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Critique // Slumdog Millionaire (2009)

Publié le 02 janvier 2009 par Noidor
Critique // Slumdog Millionaire (2009)

Slum (nom commun)
Area quartierpauvre; house taudis
Un film qui tourne autour de l'émission 'Qui veut gagner des Millions' c'était pas forcément gagné d'avance: à la base, un jeu télévisé c'est pas vraiment très cinégénique.
Et pourtant, et pourtant...
J'ai jamais autant aimé 'Qui veut gagner des Millions' que dans ce film-là. Déjà, parce que même si le concept du jeu reste inchangé, l'action se déroule en Inde et permet de sortir l'émission de son contexte. Un collègue cinéphile dit, dans sa critique (excellente au demeurant), qu'il craint que les spectateurs rattachent trop spontanément les mots 'Qui veut gagner des Millions', 'Jean-Pierre Foucaut' et 'TF1'. Quand même, ça me ferait mal (et j'imagine qu'à Chandleyr aussi) qu'un film comme Slumdog Millionaire soit boudé à cause d'une chaîne de télévision française.
Et puis je me suis dit que de toutes façons, si on y regarde bien, Slumdog Millionaire fait partie de ces films qui attirent les cinéphiles, les fans du réalisateur, et les gens qui auront flashé sur la bande-annonce en général. Ca fait un petit monde pas forcément restreint, mais disons plus select que pour un blockbuster hollywoodien.
Critique // Slumdog Millionaire (2009)

Slumdog Millionaire, s'il fallait le décrire, est une fable moderne sur l'envers du décor. L'envers de TOUS les décors.
Celui des plateaux télévisés, des strass et des paillettes, des mensonges et des faux-semblants qu'on imagine toujours sans peine dans le domaine du show business.
Celui d'une Inde dont la main droite ne sait pas ce que fait la main gauche, entre capitalisme à gros sous et misère du bas-pays.
Celui d'une vie passée à courir, parce qu'on n'a jamais vraiment eu l'occasion d'être le maître des choses.
Boyle filme les apparences avec un tact et une finesse incroyables, et casse l'image avec des flash-backs incessants, tellement invasifs que le plateau télévisé ne devient plus qu'un prétexte intelligent pour raconter une histoire magnifique. Le montage halluciné - en apparence anarchique - des premières minutes du film est très rapidement contrebalancé par un rythme régulier des interventions du passé tout au long du film.
Critique // Slumdog Millionaire (2009)

Reste pour l'esprit, l'apparition d'une question écrite sur l'écran au début du film, et l'apparition de la réponse à la toute fin du film. Réponse que le spectateur connaît déjà, mais qui le fait tressaillir au moment où elle apparaît; parce que malgré tout, on est toujours réceptif à la morale de fin des fables littéraires.
Et même si, de façon tout à fait personnelle, je digère moyennement la notion de destin, il est des films, comme celui-ci, qui arrivent à me faire rêver avec des choses en lesquelles je ne crois pas. Et ça, ce sont des films qui ont gagné mon admiration sans conditions.
Sortie le 14 janvier 2009

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