Magazine Humeur

«SVP», madame Bachelot : camembert !

Publié le 28 décembre 2008 par Kamizole

entree-hopital-svp-hp-mort-enft-erreur-ttt.1230324474.jpg “SVP” est bien entendu à double détente : pour “S’il vous plait” - je suis plutôt polie en règle générale mais je puis et sais être parfois fort mal embouchée ! mémé Kamizole disposant au demeurant d’un répertoire bien garni en la matière, elle est de surcroît bourrée de contradictions… - et pour l’abréviation familière d’une ex de l’AP pour hôpital Saint-Vincent de Paul… idem de “Larib” ou “la Salpé”.

Je n’irais pas jusqu’à demander la démission de Roselyne Bachelot, du moins pas pour les mêmes raisons que Patrick Pellous (non respect de la présomp-tion d’innocence) mais bien plutôt pour l’incurie générale et absolue dont elle fait preuve au ministère de la Santé (idem à celui des Sports).

C’est l’illustration jusqu’à l’absurde du fameux «Principe de Peter» et son «seuil d’incompétence».

Notez bien que je n’ai absolument rien en tant que personne contre Roselyne Bachelot.

C’est une fofolle qui peut être bien sympathique et d’après des échos venus d’une personne proche, elle était fort appréciée du personnel quand elle était au ministère de l’Environnement (où elle ne brilla guère davantage par ses compétences).

Si elle tient cependant à poursuivre sa carrière politique et mettre en valeur d’indéniables compétences, je lui conseillerais bien plutôt de former un duo avec André Santini (autre amuseur public aux «petites phrases» aussi féroces que bien senties) pour animer les divers raouts de l’UMP : nul doute qu’ils n’y fassent un vrai tabac !

Mais dès qu’elle réagit en tant que politicarde, Madame Bachelot perd toutes ses qualités humaines : elle se transforme en «chien de garde» haineux et sans plus de réflexion qu’un molosse attaché à la chaîne, quasi la bave aux lèvres.

Je ne saurais dire si c’est par calcul politicien : tout le monde semble trembler devant Nicolas Sarkozy – mélange de Robespierre et Saint-Just : les «têtes tombent» quasi aussi rapidement que sous le couperet de la machine du “bon” docteur Guillotin de sinistre mémoire…

Le «troll de l’Elysée» fait régner partout, jusques y compris dans la France profonde (surtout contes-tataire !) une quasi Terreur. L’acharnement du Procureur de Paris, tant contre l’infirmière de SVP que Julien Coupat en témoigne à l’envi… peur de déplaire en adoptant des mesures intelligemment appropriées ? Bernique accrochée à son rocher mais il ne faut guère avoir beaucoup d’amour propre pour se montrer aussi plate limande !

Ainsi quand elle prétend que la garde à vue est une procédure normale pour une erreur de traitement, au mépris de la réalité et des faits reprochés – surtout venant d’une infirmière qui a spontanément et immédiatement reconnu son erreur…

Je note au demeurant que d’après Le Monde, Marie-Odile Bertella-Geffroy, juge d’instruction qui instruit son dossier, tout en retenant la qualification générique “d’homicide involontaire” n’a retenu à son encontre qu’”une simple négligence, imprudence ou inattention”… 48 heures de garde à vue pour cela !

Si aujourd’hui les gardes à vue se multiplient – souvent de manière disproportionnée autant qu’injustifiée – c’est bien que nous vivons sous un régime de Terreur inquisitoriale. Ce matin, je n’ai pu m’empêcher de penser au film «l’Aveu» de Costa-Gravas. ..

L’aveu que les flics semblent toujours considérer comme «la preuve des preuves» alors même que trop d’affaires l’ont discrédité notamment en raison des méthodes – plus ou moins «musclées» utilisées pour l’obtenir… la contrainte psychologique que représente l’enfermement dans un milieu forcément a priori hostile n’étant pas le moindre des moyens de pression surtout pour les personnes qui ne sont pas des criminels ou des délinquants endurcis.

