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Deburau, "Le Pierrot du théâtre à quatre sous" sur le boulevard du crime.

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

Deburau 1er

Jan Kašpar Dvorák  (Jean-Gaspard) 1796-1846 (Deburau, portrait Chenavard, gravé par Jules Porreau en 1846)

Oui, Deburau premier, car ill s'agit bien du fondateur d'une véritable dynastie, une école, une tradition. Le Deburau que nous connaissons par les photographies de Nadar, n'est que son fils Jean-Charles, né en 1829, mort en 1873.

Voilà quelqu'un, qui est devenu célèbre parce qu'il n'a rien dit !

.......

Deburau, ou Debureau est nè à Newkolin, en Bohème Moravie. Il était l'enfant d'un père Français et d'une mère Tchèque. Après un long périple en Europe, ils allèrent se produire à Constantinople au palais du Sultan, qui les fit jouer devant son harem où un rideau dissimulait les femmes du seigneur aux regards des commédiens. C'est en Allemagne que la troupe vint ensuite faire une halte, avant de revenir s'installer en France, à Amiens, vers les années 1810.  Le père et la mère avaient créé un spectacle d'acrobates avec leurs enfants, et se produisaient dans les cours des immeubles. Venus à Paris, les cinq enfants, deux filles trois garçons. Les filles, Dorothée et l'autre surnommée la belle hongroise, montaient et dansaient sur un Fil d'Archal, et tenaient avec grâce? pour garder l'équilibre un lourd balancier. Les deux frères, de Jean-Gaspard, Nieumensk (le roi du tapis) et Etienne (le sauteur fini), faisaient de l'acrobatie et du main à main. Lui, chétif, boiteux, et manquant de souplesse accomplissaitavec maladresse des exercices de jonglerie. Il était souvent hué, alors que ses frères et soeurs recueillaient les applaudissements du public. Son père, en fit donc un comédienchargé de mettre en valeur ses frères et soeurs. Revêtu d'un costume de Gilles, le visage enfariné, c'était lui qui recevait les soufflets, qui subissait les quolibets et les coups de pieds au derrière pour faire rire l'assistance.

Un directeur de théâtre Michel Bertrand, les remarque dans une cour de la rue Saint-Maur, et leur donne un contrat le 10 décembre 1826 aux" Funambules" sur le boulevard du Temple.

Ce minuscule théâtre, le plus infect de tous, éclairé par quatre misérables chandelles, situé à côté d'une ménagerie où l'on entendait hurler les animaux, pendant que se produisaient les acteurs. Deburau était le seul à ne pas avoir de surnom, sa renommée fit de son patronyme un titre bien plus glorieux que tous les sobriquets du monde..

Unique autographe connu. Deburau partage avec Molière la qualité rare de ne pas encombrer de papier, les amateurs d'autographes Deuxième signature Deburau, sur un acte d'engagement. C'est peut-être la signature tremblée, du père de Jean-Gaspard, Philippe Debureauqui figure sur le contrat d'engagement conservé au musée Carnavalet ? ....... Ce contrat léonin, comme toujours pour les artistes à l'époque le liait pour trois ans et demi, avec un salaire de 35 francs par semaines quand il jouait, il fallait déduire les amendes improvisées, infligées aux acteurs (et actrices) pour des raisons plus ou moins fallacieuses. Responsable sur ses deniers d'une quantité 'accessoires dont il avait la garde, appartenant au théâtre. Nous avons également la description de sa loge située dans une cave humide, aux murs remplis de moisissures et de champignons.  Le théâtre des Funambules se trouvait situé 18 boulevard du Temple, Debureau habitait au 28. Ne cherchez pas l'endroit, le boulevard et tous ses théâtres a été entièrement chamboulé et détruit lors des aménagement d'Haussmann, mais le théâtre se trouvait aux alentours de la rue du faubourg du Temple.

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LES COMMENTAIRES (1)

Par douyrou
posté le 24 juin à 17:46
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le 19 décembre 1873 décédait à Bordeaux,2 rue Montméjaen quartier de La Bastide " Jean Charles DEBURAU 45 ans, natife de Paris artiste mime, fils de Jean Gaspard DEBURAU et de mère non nommée, époux de Marie GOBY" Depuis 1870, il était directeur de l'ALCAZAR, salle de spectacle sur la rive droite de la Garonne, quartier populaire de La Bastide à BORDEAUX M.Douyrou ( BORDEAUX)

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