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Surviving Ronsard

Publié le 12 janvier 2009 par Juval @valerieCG

livre-vintage.jpgJe lisais un rapport de la Halde : “Place des stéréotypes et des discriminations dans les manuels scolaires“. Oui je sais m’amuser quand je veux.

Il y a évidemment des choses assez justes. Il y a des niaiseries absolues dans les bouquins scolaires que recense d’ailleurs bien le rapport. Les imageries traditionnelles :”Nathalie aidait maman a faire la vaisselle pendant que Jean-Pascal jouait avec ses mecano et papa fendait du bois” existent encore et il est bon de réécrire certains ouvrages, surtout à destination des plus jeunes, qui ne se reconnaîtraient pas du tout dans des images traditionnelles de la famille. L’identification est importante.

Sauf que.

Simone de Beauvoir
Le rapport souligne qu’il n’y a pas assez de femmes écrivains citées. Je ne sais quels sont les ouvrages étudiés et si les périodes ont changé. Mais si, en première, on étudie toujours le 18eme, on ne peut pas arriver à une parité, qui en plus d’être artificielle, serait mensongère. On peut tout a fait expliquer pourquoi on n’étudie que peu ou pas d’écrivains femmes (ou noirs) au 18eme ; pas parce qu’ils étaient par nature inaptes à écrire mais parce qu’il leur était difficile ou impossible de le faire.
Evidemment si le fait perdurait sur l’étude de la littérature du 20eme, mon avis serait différent ; mais pas pour les siècles antérieurs.

Et puis je tombe sur ceci “Par exemple, en français, le poème de Ronsard “Mignonne allons voir si la rose” est étudié par tous les élèves. Toutefois, ce texte véhicule une image somme toute très négative des seniors.” Je n’invente pas, je cite tel quel.

Langage des fleurs

En ce cas, autant que je m’offense de suite, car Ronsard n’est ni plus ni moins en train de dire qu’il faut qu’elle se dépêche de coucher avec lui. Là j’y vois donc un macho, doublé d’un phallocrate qui ne tient pas compte du désir féminin.
Sauf qu’on ne décontextualise pas les œuvres ; que le désir féminin ou l’image du senior ne comptaient pas vraiment au 16eme.

Je n’aime pas dire qu’il y a des choses plus importantes que d’autres. En vrai, le racisme, le sexisme, les discriminations en général se fondent sur de multiples choses, grandes ou petites. Il n’y a pas à prioriser les combats. Toutes découlent du même principe ; que l’autre est inférieur ; nier qu’une chose apparemment anodine à son importance est dévastateur, sauf qu’on ne peut, je le répète, décontextualiser les choses.

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Je comprends parfaitement la gêne à lire ou voir librement exprimés le sexisme ou le racisme. Mais on ne peut faire fi du contexte.
Il est certes important de rappeler que certains textes reflètent une époque, qui a changé, chose qu’on ne faisait pas quand j’étais au lycée mais certainement pas de censurer, mettre de côté des textes majeurs ; d’autant qu’ils permettent aussi d’étudier l’évolution des mentalités.

A ce sujet, il y a de nombreuses études sur le net sur les stéréotypes ethniques véhiculés par les dessins animés ; elles sont intéressantes à lire.


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