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Les règles déontologique du journalisme adaptée à Gaza

Publié le 15 janvier 2009 par Tanjaawi

 Règle numéro 1 : Au Proche-Orient, ce sont toujours les Arabes qui attaquent les premiers, et c’est toujours Israël qui se défend. Cela s’appelle des représailles. 

Règle numéro 2 : Les Arabes, Palestiniens ou Libanais n’ont pas le droit de tuer des civils de l’autre camp. Cela s’appelle du terrorisme.
 Règle numéro 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s’appelle de la légitime défense.
 Règle numéro 4 : Quand Israël tue trop de civils, les puissances occidentales l’appellent à la retenue. Cela s’appelle la réaction de la communauté internationale.
 Règle numéro 5 : Les Palestiniens et les Libanais n’ont pas le droit de capturer des militaires israéliens, même si leur nombre est très limité et ne dépasse pas trois soldats.
 Règle numéro 6 : Les Israéliens ont le droit d’enlever autant de Palestiniens qu’ils le souhaitent (environ 10 000 prisonniers à ce jour, dont près de 300 enfants). Il n’y a aucune limite et ils n’ont besoin d’apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées. Il suffit juste de dire le mot magique “terroriste”.
 Règle numéro 7 : Quand vous dites “Hezbollah”, il faut toujours rajouter l’expression “soutenu par la Syrie et l’Iran”.
 Règle numéro 8 : Quand vous dites “Israël”, il ne faut surtout pas rajouter après : “soutenu par les États-Unis, la France et l’Europe”, car on pourrait croire qu’il s’agit d’un conflit déséquilibré.
 Règle numéro 9 : Ne jamais parler de “Territoires occupés”, ni de résolutions de l’ONU, ni de violations du droit international, ni des conventions de Genève. Cela risque de perturber le téléspectateur et l’auditeur de France Info.
 Règle numéro 10 : Les Israéliens parlent mieux le français que les Arabes. C’est ce qui explique qu’on leur donne, ainsi qu’à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 9). Cela s’appelle de la neutralité journalistique.
 Règle numéro 11 : Si vous n’êtes pas d’accord avec ces règles ou si vous trouvez qu’elles favorisent une partie dans le conflit contre une autre, c’est que vous êtes un “dangereux antisémite”.

Les règles déontologique du journalisme adaptée à Gaza

Et d’ailleurs, en application de ces règles, voici tout d’abord un petit exercice de déontologie journalistique, sur le thème "13 janvier 2009, à Gaza" :

Le 13 janvier 2009, en Israël, "Arouts" [1], nous apprend que : "Des terroristes palestiniens de la bande de Gaza ont tiré deux roquettes Kassam contre le Néguev occidental. Les projectiles se sont abattus dans une zone inhabitée du conseil régional d’Eshkol. On ne déplore fort heureusement ni blessés ni dégâts". par contre "Un Palestinien a tenté de dérober l’arme d’un soldat, au poste de contrôle de Tarkoumia après avoir été prié de présenter une pièce d’identité. Des réservistes ont ouvert le feu sur le terroriste et l’ont grièvement blessé au ventre. Transporté d’urgence, à bord d’une ambulance du Croissant rouge, il est mort à son arrivée à l’hôpital de Hébron".

Le 13 janvier 2009, en France, le Monde écrit [2] : "de violents combats ont opposé, mardi 13 janvier, des activistes palestiniens aux chars israéliens à Gaza, le président palestinien, Mahmoud Abbas, accusant Israël de chercher à "anéantir" la population du territoire dévasté par dix-huit jours d’opérations militaires. Les blindés ont avancé avant l’aube à Tal Al-Hawa, Cheikh Ajline et Zeitoun, des quartiers périphériques de Gaza, où des combats les ont opposés à des activistes palestiniens tirant des obus de mortier et des roquettes RPG, selon des témoins. Les chars ainsi que l’aviation israélienne qui les appuyaient ont bombardé plusieurs cibles lors des incursions. Des dizaines de maisons ont été détruites ou endommagées par des obus de chars dans les trois quartiers de la ville de Gaza. L’aviation a également mené des raids nocturnes à Rafah pour détruire des tunnels reliant le sud de la bande de Gaza à l’Egypte. Selon l’armée israélienne, soixante cibles ont été atteintes lundi, dont vingt tunnels de contrebande et neuf sites de tirs de roquettes. Au moins 30 Palestiniens ont péri ces dernières heures dans Gaza et dans d’autres secteurs du territoire contrôlé par le Hamas, ce qui porte à 950, au moins, le bilan des morts Palestiniens dans l’offensive, selon des sources médicales. Parmi les victimes figure pour la première fois un djihadiste saoudien qui combattait aux côtés du Hamas, rapportent des sites islamistes. Le ministre israélien de la défense, Ehoud Barak, a affirmé que l’offensive avait atteint "la plupart" de ses objectifs "mais probablement pas tous". "Nous avons remporté de très nombreux succès contre le régime, les infrastructures et la branche militaire du Hamas mais notre mission n’est pas terminée", a aussi dit Gabi Ashkenazi, le chef d’état-major, insistant sur le caractère "compliqué" des combats. Un député ultranationaliste israélien, Avigdor Lieberman, a estimé qu’Israël devait combattre le Hamas à Gaza comme les Etats-Unis l’avaient fait face au Japon durant la seconde guerre mondiale, dans une apparente allusion à l’utilisation de la bombe atomique . [...]".

Le 13 janvier 2009, au Liban, la télé islamiste "Al Manar" (proche du Hezbollah) écrit [3] : "Pétrifiée, clouée au sol de son deuxième étage, par les dizaines de bombes qui tombent dans la minute autour de sa maison, Oum Ahmad (la mère de Ahmad) tend ses mains vers le ciel, implorant Allah de la sauver, elle et tous ceux qui partagent son appartement. Les raids israéliens de la nuit de Lundi à Mardi ont été de loin les plus violents depuis le début de l’agression israélienne sur Gaza. Oum Ahmad raconte : « Je n’ai jamais rien vu de pareil, c’est la première fois que je vis nuit comme celle que nous venons de passer, j’avais l’impression que les bombes s’abattaient sur ma maison, tous étaient chez moi, 30 personnes criaient et hurlaient à l’explosion de chaque bombe qui s’abattait à côté de nous, un calvaire qui semblait durer une éternité, comme si l’heure s’était arrêtée ». [...] Oum Mansour, une autre survivante de Hay Zaytoun, un quartier qui a été le témoin d’une véritable bataille, où l’armée d’occupation israélienne a jeté des bombes à phosphore blanc, prohibées par le droit international. Elle précise : “ J’ai contacté l’une des radios locales pour lancer un SOS, pour nous secourir les enfants et moi, car nous étions atteint de brûlures et mes enfants étaient atteint d’asphyxie à cause des substances toxiques que nous jeter Israël ». Elle a expliqué comment elle a vécu une nuit de terreur, à cause des bombes qui ne cessaient de s’abattre, une partie de sa maison a d’ailleurs été touchée. Elle raconte : “ J’ai essayé de fuir de cet enfer avec mes enfants et ma famille, mais les bombes pleuvaient tellement que nous ne savions pas d’où elles venaient, alors nous avons décidé de rester sur place et de nous cacher dans un endroit de notre maison, en attendant que les raids israéliens faiblissent d’intensité »."

Mais chuuttttttt !!! N’allez surtout pas demander aux journalistes d’ici de parler aussi de ce que disent leurs collègues de là-bas [4] ... de toute façon, l’occupant leur interdit d’entrer dans Gaza ... et puis, les journalistes ont une déontologie. Enfin, certains journalistes ...

Notes

[1] Arouts.

[2] Le Monde.

[3] Al Manar.

[4] Al Manar : "La Guerre de Gaza : en chiffres, effrayant ! (Rapport)"

14 janvier 2009 / Revoltes


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