J’entendais tard dans la nuit sur France-Info le bâtonnier de Paris (représentant les avocats de son ressort) s’indigner que l’avocat ne soit pas présent aux côtés de ses clients dès la première minute de la garde à vue… Il soulignait que c’était le cas en Espagne… qui a fait plus de progrès dans ce domaine en quelque trente ans que la France – pays des Droits de l’homme ! – alors qu’elle sortait de l’abominable régime franquiste… Et pour tout dire, en France nous assistons plutôt, au mépris des principes et de l’esprit des textes, à une formidable régression.

Madame Bachelot se discrédite tout autant en vantant - contre les syndicats hospitaliers et la stricte réalité – la perfection de l’hôpital public - et en dénonçant la polémique – entendre l’utilisation politicienne de cette tragique affaire.

Depuis plus de vingt ans la situation de l’hôpital public – et du système de santé en général – ne cesse de se dégrader. La recherche de la rentabilité au détriment du personnel (aussi bien médical que para-médical) et des patients.

Les syndicats sont tout à fait dans leur rôle en dénonçant au travers de cette affaire les conditions dans lesquelles le personnel exerce son activité. Ils l’ont fait bien avant et continueront tant qu’il le faudra.

Dans son rôle, l’est tout autant Patrick Pelloux, urgentiste et président du syndicat des urgentiste qui ne cesse depuis de longues années de les dénoncer. J’ai lu sous quelque article le commentaire d’un connard patenté selon lequel Patrick Pelloux exagérait comme à son habitude…

Remarque marquée du sceau de la mauvaise foi et du parti-pris idéologique. Il a de la chance que je ne veuille pas rechercher la source exacte mais ce serait perdre du temps (précieux) fort inutilement, d’autant que “Tout ce qui est excessif est dérisoire” (Pierre-Augustin Caron, plus connu sous le nom de Beaumarchais).

Patrick Pelloux pointait déjà du doigt tous les dysfonctionnements de la santé publique, de l’hôpital et des urgences lors de la canicule d’août 2003. Rien n’a été amélioré, tout s’est au contraire dégradé.

Sous la conception des services publics – hospitaliers ou non - caricaturale jusqu’à l’absurde de l’ultralibéralisme déjanté, dont les dégâts pour la société, l’environnement et l’humanité sont exactement les mêmes que ceux produits par la finance en folie, qui en est à la fois la cause et la conséquence.

Cela concerne d’ailleurs aussi bien l’hospitalisation privée ou à but non lucratif en tant que leurs établissements sont soumis aux mêmes règles par le jeu des prix de journée de la Sécurité sociale et qu’ils participent souvent aux missions de service public.

Plutôt que pérorer à tort et travers et fustiger des coupables qui n’en sont pas Madame Bachelot serait mieux inspirée en cherchant à améliorer l’hôpital public plutôt que s’acharner à le détruire davantage.

Elle se grandirait en même temps que sa fonction.

SOURCES

Le manque de moyens à l’hôpital dénoncé après la mort d’un enfant
LEMONDE.FR | 26.12.08 ©
Le Monde.fr
Mort d’un enfant à l’hôpital : l’infirmière mise en examen pour “homicide involontaire”
LEMONDE.FR | 26.12.08 ©
Le Monde.fr

20 Minutes
Un enfant meurt à l’hôpital: le flacon n’était pas à sa place
Décès d’Ilyès: «Ce n’est peut-être pas arrivé par hasard à Saint-Vincent-de-Paul»
Mort d’un enfant à l’hôpital: les zones d’ombre du scénario
J’en profite pour souligner une fois de plus la qualité de “20 minutes” qui, en ce qui concerne l’analyse, dans ces deux derniers articles va nettement plus loin que les autres titres…

Libération
Ilyès: l’infirmière mise en examen pour homicide involontaire
Bachelot dénonce «la récupération d’un drame»
Le personnel soignant n’a pas directement accès aux produits dangereux»


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kamizole 786 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte