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Epilepsie

Publié le 02 janvier 2009 par Marieclaude

L'épilepsie est une maladie neurologique caractérisée par des changements momentanés et brefs de certaines fonctions cérébrales qui se produisent occasionnellement ou régulièrement.

Contrairement à ce que l'on peut penser, les crises d'épilepsie ne s'accompagnent pas toujours de mouvements saccadés ou de convulsions. Elles peuvent en effet être moins spectaculaires. Elles se manifestent alors par des sensations (comme des hallucinations olfactives ou auditives, etc.) ou une perte de conscience totale ou partielle (regard fixe, gestes répétitifs involontaires, crispation d'une partie du corps, perte de tonus, battements de paupières).

Durant les crises d'épilepsie, des changements brefs et soudains de l'activité électrique du cerveau se produisent. Les cellules cérébrales déchargent alors des influx nerveux chaotiques, à une vitesse parfois quatre fois plus rapide qu'à l'habitude. Ces influx nerveux anormaux peuvent se mesurer durant un examen appelé électro-encéphalogramme (EEG), qui permet d'enregistrer l'activité cérébrale.

Cette décharge électrique anormale peut avoir lieu soit dans une zone précise du cerveau, soit dans son ensemble. Le type de sensation ressentie au cours d'une crise donne une indication au médecin de sa provenance (le lobe frontal, le lobe temporal, etc.).

Fait important : avoir eu une seule crise dans sa vie ne signifie pas que l'on soit épileptique. Les crises doivent se répéter pour qu'il soit question d'épilepsie.

Note. Il n'est pas rare que des jeunes enfants aient un épisode de convulsions au cours d'une poussée de fièvre. Appelées convulsions fébriles, elles cessent la plupart du temps vers l'âge de 5 ans ou 6 ans. Il ne s'agit pas d'une forme d'épilepsie. Lorsque de telles convulsions surviennent, il est tout de même important de consulter un médecin.

Causes

Dans environ 60 % des cas, les médecins ne sont pas en mesure d'identifier la cause exacte des crises. On suppose qu'environ 10 % à 15 % de l'ensemble des cas aurait une composante héréditaire puisque l'épilepsie semble plus répandue dans certaines familles.

Chez certaines personnes, l'épilepsie peut apparaître à la suite d'un accident, d'une maladie ou d'un traumatisme crânien (par exemple, un accident vasculaire cérébral, une tumeur au cerveau ou une commotion cérébrale).

Prévalence

En Amérique du Nord, environ une personne sur 100 souffre d'épilepsie. Parmi les maladies neurologiques, elle est la plus fréquente, après la migraine.

Bien qu'elle puisse survenir à tout âge, l'épilepsie se manifeste habituellement durant l'enfance ou l'adolescence, ou encore après l'âge de 65 ans. Chez les personnes âgées, l'augmentation des cas de troubles cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux accentue le risque.

Types de crises

On distingue deux grands types de crises d'épilepsie : les crises partielles, limitées à une région précise du cerveau et les crises généralisées, étendues à toutes les zones du cerveau. Il arrive qu'une crise, d'abord partielle, se diffuse à l'ensemble du cerveau et devienne ainsi généralisée.

Les crises partielles

Elles se limitent à une zone spécifique du cerveau. On en distingue deux formes : la crise partielle simple et la crise partielle complexe.

  • Crises partielles simples (autrefois appelées « crises focales »). Ces crises durent généralement quelques minutes. Durant une crise partielle simple, l'individu demeure conscient.
    Les symptômes dépendent de la zone du cerveau atteinte. Il peut, par exemple, ressentir des fourmillements, émettre un mouvement incontrôlable de crispation d'une partie du corps, éprouver des hallucinations olfactives, visuelles ou gustatives ou manifester une émotion inexpliquée.
  • Crises partielles complexes (autrefois appelées « crises psychomotrices »). Durant une crise partielle complexe, l'individu perd conscience, au moins partiellement.
    Il ne répond pas aux stimulations et son regard est fixe. Il peut avoir des automatismes, c'est-à-dire qu'il pose des gestes répétitifs involontaires comme tirer sur ses vêtements, claquer des dents, etc. Une fois la crise terminée, il ne se souviendra pas du tout ou très peu de ce qui s'est passé. Il peut être confus ou s'endormir.

Les crises généralisées

Ce type de crise implique l'ensemble du cerveau.

