Magazine Humeur

Besnard Peur

Publié le 10 octobre 2006 par Brunoh
Le week-end dernier, j’Êtais à Loudun.
Oui : la ville de la célèbre empoisonneuse, qu’on a revue récemment sur TF1 dans l’excellente interprétation de Muriel Robin.
Ce Chef-Lieu de Canton de la Vienne, à la lisière du grand Sud-Ouest, est resté à ce jour un grand village typiquement français, où il ne se passe jamais rien… jusqu’au jour où…
J’ai arpenté les rues, déjeuné au « Ricordeau », le restaurant gastronomique du coin, qui ne se sert même pas de la notoriété renouvelée de Marie Besnard pour proposer quelques plats originaux. Là-bas, pas d’omelette à l’arsenic ni de bouillon de onze heure : juste une cuisine assez classique, mais savoureuse.
Évidemment, comme vous vous en doutez, je n’ai pu résister à l’envie de poser à la patronne la fameuse question : « Alors, comme ça, l’année dernière, vous avez reçu la visite de l’équipe de tournage du téléfilm ? Et Muriel Robin, elle était comment ? C’est elle qui a demandé l’addition à la fin ?… »
Eh bien que nenni ! Figurez-vous que – contrairement à votre éditorialiste préféré – Muriel Robin n’a jamais mis les pieds à Loudun ! Tout a été tourné en studio, en reconstitution !
Plus tard dans l’après-midi, en me baladant par les petites rues, je me suis demandé comment une femme d’apparence aussi banale, dans une ville où il ne se passe jamais rien, avait ainsi pu devenir le cœur d’un fait-divers qui a tenu en haleine la France entière durant plus de dix ans.
Il faut reconnaître qu’il y a quelque chose de fascinant dans le fait d’imaginer, caché sous les traits d’une innocente voisine quinquagénaire, le visage redoutable d’une serial-killeuse.
Surtout que l’empoisonnement reste une technique idéale : la mort, même lente, est assurée ; la victime, si elle ne soupçonne rien, ne risque pas de riposter, et les autorités ne peuvent rien découvrir, pour peu que le poison soit discret… ou le cimetière infesté d’arsenic !
En tout cas, il s’agit d’une méthode assurément plus discrète que celle utilisée quelques décennies plus tard par Simone Weber, une autre vieille dame d’apparence innocente dont on ne sait qu’une seule chose : son mari, lui, était vraiment coupable… en une dizaine de morceaux, en l’occurrence ! Après ça, qu’on nous parle de politique sécuritaire dans les banlieues : c’est dans les villages du Haut-Poitou que Monsieur Sarkozy ferait mieux d’organiser les descentes de police : qui sait ce qui se trame derrière ces volets clos ?

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