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Sarkonnerie ? non : saloperie intégrale… les frais de transports des handicapés moins remboursés…

Publié le 03 janvier 2009 par Kamizole

logo-handicap.1230973911.jpgUne surprise ? Pas vraiment… La Planète pauvre - dans son ensemble : pauvres, retraités, handicapés, mal ou non logés, chômeurs, etc… - doit s’attendre à être la cible privilégiée de toutes les politiques anti-sociales des Sarko & consorts.

Que l’on ne me réponde surtout pas que la Sécu est indépendante… elle suit tout bonnement les ordres. Par ailleurs, cette mesure découle de l’application «sauvage» d’un décret du 5 février 2007 pris sur le fondement de la loi sur le handicap qui a placé les frais de transport des handicapés dans le champ des dépenses couvertes par la PCH…

“Prestation compensatoire du handicap” qui a d’ailleurs été le prétexte pour supprimer le supplément de bourse qui était servi jusqu’ici aux étudiants handicapés pour compenser le surcoût de leur handicap – transport spécialisé précisément, plus la nécessité pour certains d’être accompagnés à la Fac soit pour des actes de la vie courante soit pour la prise de notes : malentendants ou personnes ne pouvant écrire. Mesure inique dont j’avais rendu compte dans ces colonnes en son temps (fin août 2008).

Laquelle PCH va devenir l’argument imparable autant qu’incontournable pour justifier toutes les misères que seront faites aux handicapés !

Je serais tentée de parodier Madame Rolland : “Liberté ! que de crimes a-t-on commis en ton nom” avant de périr sous l’échafaud… “PCH… que de misérables et sordides petites saloperies va-t-on commettre en ton nom” !

Or donc, je lis tout à l’heure sur le Figaro cette info qui ne me surprend guère : Les frais de transport des handi-capés moins remboursés. Avec ce «chapeau» très parlant : «Ces coûts, souvent onéreux, ne sont désormais plus pris en charge par la Sécurité sociale. Le nouveau système inquiète ».

Si les mots ont encore un sens, «ne seront plus pris en charge» cela va bien au-delà de moins remboursés ! Ironie de l’histoire, cette mesure inique est prise sur le fondement des dispositions de la prestation de compensation du handicap (PCH) qui a pris le relais : l’aide n’est que partielle puisqu’elle est limitée à 12000 euros sur cinq ans, soit 200 euros par mois… Or, pour de nombreuses familles, le coût du transport avoisine souvent 500 euros par mois, voire 1200 !

Autrement dit, les handicapés l’ont une nouvelle fois dans l’os, de la même manière que l’on a fait rétrécir au lavage – budgétaire – l’intervention des accompa-gnateurs, salariés par l’Educ-nat – qui aidaient les enfants handicapés à l’école.

Cela me met d’autant plus en colère que l’on nous avait présenté en son temps la loi «anti-Perruche» comme devant permettre la meilleure prise en charge - par l’Etat - des handicapés de naissance ! On voit comme…

Comme je ne veux pas alourdir inutilement cet article, je reviendrais ailleurs sur la jurisprudence «Perruche» - décision rendue par un arrêt de la Cour de cassation réunie en Assemblée plénière le 17 novembre 2000 - et les conséquences de la loi dite «anti-Perruche» adoptée définitivement le 4 mars 2002, laquelle est contestée par les associations de défense des handicapés en ce qu’elle interdit aux parents d’obtenir réparation de leur préjudice matériel (c’est moi qui souligne) subi lorsque leur enfant est né handicapé après une erreur de diagnostic prénatal…

Pour en terminer avec la façon dont on respecte si mal les droits et la dignité des handicapés, j’y ajouterai un court article sur la tentative aussi maladroite qu’ignoble d’Axa qui, en février 2000, entendait - unilatéralement - doubler le montant des cotisations des contrats de groupe souscrits sous l’égide de l’UNAPEI afin d’assurer une prestation descente aux handicapés mentaux (le plus souvent trisomiques) au motif – absolument répugnant -que ceux-ci vivraient désormais plus (trop ?) vieux !

Peut-on encore parler de «civilisation» ? dans une société qui n’a plus aucun égard pour les vieux, les enfants, les handicapés, les pauvres, les chômeurs et les salariés en général…

Nicolas Sarkozy s’est beaucoup gargarisé un temps de la fameuse «politique de civilisation» empruntée sans vergogne à Edgar Morin mais c’est comme toute chose chez lui : un léger prurit culturel passager ! Et hop ! il saute sur de nouvelles marottes - se souvenir que celles-ci faisaient partie des accessoires des “fous du roi” ! résultat d’un “clivage” certain, nous avons réunis dans la même personne et le roi et son fou…

Ce n’est même plus le «malaise dans la civilisation» dont parlait Freud mais la plus pure barbarie… ou le retour du «homo homine lupus» (l’homme est un loup pour l’homme) tout en maintenant quand même le «Léviathan», de plus en plus tyrannique….


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