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Les syndicats pas convaincus par Sarkozy

Publié le 19 janvier 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa
Ce sont des représentants syndicaux peu convaincus, et agacés par la relance du débat sur le service minimum dans les transports, qui sont ressortis lundi après-midi de l'Elysée, où Nicolas Sarkozy les a appelés à valider l'accord sur l'assurance-chômage, tout en dénonçant à nouveau les abus dans les rémunérations des grands patrons.
(source : http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/politique/20090119.FAP9548/les_syndicats_pas_convaincus_par_sarkozy.html)

Si l'accord sur l'assurance-chômage conclu en décembre n'est pas validé par les syndicats, "il faudra bien qu'on prenne nos responsabilités", a déclaré le chef de l'Etat lors de ses voeux aux partenaires sociaux. Il a jugé "essentiel que ce projet d'accord sur l'assurance-chômage soit mis en place".

"Le paritarisme, on peut pas dire qu'on y est attaché et ne pas être au rendez-vous", a-t-il prévenu.

Pour l'heure, seule la CFDT a annoncé son intention de signer la nouvelle convention d'assurance-chômage, dont les négociations ont pris fin dans la nuit du 23 au 24 décembre. La CGT, FO et la CFTC ont annoncé qu'elles ne signeraient pas.

La nouvelle convention doit régir les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi jusqu'à la fin 2010, si elle est signée par au moins une organisation syndicale et une organisation patronale sur un plan juridique, puis agréée par le gouvernement.

Dans ce contexte, la décision de la CGC, qui représente les cadres, est très attendue. "Nous nous prononçons (mardi) matin", a simplement dit Bernard Van Craeynest, président de la CFE-CGC.

Le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly s'est quant à lui étonné de voir "tous ceux qui sont partisans d'accords majoritaires" et "qui maintenant seraient prêts à agréer des accords minoritaires. Il faudra qu'on m'explique la logique de tout ça".

Face à la crise, "s'il faut faire davantage, nous le ferons", a assuré lundi Nicolas Sarkozy en évoquant le plan de relance. "Dans la situation actuelle, on utilisera à plein le système de protection sociale", a-t-il ajouté, en notant au passage que celui-ci coûtait déjà "550 milliards d'euros". C'est donc "un amortisseur très puissant".

Nicolas Sarkozy a également repris un refrain connu en dénonçant les abus dans la rémunération des grands dirigeants. "Désormais, il n'y aura plus d'aide publique sans contrepartie", a-t-il affirmé.

Sans jamais nommer personne, il a salué ces "chefs d'entreprise qui ont un comportement qui fait honneur à leurs responsabilités". Mais "il y en a d'autres qui n'ont rien compris. Eh bien, on va les aider à comprendre", a-t-il menacé.

Par ailleurs, dorénavant, les comités d'entreprise seront "informés et consultés" à chaque "nouvelle aide publique", a-t-il annoncé. Un point jugé "positif", par Jean-Claude Mailly. "Nous connaîtrons les engagements et contreparties demandés à l'entreprise, ce qui nous permettra d'intervenir si ces engagements et contreparties ne sont pas respectés".

Cette "nouvelle charge" sur les bonus des grands patrons "n'apporte absolument rien de plus", a déploré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault. "Cela fait plus d'un an maintenant que les organisations patronales, les responsables politiques (...) dénoncent les énormes salaires des principaux patrons" et "en pratique il ne se passe pratiquement rien", a-t-il souligné, dénonçant "un décalage entre le discours et les actes concrets".

"Curieusement", il n'y a pas eu "un mot de la part du chef de l'Etat" sur la journée d'action nationale prévue le 29 janvier, a noté M. Thibault. "C'est en quelque sorte le service minimum des voeux présidentiels"...

"Pas un mot sur les salaires, rien sur le pouvoir d'achat", a aussi remarqué Jean-Claude Mailly.

Bernard Thibault a surtout mis en garde Nicolas Sarkozy contre la tentation de durcir la loi sur le service minimum dans les transports. "Il y eu un traitement politique, médiatique, totalement disproportionné" du blocage de la gare Saint-Lazare à Paris le 13 janvier dernier, a estimé le secrétaire général de la CGT.

"Si d'aucuns veulent prendre ce motif là pour revenir sur le droit de grève, il se reproduira ce qui s'est déjà produit mais dans un contexte qui est quand même très différent", a-t-il averti, en appelant le gouvernement à "réfléchir à deux fois".

"Ce n'est pas la peine de faire diversion sur le service minimum. Aujourd'hui, c'est de social dont on doit parler, en particulier l'emploi dans le privé", a estimé de son côté François Chérèque, secrétaire général de la CFDT. AP



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