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And the winners are ... A REBOURS' 2008 best of

Publié le 31 décembre 2008 par Jb
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C’est une tradition sur A REBOURS, faire le bilan artistique de l’année écoulée. Après 2006 et 2007, voici donc mon best of 2008.
Je préviens comme je le fais chaque année : n’ayant pu tout voir, tout lire, tout écouter, mon best of est forcément partial et partiel. En effet, je n’évoquerai ici que les disques, films et livres que j’ai chroniqués sur ce blog durant l’année écoulée.
Vos avis, conseils, suggestions, critiques, sont comme toujours les bienvenus !
Musik
1. Deerhunter Microcastle/Weird Era Cont.
J’ai été emballé par l’écoute de ce double CD, à la limite du concept album, par un groupe qui ne sort pas de nulle part (deux albums au compteur avant celui-ci) mais qui, pour le moment, reste assez peu connu dans nos contrées.
Les amateurs de rock indé et, plus largement, les amateurs de bonne musique devraient fortement apprécier. Assurément l’une des révélations de 2008 !
2. Deerhoof Offend Maggie
Décidément, les groupes de rock dont le nom commence par "Deer" sont au top en 2008 ! Après Deerhunter, voici Deerhoof.
Avec Offend Maggie, le groupe américain nous offre sans doute son album le plus cohérent et écoutable. Une réussite à tous points de vue, qui à mon avis ne permettra pas à Deerhoof de devenir un groupe qui passe à la radio ou connu du grand public (faut pas rêver) mais qui les hisse à un niveau auquel, jusqu’ici, ils ne pouvaient tout à fait prétendre malgré la réussite majeure de The Runners Four.
3. Weezer Red Album
Le grand retour d’un groupe qui, depuis le Blue Album et Pinkerton, n’avait plus vraiment cartonné.
A titre personnel, j’ai été ravi de retrouver dans ce nouvel album la marque de ce que Weezer avait été dans les nineties, à savoir un sommet du rock garage/surf/cool US. Comme quoi il ne faut jamais désespérer…
4. Shugo Tokumaru EXIT
L’auteur-compositeur japonais, touche-à-tout très inspiré, nous offre avec EXIT un album aux sonorités majoritairement pop et folk mais enrichies par une palette variée.
Simplicité et innovation à la fois, il me paraît tout à fait normal que Shugo Tokumaru fasse partie de ce top.
5. Portishead Third
Le moins qu’on puisse dire, c’est que Portishead ne se presse pas… Troisième album seulement après une carrière déjà longue !
Cela dit, mieux vaut prendre son temps et pondre de bons disques que vouloir aller trop vite et se planter. Third conforte Portishead dans son style subdépressif, même si le groupe de Bristol est moins directement trip-hop que par le passé et même si quelque chose empêche cet album d’être un chef-d’œuvre.

Films

1. Gomorra et No Country For Old Men
Les deux films mettent en scène des univers crépusculaires, des sociétés et des hommes qui glissent lentement mais sûrement vers l’abîme, des héros tragiques dont le "code de l’honneur" ne les empêche aucunement de sombrer du côté du mal.
Dans un cas comme dans l’autre, dans des registres au demeurant très différents, la maîtrise cinématographique impressionne.
2. Cloverfield et Redacted
Si loin, si proches. Les deux films, malgré leurs différences, ont un énorme point commun : ils s’interrogent de façon ultra-théorique, presque sans en avoir l’air, sur le statut des images et de la réalité dans le monde contemporain, alors que la génération YouTube a pris le pouvoir.
Une nouvelle fois, le cinéma américain pourrait bien montrer une voie possible : Cloverfield et Redacted sont sans doute quelques figures de proue du cinéma "d’après".
3. WALL-E et Batman : The Dark Knight
Dans un cas (WALL-E), c’est le film d’animation, avec ses codes et ses passages obligés, qui est surpassé. Dans l’autre cas (Batman), c’est le film de super-héros, avec ses codes et ses passages obligés, qui est surpassé.
Comme quoi, les films de genre dont on pensait qu’ils étaient éculés peuvent encore produire de purs chefs d’œuvre !
4. Gone Baby Gone
Je n’aurais pas misé grand chose sur Ben Affleck, l’acteur, en tant que cinéaste. Et pourtant ! Son film est extrêmement intéressant et réussi. Même s’il n’est pas sorti en 2008 mais à la toute fin 2007, j’aurais trouvé injuste de ne pas lui faire une petite place dans ce top.
Comme quoi, il faut toujours se méfier des a priori et des jugements à l’emporte-pièce…
5. A bord du Darjeeling Limited
Totalement loufoque, décalé et incongru, mais également intimiste, émouvant voire fleur bleue, le nouveau film de Wes Anderson parvient à mixer l’inmixable. Ce pourrait être totalement raté ou à côté de la plaque, cliché ou exotique, mais non ça fonctionne. Les acteurs n’y sont pas non plus pour rien.
Livres
1. Ian McEwan Sur la plage de Chesil
Je trouve intéressant de saluer un roman très court, en cette "rentrée littéraire" qui a souvent été dominée par les pavés. Le roman court peut sombrer dans le navet léger et jetable (Angot, Nothomb, j’en passe et des meilleures), il peut aussi s’avérer ultra acéré et, du coup, formellement parfait sans rien à ajouter ni retrancher.
Dans la tradition des grands nouvellistes (Tchekhov, Zweig, Carver…), Ian McEwan livre une intrigue limpide et ciselée, au croisement entre cynisme et romantisme, méditation féconde sur les vies ratées pour pas grand chose.
2. Cormac McCarthy La route
Un style ultra dépouillé au lyrisme contenu, une intrigue aussi désespérée que ténue, McCarthy est bien loin des romans "tendance" qui filent la pêche. En vérité, mieux vaut passer son chemin si ce qu’on aime dans un livre, c’est qu’il vous divertisse au sens le plus prosaïque du terme.
Pour ceux qui, en revanche, estiment la littérature, pensent qu’elle doit aussi parler de choses profondes et graves, la lecture de La route, malgré sa glauquitude, devrait s’avérer salutaire.
3. A.M. Homes Ce livre va vous sauver la vie
Quelque chose de relativement indéfinissable dans ce livre l’empêche de sombrer dans plusieurs travers : l’histoire cliché, le style un peu pompé sur Bret Easton Ellis, le roman tendance, et pleins d’autres encore.
A.M. Homes réussit au contraire à créer un objet littéraire en phase avec l’époque mais plus subtil et profond qu’il n’y paraît, bien au-dessus des "phénomènes" et autres "révélations" qu’on nous ressert chaque année au moment des rentrées littéraires.

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