  • Absences généralisées. C'est ce qu'on appelait avant le « petit mal ». Les premières crises de ce type d'épilepsie surviennent habituellement durant l'enfance, de l'âge de 5 ans à 10 ans. Elles durent quelques secondes et peuvent s'accompagner de brefs battements de paupières. La personne perd le contact avec la réalité, mais sans perte de tonus musculaire. Ces crises peuvent facilement passer inaperçues ou se confondre avec de l'inattention.
  • Crises tonicocloniques. On les appelait jadis « grand mal ». C'est ce type de crises qu'on associe généralement à l'épilepsie du fait de leur aspect spectaculaire. La crise dure habituellement quelques minutes. Il s'agit de convulsions généralisées qui se déroulent en deux phases :
    - Durant la phase tonique, la personne peut pousser un cri, puis perdre conscience. Ensuite, son corps se raidit et sa mâchoire se crispe.
    - La phase suivante est dite clonique : la personne entre en convulsions (secousses musculaires incontrôlables et saccadées).
    La respiration varie : bloquée au début de la crise, elle devient ensuite très irrégulière. Une fois la crise terminée, les muscles se relâchent, y compris ceux de la vessie et des intestins. La personne peut être confuse, désorientée, éprouver des maux de tête et vouloir dormir. En général, les effets s'estompent au bout de quelques heures, mais des douleurs musculaires persistent parfois durant quelques jours.
  • Crises myocloniques. Plus rares, elles se manifestent par de brusques secousses des bras et des jambes. Ce type de crise dure d'une à quelques secondes selon qu'il s'agit d'une secousse unique ou d'une série de secousses. Elles ne provoquent généralement pas de confusion.
  • Crises atoniques. Au cours de ces crises, peu courantes, la personne s'effondre soudainement en raison d'une perte soudaine de tonus musculaire. Après quelques secondes, elle reprend conscience. Elle est capable de se relever et de marcher.

Conséquences possibles

Les crises peuvent entraîner des blessures, puisque parfois, la personne perd le contrôle de ses mouvements.

Les crises prolongées et répétées doivent absolument être traitées d'urgence. Elles peuvent entraîner d'importantes atteintes neurologiques. En effet, chez de jeunes enfants, il arrive que des formes d'épilepsie très graves provoquent un retard mental ou psychomoteur. Chez les adultes, les crises prolongées (qui durent plus d'une heure) peuvent occasionner des troubles de la mémoire. Certaines crises peuvent même s'avérer mortelles.

Précisons toutefois que, la plupart du temps, l'épilepsie n'engendre pas de problème psychiatrique ni de retard mental. Les individus qui en souffrent traversent néanmoins plusieurs difficultés (l'imprévisibilité des crises, les préjugés, les effets indésirables des médicaments, etc.) qui peuvent avoir des répercussions psychologiques importantes.

La grossesse chez une femme atteinte d'épilepsie doit faire l'objet d'un suivi médical rigoureux. La médication est parfois ajustée, en raison des risques de malformation congénitale que posent certains médicaments utilisés pour traiter l'épilepsie. De plus, chez les femmes enceintes qui prennent des médicaments anticonvulsivants, le risque de malformation du tube neural du foetus est plus élevé. Afin de réduire ce risque, Santé Canada recommande à ces femmes de prendre un supplément quotidien d'acide folique (4 mg) trois mois avant et trois mois après la conception19. Cette dose est plus élevée que celle recommandée aux femmes qui prévoient et entreprennent une grossesse. Voir notre fiche Acide folique.

À noter que les crises d'épilepsie elles-mêmes peuvent aussi mettre le foetus en danger en le privant d'oxygène temporairement.

Considérations pratiques

En général, si la personne est bien soignée, elle peut mener une vie normale avec certaines restrictions. Par exemple, la conduite automobile ainsi que l'utilisation d'équipement technique ou de machines dans le cadre d'un emploi peuvent être interdites en début de traitement. Si la personne épileptique n'a pas eu de crise durant une certaine période, le médecin peut réévaluer sa situation et lui délivrer un certificat médical mettant fin à ces interdictions.

Épilepsie Canada rappelle que les personnes atteintes d'épilepsie ont moins de crises lorsqu'elles mènent une vie active. « C'est donc dire qu'on doit les encourager à se chercher un emploi », peut-on lire sur leur site Internet.

Évolution à long terme

L'épilepsie peut durer toute la vie, mais certaines personnes qui en sont atteintes finiront par ne plus avoir de crises. Le fait d'avoir eu ses premières crises en bas âge semble favoriser la rémission.

Pour 70 % à 80 % des personnes chez qui la maladie persiste, les médicaments parviennent à éliminer les crises.

