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Enseignements primaires

Publié le 18 novembre 2006 par Brunoh
(ĂŠdito publiĂŠ le 16 Novembre)
Au moment où vous lirez ces lignes, tout le monde saura qui de Dom, de Ségo ou de Lolo aura la lourde charge de représenter le PS lors de la prochaine élection présidentielle.
Pour l’instant, alors que le suspens est à son comble et que chacun se demande si ce sera Ségolène, Mlle Royal ou Mme Hollande qui va l’emporter, il est encore temps de se demander quelle est l’utilité médiatique de ce type d’événement.
D’abord, une primaire, c’est quoi ?
Dans la constitution de la Ve République, rien n’indique que les partis politiques doivent organiser ce type de « présélection ».
Chaque citoyen a - en théorie - la possibilité de se présenter au scrutin présidentiel, pourvu qu’il ait récolté ses 500 signatures et possède l’âge minimum requis : aucune limite supérieure n’étant prévue, les postulants se révèlent souvent plus proches de l’hospice que de la maternité, mais ceci reste une autre histoire…
Revenons-en à nos primaires.
Grosso modo, depuis plus de six mois, deux candidats potentiels crêpent le chignon d’une troisième afin de prouver qu’ils sont de loin les plus compétents pour l’emporter contre « le candidat de la droite » (pour ce dernier, pas de primaires, mais quelques bâtons dans les roues de la part du Président sortant sont à prévoir).
Pour l’instant, nul ne sait s’ils seront capables de faire valoir leurs idées « de gauche » contre celles de la droite, mais nous avons déjà la preuve qu’ils savent fort bien se tirer dans les pattes entre eux.
Problème : puisque chacun de ces candidats putatifs (non, ce n’est pas une insulte !) s’est évertué depuis six mois à nous faire comprendre que les deux autres n’étaient que des crétins incompétents (là, c’en est une), comment réussiront-ils, une fois ce crétin/cette crétine désigné(e), à nous faire croire en une gauche unie…et autour de quel programme, d’ailleurs ?
On pourrait donc en conclure hâtivement que ces primaires n’ont constitué qu’un emballement médiatique destiné à servir les ambitions égocentriques de caciques du PS en mal de reconnaissance.
Pourtant, force est de constater - si l’on a suivi avec attention les trois débats diffusés sur La Chaîne Parlementaire (LCP pour les intimes) - que ce type d’événement dépasse la sphère superficielle du PAF, en restaurant notamment un vrai dialogue programmatique autour des enjeux de notre société.
On a trop souvent reproché aux femmes et aux hommes politiques de ce pays de ne pas avoir d’idées - et aux médias de rabaisser la démocratie - en ne faisant des élections qu’un simple enjeu d’image.
Alors, voir des candidats exposer durant plusieurs heures leurs visions –souvent divergentes, parfois convergentes – sur la plupart des questions qui agitent aujourd’hui la société française a quelque chose de rassurant.
Cela prouve qu’il reste encore de la place pour de vrais débats.
Espérons que cela débouche également, à terme, sur de vrais changements.

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