairée par les lumières des villes. Tout passe vite, débute plus tôt, se termine à l’heure où les autres foyers commencent à festoyer. L’absence fait pleurer à table et d’un coup d’un seul on se remémore toutes ces dernières années où l’on se demandait s’il sera là la prochaine fois. C’est ainsi, cette année, même Noël ne nous le ramènera pas à la vie. Ce n’est pas pour ça qu’on l’oublie. Papy. C’est pas minuit qu’on va se coucher, pas plus heureux, mais dans mon lit désormais trop petit, je me dis que dans ma tête, Noël ne connait pas la crise. Le lendemain on remet les grands plats dans les petits. Il y a encore du saumon et de la biche, de la glace et de la bûche, on ne change pas les poncifs qui gagnent. On finit la journée au cimetière où mamie a trempé son mouchoir du parfum préféré de son amoureux. Sur sa tombe, elle lui fera sentir les effluves de son amour et l’embrassera tendrement avant de s’éloigner d’un pas chancelant mais heureux d’avoir pu dire Joyeux Noël à feu son mari.

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PS: Joyeux Noël!

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