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En attendant le prochain billet

Publié le 07 janvier 2009 par Bababe

Nous rediffusons l'un des billets "légers" les plus consultés "LE BOUBOU, L'ART ET LA MANIERE"

"Quelqu’un qui porte un boubou trop court est jugé pingre et avare. Par contre, si le boubou se balade dans la poussière, cela signifie que la femme est généreuse et que dans le mariage, elle apportera chance et réussite."

Moussor Blaise Diagne ou moussor teleli (oiseou) ?

Dans les cérémonies où le grand boubou est de rigueur même si aujourd’hui il subit de multiples transformations qui font de lui, tantôt un demi boubou, tantôt un mini boubou, tantôt un abaaya avec ou sans volant, tantôt un demi-saison avec ou sans manche… l'antique habit résiste toujours au phénomène de mode.

Qu'on lui découpe des pans, qu'on en rajoute d’autres, qu’on le remodèle, les copies aménagées ne sont pas encore arrivées à détrôner l’aïeul de son aura. Et toutes ces tentatives pour réduire le grand boubou, ou le remplacer carrément par le maame boye, le jalaaba et autres, ont échoué.

Le vieil habit nous inciterait-t-il à ne pas confondre l'encombrement qu’on lui attribue avec de la prestance ? Il n'est pas encombrant, il a de la prestance.

C'est sûrement cela que voulait signifier une mère à sa fille de 19 ans à qui ses copines conseillaient de ne pas mettre de boubou, trop ample pour faire ressortir ses jolies formes, et qu'elle porte plutôt de tenues moulantes qui auraient davantage mis en valeur son corps.

Ce à quoi la mère répondit : « to wute haadi e neddo fof, ko doon nedaagal mum tolni » ce qui veut dire littéralement « C’est là ou s’arrête le boubou, que s’arrête la personnalité de celui ou celle qui le porte. » L’habit ferait-il donc le moine ? Le boubou a encore de beaux jours devant lui

Quelques écrits sur le boubou....

Le moussor est un mouchoir de tête ou foulard que chaque femme porte selon une infinité de variante. Selon la manière dont on attache les bouts, le moussor change de forme. Si on pose le tissu derrière la tête, on peut faire un moussor " Marie-Claire ", les bouts se croisant simplement devant. La " signara " est un moussor porté haut et pointu comme un pain de sucre. Le moussor " éventail " se porte avec un plissé sur le côté ou devant. Quant au moussur " teleli " (l’oiseau ), il est constitué de deux bouts du tissu qui sortent à l’arrière. Il existe aussi le moussor " plume de Carpot ", du nom du premier député métis pendant la colonisation, ou le moussor " plume de Blaise Diagne", du nom du premier député noir. Les noms et les modes sont souvent tirés de l’actualité. Ainsi, en 1936, les femmes portaient un petit mouchoir de tête rouge qui s’appelait " front populaire " !

Au Sénégal le boubou est beaucoup porté, et de plus en plus de stylistes, telles Colle Sow Ardo ou Oumou Sy créent des boubous qu’elles exportent à l’étranger, pour le plus grand plaisir des grandes dames de ce monde. L’histoire ne dit pas si ces femmes les portent avec autant d’élégance que les Sénégalaises. Si les jeunes filles, surnommées les disquettes, adoptent plus volontiers la mode occidentale, elles finissent toujours, devenues femmes par adopter le boubou et tenter de devenir de vraies diaranké, " ces belles dames qui dictent les modes et piègent les hommes dans leur sillage parfumé "…TV5


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