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Maty Thiam DOGO, Chanteuse : “Le Samba mbayane* doit venir du fond du cœur”

Publié le 15 janvier 2009 par Black2004

Elle s’est vite frayée un chemin dans le gotha de la musique sénégalaise, c’est Maty Thiam « Dogo ». Née d’une famille griotte, ničce d’autres grandes chanteuses sénégalaises comme Soda Mama Fall et Kiné Lam, Maty conquiert de jour en jour une place dans le cercle des divas et une renommée auprčs du public sénégalais et international.

Née pour chanter, l’histoire de Maty Thiam est similaire ŕ celle de la plupart des jeunes griots. Elle commence dčs le bas âge ŕ se familiariser avec l’art de la parole et les animations publiques. Son premier champ d’expérimentation est l’école, oů en męme temps que la mémorisation des premičres lettres de l’alphabet, Maty étala des talents artistiques.

A l’âge de six ans, ses camarades faisaient un cercle autour d’elle pour la regarder chanter.

« J’ai commencé ŕ chantonner depuis mon enfance. D’ailleurs chaque fois que notre maître sortait, je demandais 25 F CFA ŕ mes camarades pour leur concocter une chanson ». « Mais, ce n’était pas facile au début, car mon pčre, Dogo, (NDR : mari de Kiné Lam) s’opposait ŕ ma passion pour la musique. Une fois son accord obtenu, j’ai osé me lancer sur la scčne musicale sénégalaise auprčs de Ouza, Kabou Gučye, et de mes tantes Kiné Lam et Soda Mama Fall. Celles-ci m’ont beaucoup aidé ŕ imprimer ma touche artistique », confie-t-elle. Soda Mama et Kiné Lam sont aujourd’hui ses « kilifa » (tutrices) et une réelle complicité les lie depuis que Maty a assuré pour elles leurs chœurs.

Maty Thiam a eu la chance de démarrer officiellement sa carričre sous la protection de deux professionnels chevronnées : le Pčre Ouza et Kabou Gučye. Elle a croisé le chemin du premier, fortuitement, grâce ŕ ses tantes Soda Mama Fall et Kiné Lam. Elles ont recommandé Maty ŕ Ouza qui cherchait une belle voix pour l’accompagner. Elle convaincra tout de suite le vieux musicien « rebelle » qui lui permit d’acquérir une riche expérience.

Ensuite, Kabou Gučye la découvre ŕ travers une cassette de sa tante Soda Mama Fall. L’ancien bassiste de Youssou Ndour et grand compositeur lui propose de faire un produit et « curieusement », de l’aveu męme de la jeune dame, en lui donnant une avance sans la maquette préalable comme d’habitude. Ainsi naquit, en 1996, « Yonou Ndaw Du Gaw »,( petit ŕ petit l’oiseau fait son nid), sa premičre production couronnée de succčs.

Aujourd’hui Maty Thiam compte quatre albums et annonce un cinquičme, en gestation. La chanteuse promet que l’album sera mis sur le marché au début de l’année 2009. « Aprčs un long silence, je promets ŕ tous mes fans de revenir avec plein de surprises. D’ailleurs, je suis en train de concocter quelque chose pour eux ». Elle impute cette éclipse ŕ la piraterie qui rend le travail de l’artiste trčs difficile, sans compter avec le manque de producteurs. « Il m’arrive d’investir des millions pour la production d’une cassette pour ne gagner que des miettes. Ce n’est pas encourageant », déplore-t-elle.

Faire des éloges

et rendre hommage

Le style « samba mbayane » est dominant dans les productions de Maty Thiam Dogo. Ce choix elle l’explique par le fait que c’est la base de la musique traditionnelle sénégalaise. Le « Samba mbayane n’appartient pas ŕ n’importe qui, c’est aux « guewel » (griots) comme moi de développer ce style musical », indique t-elle avec un air jovial en soutenant qu’il faut pour cela que les chansons viennent du fond du cœur. « Le samba mbayane » te permet de faire des éloges et de rendre hommage ŕ des personnes qui te sont chčres ou qui ont été d’un grand soutien pour toi. Cela, ce n’est pas comme d’aucuns le prétendent un prétexte pour soutirer de l’argent. Compte tenu de l’importance de ce style musical aussi bien pour l’ancrage de la tradition chez les Sénégalais que pour l’éducation des enfants.

Sur son style musical « samba mbayane » (chants laudatifs) , Maty soutient qu’il est loin d’ętre un handicap. « Je peux vous assurer que je peux m’adapter aux styles de musiques actuelles pour ętre comme les autres cantatrices au diapason car, j’ai appris aussi bien la musique moderne que la musique traditionnelle ». Maty Thiam appartient ŕ la musique et ŕ un ménage polygame, deux mondes oů la concurrence est susceptible de faire rage. Sa conviction personnelle est qu’elle ne se sent en concurrence avec personne. Dans la musique, elle estime que chacun ŕ ses fans. Elle vit son ménage en parfaite harmonie avec sa co-épouse. Ce qui lui permet d’ailleurs de concilier sans trop de peine sa carričre d’artiste et sa vie de mčre de famille. Ainsi, en son absence son relais est efficacement assuré par sa co-épouse et ses belles sœurs.

*Chanson laudative


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