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Critique: Secret Defense

Publié le 22 décembre 2008 par Vincent Gache

secret_defenseCette semaine j'ai voulu tester le film d'espionnage à la française. C'est pourquoi je me suis dirigé vers Secret Defense, film qui met en scène un complot terroriste à Paris que doit déjouer la DGSE. Et ça ne rigole pas, c'est le cas de le dire !

Premier constat, un petit tour sur Allociné, la fiche du film, budget: 11 millions d'euros soit, pour vous faciliter la comparaison, environ 15 millions de dollars. Pas de doute, ce n'est pas la folie des grandeurs. Pour un film d'actions, c'est quand même assez léger. Moi je me dis, si on en fait un, autant se donner les moyens, non?
Bref, du coup cela implique peu de cascades, peu d'effets spéciaux et autres ingrédients rattachés à ce type de cinéma. On se dit alors que le film repose davantage sur la qualité de son scénario que sur des grigris spectaculaires qui mettent en ébullition la persistance rétinienne et seulement elle. Je ne suis pas contre. Finalement je me dis que cela vaut peut être mieux que nous pondre un film avec le budget d'un James Bond pour au bout du compte se retrouver avec un film aussi surréaliste que le sont les fantômes de Buckingham Palace et qu'on oubli en deux semaines voire moins.

Mais voilà, le film essaye d’en faire trop pour 1h 40 donnée. C’est trop peu pour nous présenter les personnages principaux, la DGSE, son fonctionnement et le gros attentat en prévision dans le film. C’est trop peu pour nous permettre de cerner les personnages en prenant du temps sur leurs destins. Vous allez me dire c’est un film d’action alors les personnages qu’on les approfondisse ou pas, peu importe. Sauf que, comme je l’ai dit le film ne s’appuie pas sur son côté spectaculaire comme le prouve le budget. De plus, le scénario présenté ne correspond en aucun cas à un film d’un peu plus une heure et demi. On commence au début du début ! A l’enrôlement dans à la DGSE de l’héroïne et celui du pas-gentil-mais-c-est-pas-sa-faute chez Al Quaida jusqu’à la tentative d’attentat lui-même. On passe alors très rapidement les étapes qui font que la première devient un agent apte et l’autre un kamikaze, bien que pour ce dernier, son destin soit un peu moins survolé. Ce qui donne davantage l’impression d’assister à du meublage qu’à une véritable attention de donner de la profondeur aux personnages. Le rythme auquel on passe de l’étudiante de fac à celui d’espionne est trop rapide. Ce qui ne permet pas de prendre appuie sur le personnage ni sur ses actions ni sur sa personnalité, ce qui, par conséquence, ne permet pas de s’identifier.

C’est là pour moi un autre problème du film : l’identification aux personnages. Ils sont trop clichés, trop bâtis sur des préjugés ou une vision personnelle des gens dans la société. Je suis désolé mais les jeunes ne sont pas que des rebelles en puissance qui aboi en toutes circonstances et encore moins parler à un mec de la DGSE, qui plus est au patron, comme une merde. Je ne connais pas beaucoup de jeunes qui demanderaient ce qu’ils foutent là sur un ton à la Kevina au beau milieu du centre opérationnel de la DGSE. De même, la façon dont l’héroïne, Lisa, se fait aborder et fini en deux coups de cuillères à pot au pieu avec celui qui est en proie, est totalement clichée. Du coup, ce genre de scènes, impossible dans le quotidien, sont insipides. Le fait que ça manque de naturel décrédibilise en plus le film.

Et je ne parle pas de la fin qui est ridicule et démontre, elle aussi, que quelques moyens supplémentaires manquent à l’appel.

Hormis les acteurs plutôt bons et une intrigue qui se suit plutôt bien, ce film manque clairement de charisme à défaut de montrer des ambitions.


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