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Bilan : Californication saison 2

Publié le 07 janvier 2009 par Red

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Je ne sais pas exactement ce qui m'a fait préférer cette saison à la précédente, je ne sais pas ce qui m'a réconcilié avec Californication mais j'ai passé un bien meilleur moment devant les épisodes de la saison 2 que devant les épisodes de la saison 1. Je ne serais même pas contre revoir certains épisodes de cette deuxième saison alors que ce serait me forcer que de revoir des épisodes de la saison 1. Cela dit, la saison 2 est beaucoup plus égale en comparaison à la saison 1, je ne regarde pas Californication d'un regard analytique quelconque, mais c'est plutôt flagrant.
Les surprises arrivent plus facilement, on se laisse prendre par les storylines et par le génie de la plume de Tom Kapinos qui a réussi à nous pondre une saison qui répond au potentiel de la série -assez maigre mais présent-, Californication devenant ce qu'elle était supposée devenir pour moi : une série récréative, bien écrite, drôle et décalée (ce qu'elle n'était pas intégralement en saison 1). Si la saison 3 est du même accabit, voire meilleure, la série aura prouvé qu'elle est une valeur sûre de Showtime : un show dans la lignée de ses homologues, c'est-à-dire peu prétentieux, qui ne révolutionne en rien le paysage audiovisuel américain mais qui fait passer un bon moment et qui se démarque par sa capacité à délivrer des dialogues jouissifs et d'apporter une touche dramatique qui lui sied bien.

L'atout principal de la saison 2 de Californication ? Le dialogue, certainement. J'ai bien plus ri devant cette deuxième saison que devant la première. La série s'aventure aussi dans un terrain plus dramatique, moins superficiel et moins prévisible (le gros problème de la saison 1 étant son fil rouge, une reformation du couple Hank / Karen était inévitable), cette saison on passe d'espoir à désespoir sans tomber dans un ton foncièrement dépressif, la série étant une comédie avant tout : le thème de l'amour impossible a été bien traité. De façon sobre mais aussi répétitive, cela dit avec le charme et le talent de David Duchovny et Natascha McElhone, le tout passe assez facilement.

C'est le génie-pur de cette série : elle est bourrée de défauts (de la provoc' gratuite, un scénario léger et beaucoup de personnages boulets) mais ils sont facilement pardonnables et ne sont pas préjudiciables à sa qualité. Les scénaristes jonglent un peu moins entre le choix d'offrir des histoires anecdotiques au détriment de storylines étalées sur la saison complète (ce pour quoi la première saison était en grande partie inégale) : les personnages interagissent plus souvent entre eux et font face aux problèmes de leur quotidien, ponctué par sexe, drogue et une soif continuelle pour le politiquement incorrect principalement. En ce sens, il y a un certain sens du réalisme et de la continuité qui s'est gentiment installé et qui rend cette saison 2 bien plus fouillée que la première.

Cela dit, il ne faut pas oublier que la série joue avant tout la carte de la provocation gratuite, Californication étant à l'heure actuelle une des seules séries américaines se consacrant en grande partie au thème de l'addiction au sexe. Comparée à la première saison, la saison 2 a moins joué le jeu de la provoc-pour-faire-de-la-provoc mais les dialogues sont majoritairement axés sur le cul, pardonnez l'expression (ou pas).
Quoiqu'on en dise, l'écriture est l'atout premier de Californication. Si les personnages principaux sont peu charismatiques pour la plupart (outre Hank et Karen à la limite), les dialogues rendent la série potable. Un autre atout non-négligeable, c'est évidemment le comique de situation. La saison 2 avait fort bien commencé dans cet esprit là : Hank se retrouvant en prison pour avoir insulté un policier après avoir trompé Karen en glissant sa tête dans la fausse entre-jambe féminine, non-intentionnellement.

La saison 2 poursuit dans cette optique avec un épisode où on nous révèle qu'il est le père potentiel d'un futur gosse après avoir couché avec la femme d'un ami (refuté dans le dernier épisode de la saison), qu'il a couché accidentellement avec la mère du petit-ami de sa fille, avec une prostituée et j'en passe.
La saison 2 a été bien plus originale de ce côté-là, là où la saison 1 se contentait de toujours tourner autour de la même idée : Hank se contentait d'assouvir sa soif du sexe avec la première venue, que ce soit une nonne lui faisant une fellation dans une église ou avec une femme-fontaine à un moment donné dans la saison 1. Quoiqu'on fasse, le personnage n'évolue pas - et tant mieux en un sens - : le but de la série de jouer sur le comique de situation en camouflant l'effet de répétition a porté ses fruits et le personnage principal a gagné en sympathie par conséquent.

Qui dit nouvelle saison, dit évidemment nouveaux personnages. De ce point de vue là, la saison 2 a été riche en nouveaux personnages loufoques, en particulier ce fameux Lew Ashby qui meurt dans des conditions tragiques dans l'avant-dernier épisode de la saison. Sa mort aura démontré le flair qu'a la série de jouer sur ce style narratif tantôt délirant tantôt dramatique : son attaque mortelle survient avant qu'il puisse retrouver Janie Jones (interprétée par Madchen Amick, une actrice que j'over-adore, là aussi un point positif pour la saison), accessoirement retrouver la femme qu'il aime, mais quelques secondes après avoir sniffé sa dernière lignée de coke.
Là encore, on joue sur le thème de l'amour rendu interdit par cet appétit pour la fornication - littéralement - et la drogue, la série maîtrise bien ses thèmes et se compte parmi les nombreuses séries qui ont, malgré leur apparence superficielle et sommaire, un aspect tragique bien exploité qui donne à Californication un sens de la subtilité scénaristique que d'autres séries n'ont pas.

Quoi qu'on en dise, après cette deuxième saison, Californication reste une série que je trouve toujours bien écrite, bien plus que la première, un format 26 minutes bien exploité, rarement ennuyant, surtout divertissant. Qu'en avez-vous pensé ?


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