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De nouveaux ennuis pour Shirin Ebadi.

Publié le 02 janvier 2009 par Delphineminoui1974

shirin photo.JPGLes ennuis se poursuivent pour le Prix Nobel de la paix. Jeudi, environ 150 manifestants s'en sont, cette fois-ci, pris à son domicile. Après l'avoir encerclé, ils ont commencé à saccager la façade du petit bâtiment, en arrachant la plaque de cuivre de son cabinet d'avocat, niché au rez-de-chaussée de l'immeuble, tout en scandant des slogans l'accusant de « soutenir l'intervention militaire israélienne ».

Une semaine après la fermeture forcée du Cercle de défenseurs des Droits de l'homme, dont elle membre, la juriste iranienne avait déjà reçu, il y a quelques jours, une étrange visite : celle de soit disant « inspecteurs des impôts », qui auraient exigé d'avoir accès aux fichiers de ses ordinateurs.

Un peu plus tard dans la journée, l'agence de presse Mehr avait rapporté que Shirin Ebadi était accusée de ne pas avoir payé ses taxes.... Une accusation absurde quand on sait que cette militante pour la démocratie travaille souvent bénévolement pour ses clients qui n'en ont pas les moyens, - étudiants sous pression, prisonniers politiques, etc.

En fait, le message est clair. Shirin Ebadi dérange. Au cours de ces derniers mois, elle n'a pas hésité à dénoncer ouvertement l'aggravation de la situation des droits de l'homme dans son pays. Du coup, ses détracteurs veulent la faire taire. A tout prix.

Avant-hier, un nouveau site d'information iranien, le Students News Network, apparemment proche du Ministère des renseignements iraniens, écrivait :

« Une des activités anti-étatique du Centre consistait à fournir des informations diverses de l'intérieur du pays aux Nations Unies, dans le but d'une résolution sur la situation des droits de l'homme contre l'Iran. Mr Ban Ki-Moon a mentionné explicitement l'importance de ces rapports dans les préparatifs d'une telle résolution.... Ce genre de comportement n'est-il pas semblable au transfert et à la vente d'information aux étrangers ? ».

Une accusation qui n'a aucun sens, selon Hadi Ghaemi, responsable de l'International Campaign for Human Rights in Iran :


« C'est complètement inacceptable que Shirin Ebadi soit menacée tout simplement parce qu'elle est légitimement en contact avec des officiels des Nations Unis ».


En dépit de ces multiples formes d'intimidation, l'avocate iranienne refuse de se laisser démonter. « Je ne songe pas à quitter l'Iran, et je tiens à poursuivre mes activités », me confiait-elle il y a quelques jours au téléphone, lors d'une conversation téléphonique régulièrement interrompue par d'étranges crépitements sur la ligne.


C'est vrai que cette petite dame de fer, qui a déjà fait l'objet de nombreuses menaces anonymes de mort, en a vu d'autres. Dans son livre, « Iranienne et libre », elle raconte, par exemple, que son nom se trouvait sur la liste des personnes à éliminer, à l'époque où les renseignements iraniens commanditèrent une série d'assassinats d'opposants politiques et d'intellectuels.

C'était en 1998, il y a déjà 10 ans.


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