Un été de Heroes, c’est sans Mystère !

Décidément, cette année 2007 se révèle terriblement atypique : si quelqu’un m’avait dit, il y a seulement quelques mois, que j’écrirais un jour une seule phrase positive au sujet de TF1, je pense que j’aurais beaucoup ri.
Pourtant, force est de constater que, pour une fois, le hasard a bien fait les choses.
En effet, Heroes, future série culte, a débarqué sur la chaîne du célèbre constructeur de maisons de maçons !
Bouygues télévision nous offre même, en option sur la TNT, la possibilité de visionner les épisodes en version originale sous-titrée.
Vous me direz : « En Alsace, la TNT, c’est comme le TGV : quand elle sera arrivée, Heroes en sera déjà à sa vingtième rediffusion sur le câble ».
Ce à quoi je répondrai aux aficionados de la VO : don’t panic and try the Web !
Vous trouverez également la série entière disponible en téléchargement au moyen de vos logiciels habituels (attention, le piratage est un délit, blabla…) et - moyennant rétribution - sur les sites officiels de TF1 et de NBC.
Alors, Heroes, pourquoi c’est bien ?
De prime abord, le scénario ressemble à mille bouses vues et revues sur TF1 : on y trouve, entre autres, un politicien qui vole (pléonasme s’il en est), une pom-pom girl capable de sauter d’un pont sans souffrir de la moindre égratignure (au fait, où est passée Sophie Favier ?), un policier qui entend des voix (« Quand tu croiseras un ado à vélo sur un passage protégé, accélère »), une blonde totalement schizophrène (vous aussi, vous trouvez qu’elle ressemble à Laurence Ferrari ?) ou encore un japonais capable d’arrêter le temps (au moins, maintenant, on connaît le secret de leur productivité).
Le hic, c’est que toutes ces personnes héritent de super-pouvoirs qu’elles n’ont absolument pas souhaité et dont elles ne savent que faire. Inutile d’espérer les voir enfiler un collant hyper moulant et revêtir une cape rouge : le propre de Heroes, c’est d’en montrer peu pour suggérer énormément… et ça marche !
Deuxième atout indéniable de la série : la présence inquiétante d’un méchant d’autant plus réussi qu’on ne voit à ce jour que les résultats de ses méfaits. Ce fameux Sylar (prononcez : « Saille l’air ») s’amuse en effet à piquer les super pouvoirs des mutants en utilisant une méthode peu orthodoxe : il leur ouvre le crâne et arrache leur cerveau. Remarquez, voir des décérébrés sur TF1, ce n’est pas très nouveau non plus, mais jusque-là, ce n’était pas au sens propre (quoique…)
En comparaison, la nouvelle saga française de l’été sur France 2, intitulée « Mystère », apparaît bien pauvrette. Au fil des épisodes, l’héroïne tente vainement, à bord de sa jolie New Beetle Cabriolet, de comprendre le lien entre d’étranges dessins qui apparaissent dans les champs de ses voisins, tandis que son mec, lui, a disparu (on se demande bien pourquoi, hein ?). Entre temps, des implants d’origine inconnue laissent des cicatrices bizarres chez certains de ces proches… Et nous on s’ennuie ferme d’un épisode à l’autre, espérant en vain qu’il se passe enfin quelque chose… Bref un galimatias sans surprise, pompé çà et là parmi les plus mauvais récits de science fiction et servi par des comédiens qui ne croient pas eux-mêmes à l’histoire abracadabrante dans laquelle on leur a demandé de cachetonner (comme on les comprend). Finalement, le seul véritable mystère réside dans ce qui motive actuellement les choix des chargés de la Fiction sur France 2… Qui sait : Sylar a peut-être frappé aussi là-bas ?