Symptômes

  • Parfois, une aura précède la crise. L'aura est une sensation qui varie d'une personne à l'autre (une odeur particulière, un effet visuel, une sensation de déjà vu, etc.). Elle peut se manifester par de l'irritabilité ou de l'agitation. Il arrive qu'elle survienne suffisamment à l'avance pour que la personne ait le temps de s'étendre afin de prévenir une chute.
  • Dans certains cas, des épisodes de convulsions : des contractions musculaires prolongées et involontaires.
  • Des épisodes de perte de conscience ou de conscience altérée. Parfois, les yeux restent ouverts, avec un regard fixe : la personne ne réagit plus.
  • Parfois, des perceptions altérées (goût, odorat, etc.).
  • Une respiration bruyante.

Personnes à risque

  • Les personnes ayant des antécédents familiaux d'épilepsie. L'hérédité pourrait jouer un rôle dans certaines formes d'épilepsie.
  • Les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
  • Les personnes ayant eu une méningite ou une encéphalite.
  • Un dur choc à la tête.
  • Les personnes ayant eu un accident vasculaire cérébral (AVC).

Facteurs de risque

Aucun connu.

Peut-on prévenir?

Étant donné que, dans la plupart des cas, la cause de l'épilepsie demeure inconnue, il est difficile de faire des recommandations pour la prévenir.

À tout le moins, on peut éviter les cas d'épilepsie causés par un traumatisme crânien en appliquant les précautions habituelles. Par exemple, utiliser la ceinture de sécurité en voiture et porter un casque protecteur lorsque l’on pratique des activités à risque (escalader une paroi, exécuter des travaux de construction, conduire une moto, etc.).

Mesures pour réduire la fréquence des crises

S'il est impossible de prévenir l'apparition de l'épilepsie, on peut en revanche réduire les facteurs déclencheurs de crises chez les épileptiques déclarés. En premier lieu, il s’agit d’être attentif aux situations qui précèdent les crises, et ensuite de les éviter autant que possible.

Voici quelques mesures préventives générales :
- prendre ses médicaments en respectant bien la posologie;
- apprendre à mieux vivre avec le stress et tenter de bien gérer les émotions fortes (peur, colère, etc.);
- dormir suffisamment et conserver autant que possible un cycle régulier de sommeil;
- avoir une alimentation équilibrée et prendre des repas à des heures régulières (l’hypoglycémie peut déclencher des crises);
- ne pas prendre de drogues;
- réduire sa consommation d'alcool;
- éliminer les stimulants : tabac, café, thé, boissons contenant de la caféine (cola, boissons énergisantes), chocolat;
- éviter les sources lumineuses clignotantes (jeux vidéo, éclairage des discothèques, phares, etc.), et si on ne peut les éviter, se couvrir un oeil;
- éviter les environnements chauds ou humides.

Traitements médicaux

Il n'est pas nécessaire de voir un médecin à chaque crise, mais une consultation s'impose dans les cas suivants :

- après une première crise;
- il y a des changements dans la façon dont on se sent durant et après la crise;
- il y a des signes de blessure;
- la fréquence des crises varie.

Médication

La prise d’un médicament anticonvulsivant permet de faire cesser complètement les crises chez la majorité des épileptiques. Si ce n’est pas le cas, elle peut à tout le moins réduire le nombre de crises, de même que leur intensité.

Habituellement, l’usage d’un seul médicament suffit. Cependant, on doit souvent procéder à l’essai de plusieurs médicaments avant de trouver celui qui convient. Les anticonvulsivants provoquent souvent de la fatigue, de la somnolence et un gain ou une perte de poids. Parmi les autres effets indésirables possibles, on compte la dépression, une perte de coordination, des problèmes d’élocution et une grande fatigue.

La phénytoïne (comme le Dilantin®), la carbamazépine (comme le Tegretol®) et l’acide valproïque (Epival®, Novo-Valproic®) sont des médicaments employés depuis plusieurs années. D'autres sont plus récents, comme la gabapentine (Neurontin®), la lamotrigine (Lamictal®), le topiramate (Topamax®) et le lévétiracétam (Keppra®). La prégabaline (Lyrica®) est le dernier venu dans cette catégorie.

La posologie doit être suivie à la lettre afin d’obtenir une efficacité maximale et le moins d’effets indésirables possible.

Certains anticonvulsivants (Dilantin®, Tegretol® et Epival®) augmentent l’élimination de la vitamine D, ce qui peut à long terme causer de l’ostéoporose. Un supplément de calcium et de vitamine D peut être prescrit afin de prévenir ce problème.

Dans certains cas, s'il n'y a pas eu de crises pendant deux ou trois ans, il est possible d’entreprendre un sevrage des médicaments, en accord avec son médecin. Des personnes parviennent à une rémission complète de la maladie.

N.B. Les anticonvulsivants ont un impact sur le métabolisme d’autres médicaments, comme les contraceptifs oraux et les anticoagulants. En parler avec son médecin.

Bonne journée,

Marie-Claude

ref: Passeport,sante


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